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Absalon est un jeune garçon dont la jambe droite refuse de plier, mais cela ne l'empêche pas de marcher. Ce qu'il n'aime pas, c'est que des gens qui ne le connaissent pas déjà, le voient se déhancher et le prennent pour un demeuré. Demeuré, il ne l'est pas, même s'il est un gars simple, ingénu et hypersensible.
Ayant perdu sa mère, enfant, il vit auprès de son père qui a perdu la raison. Ils habitent une petite ville ouvrière, près de collines entre lesquelles, autrefois, a coulé une rivière.
Malmené par la vie et hanté par le passé, Absalon décide de se rendre à Port Elizabeth soigner sa jambe et voir les vagues de l'océan. Ce lieu, le seul cité dans le roman, permet de situer l'histoire en Afrique du Sud.
Après s'être arrêté au passage pour saluer son ami Emmeth qui tient une station-service, il reprend son sac et remonte la rivière asséchée pour rattraper la route de Port Elizabeth. En cours d'ascension, il rencontre Georges Msimangu, un gars un peu étrange qui vit dans son camion dont il a retiré les roues avant. Après discussion, celui-ci lui propose de le payer s'il lui assure quelques ravitaillements. Absalon accepte, l'argent lui permettra ainsi d'acheter un ticket de bus.
Ce sont donc ces nombreux va et vient que fait Absalon entre le bourg et le campement que ce dernier nous décrit.
J'ai vraiment peiné avec lui et souffert physiquement lors des nombreux déplacements qu'il doit faire avec sa jambe estropiés pour rapporter les courses à son commanditaire. J'ai admiré le courage dont il fait preuve, sa persévérance à aller de l'avant malgré les difficultés. Si j'ai souvent douté de la réalisation de ce projet de quitter son environnement pour une vie meilleure, certainement pas lui, toujours porté par ses rêves en lesquels il croit fermement.
Au fil de ce monologue, notre héros partage ses états d'âme, ses joies simples, ses frustrations, son hyper émotivité et sa culpabilité d'abandonner ses amis tout aussi démunis que lui. Peut-être plus que ses amis, la nature, ses collines et toutes les variations de couleurs ont une place prépondérante dans le coeur d'Absalon. Quant à la saison des pluies, elle imprègne les mémoires et s'avère récurrente tout au long du roman.
Je me suis laissée bercer par ce récit, m'attachant au fil des lignes à ce garçon tellement touchant de simplicité et d'innocence même si j'aurais aimé, parfois, un peu plus d'explications ...
Marcher sur la rivière est un livre délicat, plein de sensibilité, un livre aux chapitres courts, un livre puissant qui touche directement au coeur et qui m'a emportée hors du temps. L'écriture simple, sobre et poétique de Hubert Mingarelli témoigne à merveille des sentiments multiples aussi bien de détresse que d'euphorie éprouvés par le narrateur.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Au cours des 247 pages en compagnie d'Absalon , je ne saurai jamais où se passe le récit , pourquoi le jeune homme veut absolument prendre le bus pour se rendre à Port Elisabeth .
L'auteur mène la danse et c'est à nous lecteur de nous laisser porter par son imagination , l'écriture est belle , poétique mais j'aime en savoir plus sur les personnages , ici , on devine , chacun se fait sa propre opinion .
Difficile de noter ce livre , l'écriture m'a beaucoup plu , il se lit très vite mais je suis restée un peu sur ma faim .
Je n'ai pas pu m'empêcher de chercher où le récit pouvait bien se passer , il fallait absolument que je mette un nom , alors j'ai décidé , ça se passe en Afrique , au Rwanda , aux pays des mille collines et tant pis si je fais sourire de n'avoir pas réussi à suivre la petite musique de l'auteur .Difficile aussi d'avoir de l'empathie pour Absalon ,certes , il a perdu sa mère , il est handicapé d'avoir trop prié sur une seule jambe mais ses réaction de colère , sa difficulté à entrer en contact avec ceux qui l'entourent m'ont paru assez peu compréhensibles .
Donc , une lecture assez mitigée , je réessayerai néanmoins un autre livre de l'auteur .
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J'ai été touchée par ce livre qui fait parler à la première personne un adolescent plein d'amour et de bonté,en quête d'une vie meilleure. Il marche malgré sa jambe raide et espère un jour récolter assez d'argent pour partir à la grande ville, à Port Elisabeth, et enfin la soigner.
Il rêve d'une vie plus belle, d'une jambe qui s'assouplit, il veut voir l'océan, qui le guérira, il en est sûr,il lui fait déjà tellement de bien rien qu'en imagination... Il attend tout d'une nuit passée au fond d'un bus et qui sera le voyage sa vie. Il ira à Port Elisabeth !
