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Je vois ce fils qui rêve d'acheter un rapace en cage, dans la boutique de l'antiquaire, rue de Brescia. Je vois ce père qui se meurt au fond de son lit et qui garde ses derniers instants à écouter les histoires inventées de son fils sur la capture de l'oiseau façonnant ainsi la légende du milan. Je vois ces vieux et ces vieilles de l'hospice, là où le fils travaille dans le but de se payer le dit-oiseau, en les promenant certains après-midi, après de longues séances presque silencieuses de café noir auprès du gardien.

Et puis Tombe la neige / Tout est blanc de désespoir / Triste certitude / le froid et l'absence / Cet odieux silence / Blanche solitude. Une neige, lourde et blanche, pesante et immaculée, tapisse les collines, embellit les rues. L'antiquaire pellette la neige devant son magasin, les vieux n'ont plus très envie de ces promenades hivernales. le fils se demande si son père ne va pas mourir avant qu'il trouve l'argent pour acheter le milan, il se demande si l'oiseau ne va pas mourir de froid dans sa cage avant qu'il puisse l'acheter et le ramener dans la chaleur de la chambre de son père toujours alité. Et puis des chatons meurent, des pensionnaires meurent, des vieux chiens meurent...

Un roman d'une profonde tristesse, mais je l'aime cet auteur, grenoblois de coeur - j'en profite d'ailleurs pour boire une dernière Mandrin à son honneur -, qui aime la neige, le coeur des enfants et l'âme des hommes. Je garde en lui, nous ayant quitté il y a tout juste 23 mois, le souvenir de mes autres lectures, toutes très belles, très sobres qui mélangent spleen et poésie. La dernière neige, tombe la neige dirait Salvatore, n'arrachera pas un sourire à son lecteur à suivre cet hiver où il a lu tant de neige tomber, mais il sera enveloppé d'un long manteau de silence aussi lourd que mouillé de la neige, des larmes du ciel.

