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3,75

sur 85 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est le troisième livre d'Hubert Mingarelli que je lis, le premier se passait dans les plaines polonaises (Un repas en hiver), le deuxième au Japon (L'homme qui avait soif), celui-ci se situe en Israël et, j'ai eu la même impression à la lecture des romans d'Hubert Haddad, la magie de l'écrivain me transporte chaque fois en Pologne, au Japon ou cette fois-ci, en Israël.
Stepan vit seul avec sa vieille chienne qui n'en a plus pour longtemps dans une maison isolée près de Beit Zera, au sud du lac de Tiberade.
Toute la journée, Stepan travaille en pensant à Yankel, son fils qui vit en Nouvelle Zelande et qui lui manque terriblement. de temps en temps, il reçoit la visite de deux personnes: Eran, son meilleur ami qui est également son employeur, et Amghar, un jeune arabe qui s'est pris d'affection pour la vieille chienne et dont il ignore tout.
Les raisons de l'exil de Yankel, on les découvrira au cours des 150 pages de ce roman concis et empreint de d'humanité et de tristesse.
En 150 pages sobres et poignantes, et pratiquement sans le nommer, Hubert Mingarelli évoque le conflit israélo-palestinien et les situations intenables et dramatiques qu'il engendre.
Un très beau roman sur l'absence, la solitude et la guerre .
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La route de Beit Zera Hubert Mingarelli

C'est un court roman qui nous parle de la solitude d'un vieil homme, Stépan, qui habite dans les bois près d'une petite ville ou d'un village d'Israël.

Dans sa maison il y a seulement une vieille chienne pour lui tenir compagnie mais elle est très âgée et ne peut même plus sortir pour faire ses besoins. Au début du livre il se demande s'il va tuer sa chienne pour abréger ses souffrances.

Et tout au long du roman il retrace sa vie, comment son fils a été obligé de fuir son pays, comment la chienne est arrivée près de lui et les visites de son meilleurs ami ainsi que celle d'un jeune garçon arabe, Amghar, qu'il ne connait pas et dont il ne sait pas d'où il vient. le soir quand il a fini son travail il écrit ou il pense à son fils, Yankel, là-bas, très loin, en Nouvelle-Zélande.

C'est une très belle histoire sur l'amour paternel, l'amitié et l'affection pour un animal. A travers ses différents thèmes le roman aborde aussi en toile de fond le conflit israélo-palestinien. Stépan a du mal à communiquer avec son fils à qui il hésite à écrire certaines choses et avec le jeune Amghar qui passe le voir régulièrement mais qui semble ne s'intéresser qu'à la chienne.

C'est une écriture pleine de tendresse, de poésie, la nature et les oiseaux y tiennent beaucoup de place. C'est une écriture douce, même si il y a quelques moments "violents". c'est un roman dont on n'a pas envie de refermer la dernière page, on voudrait qu'il continue tellement l'écriture de Mingarelli est agréable à lire, sensible et mélodieuse.

Je remercie les éditions Stock et Babelio pour cette agréable et merveilleuse lecture.
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Un récit sobre, construit autour de chapitres très courts. Une écriture épurée, composée d'un minimum de mots, mais qui disent l'essentiel. Ces mots expriment la pudeur des sentiments paternels ébranlés par la séparation, la solitude des êtres et l'attachement à ce qui peut raccrocher à la vie, une chienne au cas précis, dont le héros du livre Stepan devra se séparer douloureusement.
Peu de personnages dans ce roman dont l'action se situe en Israël, près du lac de Tibériade, non loin de la route qui mène à la bourgade de Beit Zera. Une route marquée par le conflit israélo arabe et par la peur, mais aussi peut-être par l'espoir d'un renouveau entre deux communautés. C'est en effet de cette route que s'approche de plus en plus souvent le jeune arabe Amghar qui, attiré par la présence de la chienne, rend en même temps visite à Stepan.
Hubert Mingarelli laisse volontairement plané une incertitude à la fin du livre . Après la mort de la chienne, y aura t'il une prolongation de la relation humaine construite autour de l'animal ? Une véritable affection est -elle possible entre Stepan et Amghar ?
" La route de Beit Zera" est pour moi un livre "coup de coeur", très bien écrit et humainement profond.
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Un livre que je comptais absolument me procurer quand je l'ai vu apparaître dans la liste de la masse critique de Babelio. Un grand merci à eux et aux éditions stock pour l'envoi de ce roman que j'ai trouvé particulièrement touchant.

