AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782283024867
180 pages
Buchet-Chastel (01/02/2011)
3.56/5   24 notes
Résumé :
Un recueil de nouvelles ayant pour thèmes : l’errance, la solitude, l’amitié, la disparition. Des personnages qui vivent chacun leur propre voyage : un homme revient en Europe après avoir vécu à Buenos Aires, deux amis regardent couler l’eau sous un pont, un bateau accoste à Portau- Prince mais personne ne pourra descendre à quai, deux frères entreprennent un périlleux périple sur l’eau…
Que lire après La lettre de Buenos AiresVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Hubert Mingarelli est né en 1987 à Mont-Saint-Martin en Lorraine. À 17 ans il arrête l'école pour s'engager dans la marine qu'il quitte trois ans plus tard après avoir vu la Méditerranée et le Pacifique. Suivront des voyages à travers l'Europe. Il finit par s'installer à Grenoble où il exerce de nombreux métiers avant de commencer à publier à la fin des années 80. Il est lauréat du Prix Médicis en 2003 pour son roman Quatre Soldats. Il vit aujourd'hui dans un hameau de montagne dans les Alpes françaises.
Son dernier livre, La lettre de Buenos Aires, vient de paraître ; il s'agit d'un recueil de neuf nouvelles. La toute première phrase de l'ouvrage donne le ton général et résume une partie du style et du propos de l'auteur : « Une souris mélancolique me regarde pendant que je fais la vaisselle ». Tous les textes sont écrits à la première personne du singulier (exceptés La plume et La lettre de Buenos Aires qui donne son titre au livre). Les personnages sont plutôt réservés et semblent bons, un peu comme l'idée que je me fais des souris, ces charmantes bestioles qui savent souvent rester discrètes. Quant à l'adjectif « mélancolique » il caractérise parfaitement le sentiment général qui se dégage de ces neuf nouvelles. La phrase est courte, simple au possible avec un sujet et un verbe et la description d'un geste banal, quotidien. Ces phrases mises bout à bout créent une petite musique reposante et délassante comme un bain chaud. Tout est dit.
J'ajouterai néanmoins que dans plusieurs nouvelles, il est question de navigation ou de marins, de mer ou de rivière, même si ce n'est pas le sujet principal du texte, un univers bien connu et qui compte beaucoup pour l'écrivain au vu de son passé. Si Hubert Mingarelli était peintre et non écrivain, il ferait des pastels, des tableaux aux teintes douces et veloutées.
Si vous cherchez un livre délicat dont on se délecte à en ralentir la lecture pour mieux profiter des sensations qui en émane (tout le contraire d'un thriller), si vous aimez les lectures qui tel un nuage d'encens parfument l'esprit, si vous êtes las de violence physique ou morale, cette Lettre de Buenos Aires vous est destinée. Un moment de calme dans un monde de brutes.
Commenter  J’apprécie          40
Des nouvelles propres à l'univers de Hubert Mingarelli, si on connaît ses autres romans. Des relations d'hommes, souvent face à la nature. J'ai été particulièrement sensible à La beauté des choses : quel titre magnifique ! Elie : un frère fait réaliser le rêve du petit. L'imbécillité de l'homme le détruira. La plume : un vieil homme collectionne les souvenirs dans son cerveau comme les plumes dans une boîte. Un petit plaisir entre deux pavés.
Commenter  J’apprécie          100
Les premières nouvelles de la lettre de Buenos Aires sont courtes. Très. Brèves histoires qui n'en sont pas vraiment. Pourtant, insensiblement, Hubert Mingarelli a installé un climat, créé une atmosphère. Et les derniers récits ne prennent que plus d'ampleur, sur davantage de pages, comme s'il avait fallu ce préambule, un conditionnement pour apprécier à sa juste valeur la qualité de l'écriture concise de l'auteur, capable de transcender de "petites" fictions en réflexion sur la profonde solitude de l'homme en ce bas monde. Les personnages de Mingarelli sont en marge, volontairement ou pas, fragiles et errants. Leur boussole est cassée, mais ils avancent. Ou essaient. L'écrivain excelle pour décrire la beauté et l'hostilité des éléments. En forêt, sur une rivière, en pleine mer, la nature n'est pas tendre. Mais elle ne fait que jouer son rôle, pourquoi serait-elle bienveillante ? La faim, la peur, la fatigue : les hommes des nouvelles de Mingarelli (les femmes n'y ont guère de place) survivent tant bien que mal. Oui, c'est bien de mélancolie qu'il s'agit, dans ces fragments d'existence dispersés par le vent. Jusqu'au dernier récit, qui clôt magistralement l'ouvrage, véritable camaïeu de gris, dans une obscurité profonde. La lettre de Buenos Aires est un livre désespérément humain. Désespéré, et surtout, humain.
