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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
1919. La vie au quotidien de quatre soldats de l'armée russe. D'ailleurs, lls pourraient appartenir à n'importe quel bataillon, l'intérêt du livre n'est pas là. Mingarelli se fait l'observateur d'hommes qui sont là par obligations, ils sont avares de paroles, de sentiments, ils passent leur temps à passer le temps. On sent la peur tapie dans un coin de leur crâne, mais que faire d'autre. Et puis, arrive un jeune soldat qui apporte un plus au groupe, le jeune Evdokim sait lire et écrit des notes dans un carnet. Il va devenir le passeur de mots de ces camarades.
Il ne se passe quasiment rien dans le roman de Mingarelli, et c'est là toute sa force aussi paradoxalement que cela puisse paraitre. Car cette immersion dans un groupe d'hommes oubliés par l'histoire est la représentation de millions de soldats que la mort fauche dans des combats absurdes et qui disparaissent à jamais comme si leur destinée était de servir de chair à canon. Mingarelli dans une grande économie de mots, montre ce quotidien ou la menace est sous-jacente prête à exploser à tout moment. L'écriture est nette, précise, épurée, les non-dits en disent aussi long que le langage rustre de ces hommes plongés dans l'absurde. L'amitié est là, Pas besoin de longs discours pour la voir, la sentir. Mingarelli réussit son roman car il ne s'écarte jamais de la ligne qu'il s'est défini. Rendre hommage aux anonymes, aux sans-grades avec ce qu'il faut de retenue et de respect. Prix Médicis mérité à mon avis ( ce qui n'est pas toujours le cas des prix).
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Quatre soldats de l'Armée rouge en 1919. C'est l'hiver, il faut survivre dans le froid, au milieu de la forêt, avec les moyens du bord. Rassemblés par hasard, ces hommes partagent leur quotidien, un abri de fortune, mettent en commun leurs savoirs-faire, échappent un peu à la solitude et à la peur.

Le lecteur entre d'abord tout doucement dans ces vies, il les entrevoit par quelques zooms sur des instants, des petits rituels. le thé, les dés, les cigarettes, les gentilles boutades, la montre avec laquelle chacun dort à tour de rôle. Très peu d'événements, surtout des moments répétés, routiniers, ceux qui donnent des repères à ces soldats, les rassurent et leur apportent un peu de confort dans le chaos. Autant d'instantanés qui ne font qu'esquisser les protagonistes, et évoquent au lecteur des images, des sensations (le froid, la peur), une atmosphère. Ceci jusqu'à l'arrivée de l'écriture dans l'univers de ces hommes illettrés, qui va donner de l'importance à des petits riens - et qui m'a réveillée.

Impressions post-lecture très difficiles à définir. L'ennui a dominé sur une longue première partie, laissant place trop tardivement à l'émotion. de jolis sentiments - solidarité, respect - entre ces hommes rudes et réservés que rien ne prédisposait à vivre ensemble. de beaux moments émouvants avec le réconfort que procurent la montre (présence maternelle/féminine) et la magie de l'écriture.

Les phrases et les chapitres sont très brefs. La plume est "aérienne" mais paradoxalement pesante (redondante, longtemps insaisissable)… C'est sensible et subtil. Mais on peut garder une impression de superficialité si l'on bute sur le style, ce qui fut mon cas sur les deux premiers tiers.

Je n'ai guère envie de relire cet auteur, j'avais pourtant noté 'Un repas en hiver' au vu des avis positifs sur la blogo et Babelio.
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Quatre soldats .
De l'armée Russe .Dans l'attente . En mode survie . 1919 .
C'est l'hiver , ils attendent . Et s'organisent en espérant être encore vivants au printemps malgré le froid , la faim .
Rester vivants pour retourner au combat et servir de chair à canon . Absurdité de la situation .
Et avec cette économie de mots qui caractérise l'écriture de Mingarelli , faisant écho au retour à l'essentiel , on s'immisce dans une tranche de vie de Quatre soldats , construite autour d'un jeu de dé , d'une partie de pêche , d'une bravade de gamins, d'une complicité tissée de fils invisibles.
Petits plaisirs partagés , des petits riens , ceux qui restent quand tous le tralala de la vie de surface disparait . Avoir chaud , dans son corps . Et dans son âme . Serré contre son camarade . Dormir avec une photo de femme et ne pas oublier sa virilité . Prendre soin de l'autre, parce que c'est prendre soin de soi .Dans ces moments-là ça se fait tout seul .
Non c'est pas l'intellect qui commande . Juste la force de vie qui fait pousser les meilleures armes : la fraternité , l'humanité .
Et dans cette attente de chronique de mort annoncée , Quatre soldats vont vivre l'instant , précieux car sans avenir , comme des enfants qui n'auraient pas encore acquis la notion du temps .
Hubert Mingarelli raconte la guerre autrement , dans ce compte à rebours . Quelques longues semaines d'intimité au plus près de son vrai soi et des autres , parce que l'instinct de survie ne s'embarrasse pas de superflus et que les dernières petites joies de la vie sont probablement celles du partage .
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Quelques traits d'humour et surtout beaucoup d'humanité dans la relation entre ces quatre soldats.
Le coté tragique aussi...
Il n'existe pas de guerre sans tragédie.
Le livre est court ( deux cent pages en poche), l'écriture pas extraordinaire, seule l'histoire de ces hommes est émouvantes.
La résignation devant leurs destins , mais la solidarité en l'instant présent .
Les histoires qui traitent de la guerre sont souvent celles qui font ressortir les êtres humains à nus.Comme s'ils redevenaient enfants.
C'est le cas ici, et c'est ce qui rend ces personnages sympathiques.
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1919, l'Armée Rouge fuit devant les Roumains. Bénia, Pavel, Sifra et Kyabine sont quatre soldats russes. Avec leur compagnie, ils survivent à l'hiver dans une forêt. A l'arrivée du printemps, ils découvrent un lac pas très loin de leur campement et y passent le maximum de temps. Ils y pêchent, jouent aux dés et fument. Leur commandant leur confie le jeune Evdokim, un gosse qui sait écrire et couche dans son carnet tous les évènements de la journée.
Une fois de plus Hubert Mingarelli décrit la part d'humanité qu'il y a dans chacun de ces hommes, alors que leur situation est désespérée. Un auteur qui s'adresse directement à l'âme de ses lecteurs.
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