Absalon a perdu sa mère encore enfant et a grandit seul près de son père devenu fou de douleur et de remords. Ils vivent dans un village ouvrier perdu au milieu de collines arides que traverse une rivière asséchée. Il a quelques amis qu'il aime et qu'il va devoir quitter, non sans peine. C'est ce départ douloureux qu'il nous raconte par le menu.
Ce garçon est mu par une grande force, une tension essentielle, un élan vital qui le fait avancer vaille que vaille au milieu de son désert et de sa misère. Il veut s'en sortir, aller faire soigner sa jambe, construire sa vie ailleurs, loin du malheur qu'il connaît trop.
Ce beau texte, simple et plein de poésie,est d'une puissance absolue.
Pour faire parler son héros démuni de tout mais hypersensible, Hubert Mingarelli développe ici tout son art de l'épure et nous touche au coeur et à l'âme.
Voilà, j'ai été émue aux larmes par l'image de ce jeune homme cherchant obstinément le chemin de la joie, du bonheur et de la paix intérieure malgré son univers glauque et peuplé de personnages en perditions. Son aptitude à rêver et à espérer, sa manière de prendre à bras le corps la vie brutale qui lui est donnée force presque l'admiration.
La nature a une grande place dans sa vie et se fait mère enveloppante et inspiratrice d'espoirs et de rêves féconds.
Des liens sur le blog.
http://sylvie-lectures.blogspot.com/2007/09/marcher-sur-la-rivire-hubert-mingarelli.html
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enthousiaste (comme Sylvie) ; s'avale en trois heures ; Absalon ce jeune homme sincère et confiant en l'avenir demeure avec nous même lorsque le livre est refermé.
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Hubert Mingarelli, né en 1956 à Mont-Saint-Martin en Lorraine, est un écrivain français. A 17 ans il arrête l'école pour s'engager dans la marine qu'il quitte trois ans plus tard. Entre-temps il a pu voir la Méditerranée et le Pacifique. S'ensuivent des voyages à travers l'Europe. Il finit par s'installer à Grenoble où il exerce de nombreux métiers. Il commence à publier à la fin des années 1980. Il est lauréat du Prix Médicis en 2003 pour son roman Quatre Soldats. Il vit aujourd'hui dans un hameau de montagne des Alpes françaises. le roman Marcher sur la rivière est paru en 2007.
Après quelques pages à peine je me suis fais la réflexion qu'il était inadmissible pour moi de ne pas mieux connaitre cet écrivain. J'avais été impressionné à l'époque, par La lettre de Buenos Aires mais je n'avais fait aucun effort depuis pour découvrir la vingtaine d'autres bouquins de l'écrivain. Il a fallu que la presse se fasse l'écho de la parution récente de L'Homme qui avait soif pour que j'aille piocher dans les rayonnages de la bibliothèque municipale.
Dans un pays qui n'est pas cité mais qu'on devine être à l'étranger, au soleil de l'Afrique du Sud dans mon idée, Absalon le narrateur est un jeune homme avec une patte folle et l'âme jamais en paix. Il a décidé de quitter son village, prendre le bus et aller voir la mer. Des liens le retiennent au village et freinent son départ. Il y a son père taiseux, s'obstinant à construire un nouveau toit à sa cabane en utilisant le métal de boites de conserves, pressé par la saison des pluies qui approche. Notre héros a un ami, Emmeth le pompiste à qui il sert de confident et une amie de coeur – encore que ce soit surtout à sens unique – Rosanna qui tapine gentiment avec les habitués de la salle de billard. Les autres personnages, ce sont le pasteur Lithébé et sa femme qui fait beaucoup d'effet à Absalon. Et puis cet étrange Georges Msimangu dont le camion est garé dans le lit à sec de la rivière, roues avant retirées et une tente au cul, où il loge.
Absalon est un jeune innocent, dans le sens de naïf, qui ne nuit pas, n'est pas dangereux, certainement pas toujours bien net dans sa tête mais très attachant. Quand le roman s'achève, on ne sait pas quel sera son destin, on lui souhaite le meilleur mais on craint aussi qu'il n'ait pas les armes nécessaires pour affronter la ville et le monde extérieur. Mais qui sait ?
Il n'y a pas vraiment d'histoire dans ce roman, des zones d'ombre ne seront jamais éclairées, des faits passés non explicités, des choses mystérieuses restent en suspens, or croyez-le ou non, mais il s'agit pourtant d'un délicieux roman. Hubert Mingarelli confirme ce que j'avais entrevu lors de la lecture du premier ouvrage qui me l'a fait découvrir, il a un ton bien personnel et une écriture exceptionnelle qui vous happe dès que le livre s'ouvre. le roman est fait de chapitres extrêmement courts et de phrases très maigres. Dans le Monde du 14/03/2014, l'écrivain déclare « Si je peux faire une phrase en cinq mots, je n'en mets pas sept. Ne jamais, jamais tirer à la ligne. » Quelle belle profession de foi quand elle aboutit à un tel résultat !