Quelque part en Israël, vit au milieu des bois un homme seul, Stepan, avec sa chienne. Chaque jour, il écrit à son fils qui a été obligé de fuir à l'autre bout du monde. Stepan survit en fabricant des boîtes en cartons qui ne lui rapportent pas grand chose mais suffisamment il l'espère pour lui payer le voyage qui lui permettra de rejoindre un jour son fils.

Parfois, un ami vient lui rendre visite, ancien garde comme lui aux postes-frontières, l'occasion pour eux de se remémorer la longue file des Palestiniens qu'ils contrôlaient. Depuis quelques temps, un adolescent surgit seul de l'autre côté de la clairière et attend avant de repartir aussi mystérieusement qu'il est apparu ...

Quelle découverte que celle de l'écriture de Hubert Mingarelli. J'ai aimé la mélodie de cette histoire, douce, lente, qui pourtant ne lasse jamais. La poésie de ces mots qui créent un enchantement, une douce ambiance, qui posent un voile sur des thèmes plus sérieux que l'on perçoit seulement en arrière plan. Il s'en dégage une pudeur et une humilité rarement rencontrée, face à ce conflit qui échappent à l'entendement de celui qui ne le vit pas, face aux liens qui peuvent se nouer, ...


Une histoire enchantée.
Lien : http://depuislecadredemafene..
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Hubert M. nous émeut une fois de plus avec son roman lent et profond La route de Beit Zera.

En filigrane, l'histoire d'un pays marqué par la guerre, la peur, la culpabilité ; l'histoire de deux peuples mal dans leur peau, contraints par L Histoire à ne pas s'entendre, irréconciliables sur la papier. Et pourtant ?

En retrait de toute agitation sociale, au fin fond d'une forêt israélienne, vivait un homme et son chien. L'homme travaillait dur et gagnait peu, avec toujours à ses côtés une chienne fidèle, mais vieillissante et incontinente. Pour seul contact, il recevait chaque mois la visite d'un ami ayant jadis partagé sa vie de soldat. Et chaque jour en pensée il communiquait et voyageait, sans contrainte d'espace et de temps, mais toujours soumis aux souvenirs d'avant. Souvenirs tenaces et lancinants venant régulièrement griffer sa conscience comme autant de rappels douloureux d'une vie abimée.

Une vie presque figée, imprégnée de solitude. Et pourtant ! Bousculée un jour par la grâce d'une rencontre fugace !

Que vient donc chercher cet enfant arabe si loin de chez lui ?

C'est alors l'histoire d'un apprivoisement prudent, de deux solitudes aux lourds passés qui se rencontrent, qui se cherchent, méfiantes, curieuses, plein de doutes et d'espoirs mélangés. Une rencontre pour réparer les blessures peut-être, pour se sentir exister voire reconnu à travers le regard de l'autre, pour compenser ces années d'attente, de questionnements et de repli sur soi. le choix de pouvoir peut-être enfin tourner la page et une chance de s'ouvrir de nouveau au monde et à la vie !

Car il a derrière lui une vie entière de pénitence à tenter de comprendre ou d'accepter ce qui s'est joué ce soir-là pour son fils. Une vie à méditer sur le sens des responsabilités. Peut-on s'en libérer ?

Un auteur remarquable qui sait parler avec pudeur et authenticité des âmes tourmentées. Il nous offre un roman profondément touchant d'une justesse et d'une modestie admirable.


