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Une rivière verte et silencieuse est un roman très court de Hubert Mingarelli que j'ai découvert presque par hasard. Je dis "presque"car je ne crois pas tout à fait au hasard en matière de rencontre avec les livres. Ici je me souviens d'une très vieille dame dans une librairie. Nous ne nous connaissions pas et nous étions devant le même étalage de livres de poche. Je venais de saisir ce roman, je l'avais dans les mains, le retournais intrigué par la couverture, la concision du texte... Elle me dit alors, avec des yeux emplis de bonheur et de malices, que c'était un livre merveilleux. L'auteur aussi... Je lui avouai que je ne le connaissais pas. Elle m'entraîna alors vers un autre livre du même auteur, à peine plus épais, La dernière neige, qu'elle avait également aimé. Me voyant hésiter dans mon choix, elle me conseilla de prendre les deux, me dit que je ne regretterais pas... J'ignore encore par quel miracle elle savait déjà par avance que j'aimerais ces deux livres, alors que nous ne nous connaissions pas...
J'ai longtemps attendu avant de le lire. Quelquefois ce sont les livres épais qui font peur, ici c'était presque l'inverse...
Ainsi, d'une vieille dame lectrice rencontrée dans une librairie, je suis passé à l'enfance, celle de Primo, le narrateur.
C'est une histoire tout en pudeur entre un père et son fils, on y entre sans faire de bruit, comme des pas dans la neige silencieuse.
La mère n'est pas présente, c'est au lecteur d'imaginer où elle est, ce qu'elle est devenue... Dans le dénuement des phrases, il y a autant de place aux mots qu'aux silences. Et les silences ne sont rien d'autres que des courbes où le vide appelle l'imaginaire pour venir s'y lover.
C'est comme le lieu, on ne sait rien du lieu. C'est comme le temps, on ne sait rien du moment où cela se passe. Était-ce il y a très longtemps ? Avant une guerre, après une guerre ? Aujourd'hui sans la guerre ici... Mais peut-être n'est-ce pas ici... Peut-être est-ce au contraire ici et ils ont connu auparavant une guerre pour nous lointaine... Qu'importe. On peut tout imaginer dans ce récit intemporel. C'est là aussi l'une des forces de ce récit émouvant qui m'a pris aux tripes.
C'est une relation forte et bouleversante entre un père et un fils, dans une maison sans électricité, sans le confort. On imagine la précarité, comme si le dépouillement d'un lieu écrit avec peu de mots avait autant de force qu'une peinture sociale décrite avec moultes détails.
Le père est au chômage. Plus loin il y a l'usine où il travaillait naguère.
Mais il faut survivre, rêver, imaginer... Le père et le fils pensent déjà aux lendemains qui chantent. Comment survivre, sortir de cette précarité, dessiner l'horizon...?
Une complicité se construit peu à peu.
Il y a ce rêve fou de cultiver des rosiers, puis de les vendre. Tiens, on pourrait les vendre aux ouvriers de l'usine ?!...
En attendant, les pas de l'enfant sont des chemins qui l'amènent derrière la maison. C'est là que le rêve de Primo se dessine, sous les hautes herbes sauvages qui ressemblent à un tunnel. Il aime à s'y engouffrer et nous aussi avec lui...
Là-bas plus loin en écartant les herbes folles, j'aperçois à mon tour cette rivière verte et silencieuse... J'entends alors venir un rire joyeux comme la cascade d'un ruisseau en plein soleil. Je ne saurais dire si c'est le rire d'un enfant, celui d'un homme qui entrevoit l'espoir ou bien celui d'une vieille dame malicieuse se promenant dans les allées d'une librairie...
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Ce livre est un petit bijou d'émotion. Au-delà de la naïveté de l'histoire, il y a cette relation père-fils bouleversante. le père qui se trouve au chômage tente de subvenir à ses besoins en essayant de cultiver des rosiers qu'il espère pouvoir vendre aux ouvriers de son ancienne usine. Pendant ce temps-là, Primo marche dans les herbes hautes de derrière la maison, se « construit » un tunnel, observe et rêve. Il imagine ce qu'il va pouvoir s'acheter avec la vente de ces plants de rosiers, à commencer par une rivière verte et silencieuse où il pourrait observer les poissons, avec les souvenirs éphémères de son père les pêchant à mains nues...

Beau, Simple et Émouvant ! Un fils et un père, seuls dans cette maison sans électricité et rien d'autre. de l'espoir, de la tristesse mais jamais de larme...

Il y a certains livres qui tombent par hasard dans vos mains, un prêt, une occasion, un achat anodin. Sans arrière-pensée de ce que l'histoire pourra donner, sans connaître rien de l'auteur, sans même avoir réfléchi à l'histoire qui se réfléchit à vos yeux... Pour ma part, une boutique d'occasion, le livre à 1 € (à ce prix-là, je ne prend guère de risques).

Il y a certains livres qui font 1500 pages et qui vous plongent dans un univers particulier et que vous vous plairez à cheminer dans les étroits sentiers de cette littérature pendant plusieurs mois. D'autres, par contre, d'une centaine de pages ne vous prendront que deux petites heures... Peu importe, vous serez aussi transporté dans l'esprit de l'auteur. Une rivière verte et silencieuse fait partie de cette catégorie : une lecture de 2 heures à peine, mais un souvenir qui restera gravé en vous à tout jamais.

