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Critique de ManouB


Stepan vit avec sa vieille chienne dans une maison isolée en bordure de la forêt près du lac de Tibériade en Israël. La ville la plus proche, Beit Zera, est à une heure de marche à travers bois.
Pour subsister, il fabrique toute la journée des boîtes en carton que son ami Samuelson lui achète à bas prix, l'occasion pour les deux amis de se retrouver pour un soir et de boire un coup en se rappelant le bon vieux temps de leur jeunesse, à Jaffa, où ils contrôlaient les palestiniens aux postes-frontières...
Tous les jours Stepan écrit aussi à son fils Yankel, exilé en Nouvelle-Zélande à l'autre bout du monde. Yankel a fui le pays après avoir commis un crime, dans l'obscurité d'une nuit sans lune, sur la route de Beit Zera.
Comment l'aider alors qu'il est si loin ? Stepan économise sous après sous, depuis des années, années qu'il a arrêté de compter, espérant un jour avoir assez d'argent pour aller le rejoindre.
Alors que la vieille chienne se paralyse chaque jour davantage, Stepan voit approcher le jour où il devra prendre une décision et mettre fin à ses souffrances... Il prépare son fusil à cet effet et se rappelle les jours heureux, puis la traque de Yankel qui a précédé son départ définitif, les promenades avec sa chienne dans la forêt et l'arrivée dans son jardin d'un mystérieux garçon, Amghar, qui s'est pris d'affection pour la chienne et sera bien malheureux, lui aussi, quand elle ne sera plus là...
Qui est-il ? Que fait ce jeune palestinien si près de sa maison ?
Pourquoi est-il si silencieux ?
Pourquoi revient-il tous les soirs de Beit Zera et repart-il dès la tombée de la nuit à travers la forêt ?
Quelles qu'en soient les raisons, que le lecteur découvrira peu à peu, le jeune garçon revient tous les soirs et s'attache à la chienne, tandis que Stepan, indifférent au début, finit par attendre chaque soir aussi sa venue qui pourtant perturbe sa solitude...

C'est un roman d'ambiance comme la plupart des romans d'Hubert Mingarelli que j'ai eu l'occasion de lire. le lecteur découvre peu à peu les personnages et les liens qui les unissent malgré eux.
Le conflit israélo-palestinien est omniprésent mais se fait discret.
C'est un roman troublant qui en peu de pages et peu de mots mais tout en pudeur, parle de la solitude, de la vieillesse, de l'attachement, de la peur, de l'amour d'un père pour son fils et de l'incompréhension de deux peuples...engagés dans un conflit qui n'en finit pas d'engendrer de la haine et qui ravage indéfiniment des vies.

Une petite pépite dont je n'avais pas du tout entendue parler lors de sa sortie et que j'ai comme toujours, trouvé sur une table de la Médiathèque...
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