AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782246798088
288 pages
Grasset (19/09/2012)
2.67/5   3 notes
Résumé :


« Le sentiment s'est ancré de plus en plus fort en moi que les pays, comme les individus, ont un ADN et que si pour eux un partage s'est établi entre l'inné et l'acquis, leur nature profonde a largement conditionné leur comportement sur la scène internationale.

Je ne crois pas à un déterminisme génétique des Etats et des peuples, mais rien n'est explicable dans leurs actions, leurs attitudes, leurs ripostes si l'on ne comprend pas en ... >Voir plus
Que lire après L'âme des nations: essaiVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Major de l'ENA, écrivain prolifique, ami proche de l'ex-président, mais aussi de Martine Aubry ou de DSK, Alain Minc continue de prodiguer ses conseils au tout-Paris politique et économique. Homme de l'ombre, il est pourtant très présent dans les médias qui aiment à l'interviewer pour parler de la crise de l'euro, de la présidence Hollande ou simplement de l'air du temps. Il occupe sur la scène médiatique et intellectuelle une place quais-unique avec pour seul rival Jacques Attali, son clone à gauche, ex-conseiller du président Mitterrand avant de devenir chez Fayard un abonné des meilleures ventes.

Publié comme de coutume chez Grasset, le dernier ouvrage d'Alain Minc est déconcertant. A mi-chemin du traité historique, de l'essai géopolitique et de la profession de foi européenne, il brosse à grands traits une histoire du monde depuis 1515. Sacré gageure en moins de 300 pages, condamnée d'avance à l'échec et aux sifflets moqueurs des historiens de profession. Mais Alain Minc, toujours en avance d'un coup, pare l'attaque : « Connaissant les moeurs de la tribu académique, je mesure la volée de bois vert à laquelle je m'expose » (p. 8). Difficile du coup de trouver à redire à une entreprise qui, par avance, prévient toute critique.

« L'âme des nations » développe une idée simple voire simpliste. Les nations auraient sinon une âme – il n'est bizarrement plus guère question de ce principe spirituel placé en titre par un éditeur peut-être trop zélé – du moins un ADN qui, au fil des siècles, aurait conditionné leur comportement sur la scène international. Ce postulat sans doute réducteur mais très opératoire, posé, reste à l'appliquer aux principales puissances occidentales dans une huitaine de courts chapitres. L'Angleterre ouvre le bal dont la principale préoccupation aura été à travers les siècles d'empêcher la constitution d'un État dominant sur le continent européen. L'ADN allemand mêle deux forces : l'existence d'une communauté linguistique et culturelle indifférente à la géographie et le culte de l'Etat-rationnel. La Russie, le plus grand pays au monde, s'est construit sur un paradoxal complexe d'encerclement. Les États-Unis ont toujours oscillé entre messianisme et isolationnisme. L'ADN français repose sur deux illusions : une grandeur qu'il faut préserver et des frontières naturelles qu'il faut défendre. A noter deux chapitres intéressants sur l'Italie et l'Espagne : la première aurait été le premier « soft power » de l'histoire » et l'ADN de la seconde, longtemps caractérisée par l'obsession du déclin, est en train de muter grâce à l'aventure européenne.

Une fois ce tour d'horizon effectué, aussi rapide et agréable à lire, que réducteur et discutable, Alain Minc consacre encore près de 200 pages à en proposer des variations. La deuxième partie analyse les échecs successifs des projets impériaux (l'empire de Charles-Quint, les conquêtes napoléoniennes, le Reich nazi de mille ans …). La troisième partie s'intéresse aux révolutions, à ces époques où, en bon conservateur, Alain Minc montre que tout change pour que tout reste pareil (la chute des Stuart, la révolution française, le bolchevisme …). La quatrième partie enfin décrit des équilibres plus ou moins stables (le Concert des Nations, le système bismarckien, la guerre froide …). L'exercice se clôt sur une profession de foi européenne d'un lyrisme étonnant chez cet homme si mesuré : après avoir évoqué dans son avant-dernier livre « Un petit coin de paradis » (Grasset, 2011), il parle ici de « miracle » et estime que, pour la première fois peut-être de l'histoire du monde, cet équilibre sera durable car la construction européenne « ne demande pas aux États membres de faire abstraction de leur ADN » (p. 264).

Pas convaincu pour un sou, on referme ces 300 pages en réprimant un bâillement d'ennui et un soupir de soulagement. Et on se demande qui sont les lecteurs de ces ouvrages, trop superficiels pour les spécialistes, trop ennuyeux pour le grand public. Sont-ils lus seulement ? Ou sont-ils le prétexte des interviews de cet homme de médias ? ou le cadeau idéal, quoique voué à prendre la poussière, qu'on offre, faute d'idées, à son beau-père à Noël ?
Commenter  J’apprécie          212


Videos de Alain Minc (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alain Minc
Alain Minc - Voyage au centre du système
autres livres classés : russieVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (7) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3139 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}