Bonne lecture !
Lien : https://auxpetitespepites.bl..
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Quelque part, en Israël, Stepan vit seul avec une chienne, une très vieille chienne. Un jour un adolescent s'approche. Au cours des pages, on découvrira ses amitiés, les raisons de sa solitude et la tendresse pour un fils qui a dû quitter son pays. Entre douceur et tristesse, par petites touches, Hubert Mingarelli nous fait ressentir l'humain dans ce qu'il a de plus fort.
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"Sous le lac de Tibériade, près de Beit Zera, il y avait une maison, et dans cette maison vivaient un homme et une chienne. L'homme s'appelait Stépan Kolirin. La chienne n'avait pas de nom et elle était si vieille qu'elle n'avait plus la force de se dresser sur ses pattes. Tous les matins, il la retrouvait au milieu de la cuisine, couchée dans son urine, et Stépan était de jour en jour plus malheureux de la voir souffrir ainsi."

le roman débute sur cette image, comme un conte, et les chapitres courts s'enchaînent comme des flashs.
Pendant l'agonie de sa chienne, Stépan se remémore sa vie, rythmée par les visites de son ami Samuelson, avec qui il a contrôlé l'entrée des Palestiniens à un poste frontière, et d'un jeune garçon, Amghar, jailli de la forêt, dont il ne sait rien et qui ne parle pas.
A part ses rares visites, il vit reclu dans une profonde solitude.
Il repense et écrit à son fils, Yankel, qui a dû s'exiler au bout du monde.
le conflit israélo-palestinien est présent, mais en toile de fond seulement. le livre décrit plutôt comment la vie quotidienne en est affectée et continue malgré tout.
Stépan, par la perte de son fils et Amghar, le jeune palestinien, sont chacun des victimes innocentes de ce conflit. Alors que tout devrait les séparer, un lien se crée peu à peu grâce à la chienne.
L'histoire est très simple, il n'y a pas d'action, juste des pensées, des souvenirs transcrits avec une grande sensibilité.
La langue est très épurée, resserrée, va à l'essentiel.

Ce livre m'a beaucoup touchée et j'ai trouvé une parenté entre l'écriture d'Hubert Mingarelli et celle d'Antoine Choplin. D'ailleurs, en même temps que "La route de Beit Zera" paraissait "L'incendie" écrit à quatre mains
Lien : http://leslivresdechris.blog..
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Après avoir écouté l'émission La Grande Table de France Culture, qui présentait ce roman d'Hubert Mingarelli cette semaine, je n'ai eu plus qu'une hâte : l'acheter et le lire. Voilà qui est fait. Ce roman est à mes yeux un petit bijou, tout en pudeur et en émotion. J'ai été happée par l'histoire de Stépan qui vit reclus, sous le lac de Tibériade, en lisière d'un bois, avec sa vieille chienne, plongé dans ses souvenirs douloureux et son chagrin, depuis que son fils a dû partir en Nouvelle-Zélande. C'est un personnage attachant au même titre qu'Amghar, un jeune Arabe, qui ne parle quasiment pas, et dont les visites étranges rompent un peu la monotonie du quotidien du vieil homme. En filigrane se dessine le tragique conflit israélo-palestinien, sans parti pris . L'écriture, très épurée, ajoute à la force de l'histoire.
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Une histoire de solitude. La solitude de Stepan, seul avec sa chienne mourante, et qui aimerait revoir son fils, exilé.
La construction non chronologique peut être déroutante, mais elle participe du charme du roman, qui prend place dans un non-lieu et dans un non-temps figé (le conflit israëlo-palestinien en trame de fond). Les seuls repères du vieil homme sont les visites de son ami et les cuites pour oublier qui en découlent, les visites d'un étrange garçon muet qui vient de loin pour rencontrer sa chienne.
On ressort complètement ailleurs de la lecture de ce roman assez court, à l'écriture dépaysante, sans jugement.
C'est aussi le roman d'Hubert Mungarelli que j'ai préféré.
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Un homme, un chien, un jeune garçon rien de plus, rien de moins. Comme toujours chez Hubert Mingarelli pas de débauche de mots ni d'effets. Juste une histoire, intimiste entre deux personnages dont on ne sait pas grand chose, que l'on devine. Magnifique.
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