Commenter  J’apprécie          40
Hubert Mingarelli écrit ici un recueil de neuf courtes nouvelles dans lesquelles il décrit les états d'âme de personnages, uniquement des hommes, en errance. Les nouvelles parlent de l'homme et de son environnement à travers la nature sauvage, parfois hostile, mais toujours magnifiquement décrite. Les phrases sont courtes et simples, poétiques, les personnages attachants. Avec très peu de mots l'auteur parvient à planter un décor et à décrire une scène bien précise. La nouvelle la plus émouvante est, sans nul doute, celle qui a donné le titre au recueil, l'histoire d' un vieil homme qui a vécu à Buenos Aires il y a longtemps. Il a écrit une longue lettre à son fils qu'il n'a jamais vu, une lettre aujourd'hui perdue...
Un livre tout en délicatesse qui donne envie de découvrir ou redécouvrir les autres livres d'Hubert Mingarelli.
Commenter  J’apprécie          20
9 courts récits, enfin 8 courts, et le dernier, qui donne son titre au livre, plus développé. J'ai été séduite dans les premières pages par l'écriture, mais assez vite je me suis ennuyée. Je serais d'ailleurs incapable de dire de quoi cela parle vraiment. Cela me laisse une sorte de sensation d'inconsistance.
Bien sûr, comme le dit la quatrième de couverture, il s'agit d'errances, de voyages, de ce quelque chose qui pousse à aller voir ailleurs. Mais les personnages sont restés dans le flou pour moi, sans que cela soit compensé par une poésie, un mystère, un envoûtement. Trop terre à terre pour laisser la part au rêve, pas assez précis pour s'intéresser au réel vécu.
Ce n'est pas ce livre qui va me réconcilier avec la littérature française contemporaine.
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Tandis que je visais l’eau entre le quai et la coque du bateau pour jeter ma cigarette, une silhouette s’était détachée des baraques et s’avançait à pas tranquilles sur le quai. L’homme entra dans la lumière de nos feux, fit encore quelques pas et s’accroupit devant le mort. Il lui défit ses chaussures, se redressa et s’en alla avec. Je remarquai alors qu’il était pieds nus. Je jetai un regard en bas vers la coupée, pour voir si l’officier de garde avait aperçu le voleur. Il était retourné et parlait avec les deux plantons. Je voulus l’avertir. Mais l’homme avait déjà rejoint les baraques. Et quoi faire de toute façon.
Commenter  J’apprécie          20
Chaque fois que les circonstances me semblaient bonnes, je lui disais : « Sachs, quoique tu fasses, applique-toi et sois toujours sincère. Ne crains ni l’effort ni la fatigue. Ne sors pas du droit chemin, mon garçon, applique-toi à devenir un homme, et reconnais la beauté des choses quand elle passe à côté de toi. » (nouvelle La beauté des choses)
Commenter  J’apprécie          30
elle quitta plus jamais l'endroit paisible de sa tête où beaucoup de choses de trouvaient déjà
Commenter  J’apprécie          70
Je pensais que rien ne se perd et qu'il vaut mieux dire les choses mille fois plutôt qu'une. Je savais que le dense feuillage d'un arbre est fait de dizaines de milliers de petites feuilles tendres et fragiles, et que sans les autres, une seule d'entre elles est vite emportée par le vent.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Hubert Mingarelli (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hubert Mingarelli
[Rentrée littéraire 2022]
Dans une grande ville d'un pays en guerre, un spécialiste de l'interrogatoire accomplit chaque jour son implacable office. La nuit, le colonel ne dort pas. Une armée de fantômes, ses victimes, a pris possession de ses songes. Dehors, il pleut sans cesse. La Ville et les hommes se confondent dans un paysage brouillé, un peu comme un rêve – ou un cauchemar. Des ombres se tutoient, trois hommes en perdition se répondent. le colonel, tortionnaire torturé. L'ordonnance, en silence et en retrait. Et, dans un grand palais vide, un général qui devient fou.
"Le colonel ne dort pas" est un livre d'une grande force. Un roman étrange et beau sur la guerre et ce qu'elle fait aux hommes. On pense au "Désert des Tartares" de Dino Buzzati dans cette guerre qui est là mais ne vient pas, ou ne vient plus – à l'ennemi invisible et la vacuité des ordres. Mais aussi aux "Quatre soldats" de Hubert Mingarelli.
+ Lire la suite
autres livres classés : fraternitéVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (55) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3660 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..