"Sous le lac de Tibériade, près de Beit Zera, il y avait une maison, et dans cette maison vivaient un homme et une chienne. L'homme s'appelait Stépan Kolirin. La chienne n'avait pas de nom et elle était si vieille qu'elle n'avait plus la force de se dresser sur ses pattes. Tous les matins, il la retrouvait au milieu de la cuisine, couchée dans son urine, et Stépan était de jour en jour plus malheureux de la voir souffrir ainsi."
le roman débute sur cette image, comme un conte, et les chapitres courts s'enchaînent comme des flashs.
Pendant l'agonie de sa chienne, Stépan se remémore sa vie, rythmée par les visites de son ami Samuelson, avec qui il a contrôlé l'entrée des Palestiniens à un poste frontière, et d'un jeune garçon, Amghar, jailli de la forêt, dont il ne sait rien et qui ne parle pas.
A part ses rares visites, il vit reclu dans une profonde solitude.
Il repense et écrit à son fils, Yankel, qui a dû s'exiler au bout du monde.
le conflit israélo-palestinien est présent, mais en toile de fond seulement. le livre décrit plutôt comment la vie quotidienne en est affectée et continue malgré tout.
Stépan, par la perte de son fils et Amghar, le jeune palestinien, sont chacun des victimes innocentes de ce conflit. Alors que tout devrait les séparer, un lien se crée peu à peu grâce à la chienne.
L'histoire est très simple, il n'y a pas d'action, juste des pensées, des souvenirs transcrits avec une grande sensibilité.
La langue est très épurée, resserrée, va à l'essentiel.
Ce livre m'a beaucoup touchée et j'ai trouvé une parenté entre l'écriture d'
Hubert Mingarelli et celle d'
Antoine Choplin. D'ailleurs, en même temps que "
La route de Beit Zera" paraissait "
L'incendie" écrit à quatre mains
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