Un écrivain à découvrir impérativement.
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J'ai lu ce livre deux fois. Et je sais que je le relierai. Des personnages humbles, avec chacun son fardeau et ses espoirs, la difficulté à communiquer entre eux, la solitude et l'amour qui traîne par là, peut-être, et de modestes secrets pendant que la vie déroule son fil. le temps passe doucement, la rivière est desséchée, et chaque personnage est vu à travers le regard d'un jeune handicapé.
Les phrases sont au minimum du possible, et plus la lecture avance, plus je ressens une émotion se former. Et comme dans les autres livres de ce grand auteur, au moment le plus inattendu, comme une musique qui enfle doucement, au détour d'un dialogue magique de simplicité, l'abcès crève, me voilà bouleversé, je repose le livre avant de le reprendre et de relire ce passage, ne comprenant pas de quoi est faite cette émotion.
J'ai parfois ressenti semblable impression avec Modiano.
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C'est toujours très difficile pour moi de commenter les romans de Mingarelli.
C'est un auteur que j'ai découvert il y a quelques années et dont je lis tout ce qui paraît, et aussi les anciens récits, mais tout est dans l'atmosphère et surtout dans l'écriture, magnifique, dont il n'est pas facile de parler intelligemment !


Comme d'habitude, l'histoire n'est située ni dans le temps ni dans l'espace.
Dans ce lieu indéterminé, une petite ville ouvrière, des personnages se croisent. le narrateur, un jeune homme dont la jambe droite "n'obéit pas", rêve d'un ailleurs indéfini où il pourrait aller voir la mer et peut-être soigner sa jambe.
Il annonce à tout le monde qu'il va partir, et un jour il part, ou plutôt il suit pendant quelques kilomètres le lit de la rivière avant de tomber sur un étrange camionneur qui a enlevé les roues de son camion, a monté une tente et commencé à creuser un trou.
Pourquoi le narrateur ne l'aiderait-il pas à faire quelques courses à la ville, à acheter de l'essence ou de la nourriture ?
Mais, au fil des jours, le départ annoncé et espéré se fait de plus en plus utopique.
Mais l'important n'est-il pas de le rêver ?


Les phrases courtes et le langage simple utilisés par Mingarelli donnent une impression d'immobilité à ce monde où le temps parait suspendu.
La grande économie de mots accentue à la fois la détresse et les espoirs des personnages et rend universel un univers si loin et si proche de nous.


«N'est-ce pas là le travail de l'écrivain?", écrit Mingarellli, "Pourquoi en garder plus que l'on en a besoin? Je passe mon temps à effacer des mots. Je cherche à dire les choses avec trois bouts de ficelle, en évitant toute la quincaillerie.»

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Mingarelli est un auteur spécialisé dans le non-dit, l'allusif volontaire. Il nous raconte des histoires sans aucun contexte, laissant son lecteur imaginer où, quand, comment et pourquoi se passe le récit qu'il nous présente. Ce procédé littéraire peut donner un résultat attachant et poétique comme dans « Quatre soldats » ou une impression de platitude, de tristesse et d'ennui comme dans « le voyage d'Eladio » ou celui-ci.
A l'image des quatre soldats russes perdus dans la steppe ou du pauvre Eladio égaré dans une improbable révolution, le héros Absalon est également un simple d'esprit une sorte de demeuré qui ne rêve que d'une chose : prendre le bus pour partir très loin, à Port Elizabeth, pour y faire quoi, l'auteur ne daigne même pas nous le dire. A part cela, Absalon fait les courses pour un fou qui creuse un trou dans une rivière à sec, s'intéresse à la femme du pasteur et mène une vie totalement insignifiante entre son père mutique, son ami pompiste dépressif et Rosanna, une serveuse de bar qui se fait peloter par les clients et avec qui il ne fait rien.
De plus, le lecteur est placé à l'intérieur même de l'esprit d'Absalon et doit en subir les redîtes, les obsessions et les fixations, ce qui est vite lassant. Dans ces conditions ( pas de contexte, pas de véritable histoire), il est bien difficile de s'attacher aux personnages et il faut faire preuve de beaucoup d'imagination et de bonne volonté pour arriver soulagé à la fin du bouquin.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Qu'il est bon de lire ce style si caractéristique de l'auteur qui va à l'essentiel et qui pourtant nous conte les details. L'impression de pureté dans l'écriture que je retrouve une fois encore dans cet ouvrage n'entame pas un renouvellement car Hubert Mingarelli nous transporte d'un monde à l'autre (voire d'une époque) d'un livre à l'autre avec brio et poésie.
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