Qu'est-ce qui fait qu'un livre vous embarque dans un autre monde ?
Et vous remue les tripes ?
Pourquoi est-ce que je lis ?
Certainement pour découvrir ce genre de romans qui bascule votre quotidien dans un autre espace temps - espace lieu, qui pénètre à l'intérieur de votre corps et âme et vous fait prendre conscience de ce que vous êtes ou pouvez être... pour avoir de l'espoir et de l'amour... tout simplement pour lire, sans but recherché et tomber sur cette perle rare sans avoir compris comment elle s'est retrouvé un jour dans vos mains... et réapprendre à rêver...
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J'avoue que je reste sceptique devant cette histoire,si l'on peut parler d'histoire. Une relation père-fils réduite à sa plus simple expression. Des dialogues extrêmement pauvres. On entendrait presque les mouches volées. En bref, je me suis ennuyé. Peut être y avait-il un sens caché à tout cela...seul l'auteur pourrait répondre. Personnellement je le cherche encore.
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je ne saurais mieux dire que le Bison : une perle l'histoire du père qui tente de survivre et de l'enfant innocent et poète ...
donne envie de lire tout l'oeuvre de Mingarelli.
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Une rivière verte et silencieuse est une lecture m'ayant profondément touchée. C'est un roman d'une sensibilité sans pareille, une douce histoire qui prend au coeur.
On y retrouve, bien sûr, toute la simplicité et la force des romans de Mingarelli. Pourtant, le point de vue du narrateur, Primo, l'enfant, rend cette bouleversante histoire si douce…
C'est une histoire d'espoirs, l'histoire d'un père et d'un fils se raccrochant à de mauvaises herbes comme échappatoire à leur situation. C'est une histoire dont on connaît l'issue et qui, pourtant, ne manque pas de nous accrocher et de nous bouleverser.

Un réel condensé d'émotions qu'il ne faut, sous aucun prétexte, manquer de lire.
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Si d aventure vous avez envie (besoin) de calme, de beauté, de poésie, de simplicité, si pour vous aussi le rêve et la légèreté sont des remèdes ou des contres balances au monde actuel, partez, envolez vous et laissez vous aller dans l univers particulier de cet auteur. dépaysement garanti.
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J'ai commencé l'oeuvre de Hubert Mingarelli par ce livre et, des années après, il reste pour moi un moment de lecture unique, je ressens encore l'émotion de ma lecture. Pureté et dépouillement,simplicité, expression de sentiments masculins entre fils et père. Que dire de plus ? Sinon merci à Hubert Mingarelli d'avoir écrit ce livre.
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Comme toujours dans les romans de Mingarelli, ce n'est pas tant l'intrigue qui importe que l'atmosphère intimiste et poétique qui s'en dégage.

L'histoire est minimaliste. Un père et son fils, restés seuls, affrontent la pauvreté et la solitude en rêvant sur des graines semées dans des pots et qui doivent devenir des rosiers, être vendus et rapporter un peu d'argent. Ces plants de rosiers sont le point de départ de tout l'imaginaire du garçon qui pense à ce qu'il pourra acheter avec cet argent, pas des babioles, non, plutôt un bout de tunnel dans un champ de céréales ou un morceau de rivière "verte et silencieuse".

le style épuré de Mingarelli permet de mettre en valeur les rêveries du garçon ainsi que les sentiments profonds mais cachés avec pudeur du père et du fils l'un pour l'autre.
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Le narrateur est un enfant. un enfant rêveur. A travers son récit passe son inféfectible adhésion, amour solidarité pour son père.L'écriture est belle et simple. Des émotions multiples, par petites touches. Et tout un univers.
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Une rivière verte et silencieuseHubert Mingarelli (120p)
Quel âge a-t-il, ce bonhomme qui nous parle ? Une douzaine d'années, guère plus ? Il vit quelque part dans une bourgade paumée (en Italie oui ailleurs, mais quelle importance), dans une pauvre maison entre usine, serres et quartier ouvrier, au bord des champs. Il habite seul avec son père, chômeur, qui trouve parfois à tondre une pelouse dans une propriété environnante, mais qui tente de faire face avec dignité. le gamin, introverti et solitaire, rêve beaucoup, se promène seul dans les prés environnants, il ne va visiblement pas à l'école. Père et fils se débrouillent comme ils peuvent face au manque de ressources, avec complicité et affection, se soutenant l'un l'autre. Les rêves du père sont sans doute aussi peu réalistes que ceux de son garçon, faire pousser des graines de rosiers pour les vendre ? Ils avaient déjà dû céder la cuisinière, mais ça n'a réglé qu'un temps les difficultés du quotidien. Ça sent le mélo ? En fait l'essentiel est dans l'ambiance, ce lien père-fils très fort, des mots échangés, un bras sur l'épaule, une atmosphère à la fois poétique et triste ou songeuse, inquiète sans être réellement dramatique. Il se passe si peu de choses, tout est vu avec la pudeur de l'enfance. C'est minimaliste, tant dans l'écriture épurée que dans le scénario, c'est très émouvant, vite lu. Un tout petit roman, qui vaut pourtant le coup.
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