Ah... au fait ou en passant... Joyeux Noël...
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La dernière neige, roman de Hubert Mingarelli, peut être qualifié à juste titre de roman minimaliste. En livre de poche, il rassemble à peine 126 pages. C'est un récit taiseux, solitaire, les mots y sont posés de manière délicate. C'est l'histoire d'une mère absente, d'un père malade et d'un fils, un adolescent sans doute désemparé, qui se débrouille comme il peut.
À la maison, le père attend peut-être la mort dans sa chambre, tandis que son fils travaille dans un hospice. Ce dernier s'éprend d'un oiseau, un milan pour l'instant en cage, aperçu sur le trottoir d'un brocanteur. C'est comme un rêve d'enfant. Une promesse faite à son père. L'oiseau est comme quelque chose qui pourrait se réaliser enfin, émerveiller le père, le rendre fier de son fils, lui donner envie de se relever, continuer de cheminer, croire en la vie, tendre les bras vers le ciel pour accompagner le vol de cet oiseau.
C'est une écriture resserrée, d'une très grande pudeur, épurée et poétique. Il y a les mots du texte et ceux qui ne sont pas dits, ceux qui se cachent dans l'envers des pages, de l'autre côté de la neige et du silence de ce livre.
Le vol d'un milan, c'est tout l'imaginaire d'un enfant meurtri qui déploie ses ailes devant l'espérance et les illusions de la vie. J'ai pensé alors à ce film de Ken Loach, un de ses premiers films, Kes, qui est le récit d'un enfant d'une cité minière du nord-est de l'Angleterre, mal dans sa peau et qui entreprend de dresser un faucon...
C'est un livre qui chemine en douceur vers l'intérieur de nos vies, ce qui est tu est aussi important que ce qui est écrit. Chaque phrase porte l'essentiel de ce qu'elle révèle. C'est une magnifique relation entre un père et son fils. Il semblerait que l'enfant rêve que cet oiseau efface d'un coup d'aile la mort de son père qui approche tout doucement.
C'est une vieille dame, devant une pile de livres dans une librairie, qui m'a incité à découvrir Hubert Mingarelli au travers de deux de ses courts romans, dont celui-ci. Cet auteur a toujours une manière émouvante d'aborder la relation père-fils. C'était déjà le cas du récit touchant d'Une rivière verte et silencieuse, l'autre roman conseillé par la vieille dame...
Ce soir, je pense à cette dame que je n'ai jamais revue. Il y a des rencontres magiques, éphémères au bord des piles de livres aussi...
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Le narrateur est un ado qui travaille pour un hospice, il sort les petits vieux, les soutient, leur parle et reçoit quelque argent qu'il donne pour moitié à sa maman et pour moitié qu'il économise pour s'acheter un milan ! En effet, chez le brocanteur di Gasso il est tombé amoureux de cet oiseau en cage. Sa mère rentre tard le soir en faisant claquer la minuterie et, le bruit réveille son père qui est moribond. Il va tous les jours voir le milan, s'approche et, en rentrant à la maison il le raconte à son papa, pour lui il invente la capture de l'oiseau avec de nombreux détails ! Son père taiseux et malade lui demande régulièrement ce récit qui finalement leur permet de communiquer car, plus jeune ce dernier travaillait à la compagnie de chemin de fer ou il posait des traverses, il était aussi chasseur. L'ado dort dans la cuisine et entend les gouttes du robinet tomber lentement en le berçant. Mais il s'est lié d'amitié avec le concierge de l'hospice : Borgman et, souvent ils prennent le café chez lui ! Un jour, Borgman lui demande de tuer une portée de châtons que sa soeur a apporté pour qu'il s'en occupe , lui ne se sent pas d'accomplir cette tâche et, demande au jeune homme de s'en acquitter moyennant un peu d'argent, le gamin accepte : il ira noyer les bébés mais un peu plus tard, Borgman lui annonce le décès d'un vieille pensionnaire qui a laissé sa chienne et dont les parents veulent se débarrasser, la garçon hésite longuement mais la neige est tombée, il fait très froid et il a besoin d'argent pour sauver le milan et, il accepte ! Il va partir dans le brouillard, la tempête de neige dans les bois de mélèzes, le long de la voie ferrée : il va courir, courir encore et encore après avoir détaché la laisse de la chienne pour l'épuiser et l'abandonner ! A son retour, il recevra une enveloppe de billets et ira vite acheter le milan qu'il ramène à la maison pour le montrer à son père. Hélas, ce bonheur est éphémère car le docteur vient pour son papa qui va plus mal, sa mère est restée là et, elle prend son fils dans les bras : c'est le dernier hiver.
Le beau temps est revenu, et il doit continuer à vivre !
Hubert Mingarelli nous offre un beau roman intimiste, fin et ciselé sur les rapports père/fils, sur les rêves d'un adolescent solitaire et seul qui pour les réaliser va avoir des sentiments de culpabilité, des nuits souvent agitées !
C'était la dernière neige avant le départ de son père et, il était arrivé à temps pour lui présenter l'oiseau et lui apporter ses dernières joies !
L.C thématique de décembre 2021 : l'hiver
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Ce court roman fait le récit simple, sans fioritures et avec beaucoup de profondeur, d'une fin de vie. Celle du père du narrateur, vécue du point de vue d'un enfant seul, totalement libre, sa mère étant absente. La neige est très présente dans le décor, dans l'énergie, dans la tranquillité. Une fable parallèle se noue à la trame, qui est celle du milan. Un oiseau que l'enfant souhaite acquérir. Il doit alors travailler davantage (s'occuper des personnes âgées), puis noyer des petits chats pour obtenir l'argent nécessaire. L'oralité est présente dans la relation père/fils, c'est l'enfant qui raconte toujours la même histoire, le soir. le chien est présent, comme une sorte de pilier, de repère du bon sens. C'est juste, c'est simple, c'est beau. Bravo.
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Vivre simplement n'est-ce pas là le secret de la liberté ?

Ceci n'est pas le meilleur MINGARELLI. Et pourtant, on ne peut quand même pas s'en détacher.
En une centaine de pages, l'auteur nous trace une histoire filiale pleine de douceur et de tendresse.

