AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782246709411
157 pages
Grasset (09/01/2008)
3.5/5   18 notes
Résumé :
Emily a été l'enfant sur qui sont tombées de plus haut les fautes de la famille et les folies de l'Histoire. Maintenant elle perd la tête et son frère veut la sauver...
Portrait passionné d'une jeune femme qui a tourné le dos au monde réel, ce roman nous entraîne comme une fugue à travers un héritage de secrets et d'enchantements.
Que lire après Emily ou la déraisonVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Dans les premières pages du livre, un frère et une soeur quittent définitivement la maison dans laquelle ils ont grandi. Une maison devenue au fil des années, refuge des âmes des parents disparus.
Un frère "bouclier" comme dit celle qu'il protège, celle-ci terriblement fragile parce le fil de ses pensées, l'écheveau de son esprit se rompt, s'emmêle.
Est-ce qu'une maison quittée à regret garde une part de ceux qui y ont vécu ? Est-ce qu'un lieu est garant de la clairvoyance de ceux qui l'occupent ?

Dès l'arrivée à Paris, le nouveau lieu de résidence, les idées d'Emily se bousculent, elle perd le sens de la réalité, la folie s'installe petit à petit, tout doucement, dansant un pas de deux avec la normalité retrouvée momentanément quand les sentiments forts gouvernent pour un temps, au fil des rencontres, l'existence et l'esprit de la demoiselle. Jean, le frère attentionné, surveille, guette, écoute et rassure patiemment de sa présence au long des jours variables, rempart inlassable contre la houle des secrets et des non-dits.
C'est l'évocation d'une existence délicate dans sa fragilité pour ces deux êtres mais baignée par les arts, la musique de Chopin, le trait de crayon qui illustre les contes, la peinture et on croise au détour d'une page, Robert Desnos cité, Romain Gary auquel on est presque obligé de penser dans l'évocation des exilés russes à Nice, et la mention discrète de Julien Gracq. Sans oublier la présence éphémère de oiseaux.

Il est difficile de parler de ce roman, de le réduire à quelques notes. L'écriture enchante et distille la mélancolie, pour un sujet dont la gravité n'exclue cependant pas la joie. Si celui qui lit est touché, c'est comme une rencontre forte et impressionnante qui se produit : un récit qui, un peu en miroir avec ce qu'Emily vit en dialoguant avec ceux qui ne sont plus, invite dans l'esprit du lecteur des compagnies qu'il ne peut que s'émerveiller de croiser.
Le texte devient le portrait d'une fragilité faite femme, d'un éloignement de la réalité. Lu, demeure le reflet d'une atmosphère qu'on espérerait préserver.
Commenter  J’apprécie          55
Très beau petit roman.
Avec une écriture incroyablement fluide, Jean-Pierre Milovanoff, nous raconte la fragilité psychologique de la soeur du narrateur, qui glisse doucement vers la folie en encaissant les morts successives d'êtres chers.
Pourquoi elle et pas son frère ? Comment se doit-on de réagir aux côtés d'une personne fragilisée psychologiquement ? Y a-t-il vraiment des règles ?
Jean-Pierre Milovanoff donne l'impression de simplement survoler le sujet en racontant, sans sensiblerie. Et pourtant, en lisant ce roman, on est ému. C'est souvent ce qui arrive quand l'auteur maîtrise sa plume.
Commenter  J’apprécie          40
Lecture un peu ardue pour moi (toujours mon inculture crasse). Un roman court qui se lit très vite. Ce livre m'a particulièrement touchée, les personnages sont attachants et je me suis identifiée à Emily. La folie est une chose qui me fait peur et du coup je ressors de ce roman avec une boule au ventre, une sensation de poids sur la poitrine. L'histoire est très belle et je conseille ce livre sans hésiter.
Commenter  J’apprécie          50
MILOVANOFF JEAN PIERRE

Emily ou la déraison

Est-ce un roman autobiographique ? Il raconte l'histoire de deux enfants dont les parents émigrés russes blancs, sont obligés de quitter leur immense demeure achetée en France. La soeur Emily est « dérangée » et il vit avec elle. Au fil des ans ses difficultés, les amours de sa soeur, ses colères, ses peurs (qu'il vérifiera bien souvent comme réelles).

C'est un excellent roman, bien écrit, se lit rapidement, car passionnant. Passionnant aussi l'amour fraternel envers cette malade, qu'il accompagnera jusqu'à la fin. Jusqu'à la dernière minute de sa « bouffée délirante aigue »….

Donne envie évidemment de lire d'autres romans…

Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Un trait de caractère que j'imagine avoir hérité de mes lointains ancêtres mongols qui parcouraient sur leurs petits chevaux des espaces gigantesques pour agrandir le domaine du vent, de la neige et de l'herbe rase, c'est la promptitude avec laquelle je délaisse le peu de biens que j'ai conquis et poursuis ma route hasardeuse, guidé par les seules étoiles.
Commenter  J’apprécie          90
Quand le temps presse, disait mon père, quand les évènements se précipitent, quand les sensations s'emballent, se bousculent, fondent sur toi sans crier gare et que leur violence te laisse sans voix, introduis de la lenteur dans le cours des choses qui vont de soi; de la lenteur, de la lenteur jusqu'à l'exaspération, comme une soudaine distance entre le coup et la blessure, un espace pour s'étendre et pour respirer.
Commenter  J’apprécie          60
Que dire de plus? Le passé est impitoyable. Certains croient s'en prémunir en lui tournant le dos et en remontant le col de leur veste. D'autres, parmi lesquels j'aurai voulu figurer, courent à toutes jambes devant lui en multipliant les crochets comme les jeunes gens qui s'élancent devant les taureaux lâchés dans les rues. Mais le passé a des ruses que nous n'imaginons pas. Il lui arrive d'emprunter des raccourcis et de nous attendre à un carrefour, ou au coin d'une avenue, devant un cinéma qui ferme ses portes ou dans une chambre d'hôtel, voire au fond de notre lit.
Commenter  J’apprécie          40
Que le vrai ne soit pas toujours vraisemblable, nous le savons, mais que l'invraisemblable soit une dimension du vrai, nous rechignons à l'admettre, tant il nous plaît de croire que les évènements de ce monde sont le fruit de nos décisions éclairées.
Commenter  J’apprécie          60
Mais le passé a des ruses que nous n'imaginons pas. Il lui arrive d'emprunter des raccourcis et de nous attendre à un carrefour, ou au coin d'une avenue, devant un cinéma qui ferme ses portes ou dans une chambre d'hôtel, voire au fond de notre lit.
Commenter  J’apprécie          20

Video de Jean-Pierre Milovanoff (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Pierre Milovanoff
POÉSIE INDIENNE – Les poètes bengalîs (France Culture, 1984) Une compilation des émissions « Albatros », par Jean-Pierre Milovanoff, diffusée les 15 et 22 avril 1984 sur France Culture. Invités : France Batasharia, Élisabeth Boury, Madame Delgalian, Narayam Mukherji.
autres livres classés : histoires de vieVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (36) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3661 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..