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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« De danser, d'épuiser la peine du monde, la perte, nos coeurs brisés de douleur, nos retrouvailles flamboyantes, de danser l'annonce du règne solaire de l'année nouvelle au fond de sa coque de neige brûlante. »

Dès les premières lignes, j'ai su que le roman allait me plaire, je fus accrochée immédiatement par les quelques phrases de l'incipit. Un auteur capable de faire parler une femme (d'un certain âge) des petites fleurs, du cadre bucolique de l'endroit et finir son paragraphe par le mot merde, hop je suis dedans. L'ambiance j'entends. Surtout quand la narratrice ajoute « particulièrement si cette dernière n'est pas humaine mais un tortillon luisant égrené d'un chevreuil ou le paquet noir d'un sanglier. » Alors là j'ai pensé : il y a du potentiel, je vais me régaler avec ce personnage pas commun. Je me suis dit M... ! mince (pour éviter une redite) elle en a sous le pied si elle continue dans cette veine. Et ce fût le cas. Un livre qui parle d'amour dans des termes chantants, oniriques, fougueux et ...des livres, le top !

« - Vous faites quoi dans la vie ? - Laquelle ? »

Cette femme âgée va me transporter dans ses mondes qui la bercent -« alors que nous sommes au coeur d'une immense fourmilière, sans un champignon creusé par la bouche d'une larve royale à la morale douteuse, tu agis comme en ville. Tu demandes un cric et une manivelle (...) »-  pour crier cet amour qui la porte depuis des décennies. So long, Luise. Elle est incroyable cette narratrice, un peu folle aussi, mais surtout folle d'amour. Elle a vibré dès le premier regard, dès le premier frôlement de peau pour Luise, une australienne peintre. Elle est écrivaine. Elle lui laisse ce livre. « See you later, Luise. With love. » Love, ce mot résume mon ressenti après cette lecture. L'amour de la bonne chère autant que de la chair, jusqu'à frissonner entre cuir et chair. Elle dévore la vie sans retenue, comme un ogre, tire des boulets de feu sur l'hypocrisie des 'amis' ou des éditeurs, et aime à la folie, passionnément ou pas du tout.
Une particularité : l'auteur aime les mots et n'hésite pas à ouvrir la palette pour en créer quand le besoin nait. C'est bien fait car on la suit. Je l'ai suivie.
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Une femme écrivain, arrivant au crépuscule de sa vie, reprend un texte qu'elle écrit depuis de nombreuses années. C'est son testament, pour Luise, sa compagne peintre de toute une vie. Elle évoque leur rencontre, leurs errances, leurs vies, la jalousie, les petits arrangements avec ses contemporains, comme les belles jactances qui permettent de subvenir à leurs besoins, ou sa supercherie de langue.


La première chose que l'on remarque en lisant So long, Luise, c'est l'écriture vivante, riche et dynamique, "rejouissive", de Céline Minard. Jouant avec les proximité sonores et sémantiques, son discours nous malmène ou nous séduit, et toujours il nous surprend. Mélange de souvenirs, sentences d'expérience, ou conseils pragmatiques sur comment nourrir les nains ou réduire à l'impuissance les erdmenmendle, So long Luise est un petit bijou de truculence explosive, une réflexion sur le travail d'écriture, et sur l'amour ! Malheureusement, je me suis perdue au milieu de ces fêtes du corps et du verbe, cette apologie de la vie et de l'amour, et peinant à retrouver mon chemin au milieu des pixies et autres créatures fabuleuses qui peuplent le quotidien de cette femme fantasque, je n'ai pas su retrouver mon chemin. Dommage, mais je lirai bien un autre de ses textes !
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A première vue et pour peu qu'on ne soit pas trop vigilant, on aurait vite fait de croire qu'on lit les ultimes écrits d'un genre de Tatie Danielle qui aurait versé dans la littérature, vieille femme cynique et indigne s'il en est. Ce serait aller un peu vite en besogne et enterrer la narratrice de ce singulier So Long, Luise dans un costume qui finalement ne lui va pas aussi bien qu'on aurait pu le croire. Et puis, enterrer, enterrer, faut le dire vite car si elle nous assure vivre ses derniers moments (et on n'a pas de raison d'en douter), son écriture est, elle, bien vivante ; plus que ça même : enlevée, corsée, survitaminée !

Célébration de la nature, des mots, de l'amour et du monde fantasmagorique, Céline Minard, ou plutôt XXX comme son personnage – auteure au succès international – est anonymement désigné, nous entraîne dans un univers totalement déjanté où les femmes se réapproprient leur droit à la même sexualité débridée que les hommes, sans honte et quand bon leur semble, où la supercherie de toute une vie ne leur fait pas froid aux yeux, où elles continuent à hanter les stands de tir à 80 berges passées et où elles n'hésitent pas à flinguer les jeunots qui seraient assez naïfs pour voir en elle des proies facilement dépouillables.

Se foutant de tout ce qui se fait en matière de conventions littéraires, Céline Minard nous balance son texte comme l'on sauterait à l'élastique, sans élan, et nous invite à la suivre dans un trip intime, déjanté et amoureux qui dresse le bilan d'une existence bien remplie sous une plume truculente, au vocabulaire riche et à la verve érudite et poétique balançant constamment entre bacchanales et monologue amoureux pour un dernier échange avec Luise, le grand amour, la peintre de talent, la compagne de presque toujours.

Après m'être bêtement trouvée incapable d'entrer dans Faillir être flingué il y a quelques mois, je ne regrette pas de m'être entêtée à lire cette écrivaine, même si je me suis malheureusement parfois perdue dans ce délirant labyrinthe folklorique pourtant crée avec magnificence mais peut-être était-ce voulu, ce legs littéraire étant finalement réservé à Luise, on peut au mieux le lire par dessus son épaule tout en regrettant de ne pas être à sa place. Pas tous les jours qu'on croise un telle déclaration-testament.
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Au soir de sa vie, une femme écrivain, à la carrière couronnée de succès et de prix littéraires, fait le bilan de sa vie, s'adressant à Luise, sa compagne, sa « douce », dans un livre testament.
Céline Minard signe ici peut-être son meilleur roman à ce jour. Il y est question de littérature, d'arts, de création, et aussi d'une belle histoire d'amour qui dure depuis cinquante ans. La langue y est riche et féconde, truculente, presque rabelaisienne, ne cédant pas une once de terrain aux modes littéraires ou à l'air du temps. La sensualité est très présente dans l'écriture de Céline Minard qui ne s'embarrasse pas de superflu, d'effets de manches ou de fausse pudeur pour dire les choses du corps et le célébrer.

La suite sr le blog : http://lepandemoniumlitteraire.blogspot.com/2011/09/so-long-luise-de-celine-minard-denoel.html
Lien : http://lepandemoniumlitterai..
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Incontestablement un choc esthétique. La première partie du livre est tout simplement magistrale dans cette façon inventive et généreuse qu'à l'auteur de saisir à bras le corps la Langue pour offrir au lecteur une déflagration littéraire inédite et majeure . La seconde partie et ses faux airs d' Interzone substitue à la virtuosité de funambule ,un Trip éprouvant ou Burroughs côtoie Will Self mais qui achève de nous asphyxier définitivement.
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