Tout tourne autour du milan. Ce petit milan que le narrateur voit dans sa cage, dans une rue commerçante. Ce petit milan qui, sans parler, lui dictera ce qu'il doit faire pour construire la trame du roman.

Le narrateur est plutôt sympathique. Il va dans un hospice voir les vieux et leur faire la promenade contre un peu d'argent. Il en profite pour passer voir son vieux copain qui s'occupe du lieu pour boire son p'tit café.
L'homme que nous suivons est plein de bonnes intentions, mais ce n'est pas un héros. Son but ultime est d'acheter son milan avant qu'il crève de froid.
Évidement, en parallèle de cette histoire, lorsqu'il rentre chez lui il se retrouve nez à nez avec une mère qu'il voudrait plus absente et un père mourant. C'est là qu'est tout le génie de l'auteur ! Qui de l'oiseau ou du narrateur est le plus prisonnier dans sa cage ? Lequel en dit trop ou pas assez ?
Jusqu'où ira le narrateur pour trouver l'argent qui lui permettra d'acheter son oiseau ? Et surtout, que changera la venue de l'oiseau dans la maison ?

C'est encore un roman dans lequel il fait froid. La neige omniprésente glace le sang tout autant que le style saccadé. L'auteur, comme à son habitude, sait nous offrir des sensations avec seulement de petites descriptions.

C'est ici encore un roman court et incisif.
Hubert MNGARELLI a confié retravailler ses phrases trois heures chaque matin, on peut donc imaginer que les mots sont bien choisis, avec conscience de chaque virgule, et chaque point. Et c'est effectivement le cas. Malgré parfois un style un peu différent d'une phrase à l'autre, on reste accroché au bout de sa plume d'auteur maintenant incontestablement bon.
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La Dernière neige, c'est mon premier Mingarelli

C'est une histoire triste d'un fils qui accompagne son père dans la maladie. Pour aider sa mère le narrateur va promener les petits vieux d'un hospice et ceux-ci lui donnent de l'argent en remerciement. L'argent il en donne la moitié à sa mère et le reste il le garde pour s'acheter un milan qu'il a vu chez un brocanteur.

C'est un court roman, le texte est très beau, tout en douceur et en tendresse. On y découvre la profonde affection d'un fils pour son père malade. Ce livre m'a beaucoup plu, mais il m'est difficile d'en parler, c'est comme si c'était quelque chose d'intime que je voudrais garder pour moi.
Mais lisez le !!!
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Comme de la neige, les mots d'Hubert Mingarelli recouvrent le drame d'un enfant dont le père meurt. La page devient un linceul d'une éclatante pureté.

Vu en Mai 2019, l'adaptation théâtrale
La Compagnie des Indes - Théâtre de la Commune, Centre dramatique national d'Aubervilliers
Adaptation, mise en scène et interprétation : Didier BEZACE
QUE DU BONHEUR

Quelque part au milieu des montagnes, dans une petite ville, un jeune garçon rêve d’acheter le milan qu’il voit dans sa cage tous les jours en passant devant le magasin d’un brocanteur. Entre un père malade et une mère qui s’absente le soir, l’enfant s’accroche à son désir de posséder coûte que coûte ce rapace des grands espaces et des forêts sauvages...



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C'est un récit court , pas de la grande littérature mais un livre honnête.C'est l'histoire de l'obsession d'un enfant ,de ses efforts pour qu'elle devienne réalité mais c'est surtout celle d'un fils qui adoucit l'entrée de son père dans « la vallée de l'ombre de la mort » quand on a vécu cela (c'est mon cas) on se sent en connivence avec l'auteur . C'est tendre et sans pathos inutile , c'est bien.
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Ce livre est un conte plus qu'autre chose. D'une centaine de pages, il se lit très vite. le style est plaisant, l'écriture facile. L'histoire est originale. Il me donne envie de lire d'autres livres de cet auteur.
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Mingarelli possède un indéniable talent de conteur qui lui permet de rendre intense une histoire très simple. Les rapports entre les personnages, les sentiments qui les animent sont dépeints avec intelligence et passion, le tout mêlé de beaucoup de pudeur.
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