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4,01

sur 2611 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Il n'y a pas que des ours dans les Pyrénées. Il y a aussi une invasion de tueurs en série.
Pendant que Baloo et ses copines slovènes confondent troupeaux de brebis et bars à tapas sous l'oeil attendri des bisounours, Bernard Minier décime dans ses romans les aborigènes pyrénéens en introduisant un nombre incalculable de psychopathes passablement chafouins.
Depuis « glacé », Martin Servaz, son brave flic éprouvé par la vie, se charge de les pister. Servaz, c'est du miel à assassins. Vous l'envoyez dans n'importe quel patelin paumé qui n'a pas connu d'homicide depuis la période cathare et c'est l'hécatombe. Il traverse un village comptant moins de 10 âmes et vous pouvez déjà prévoir quelques vols pour l'au-delà. Il peut vous transformer la Belle des champs en maîtresse sadomasochiste, un chercheur de champignon nonagénaire en empoisonneur sadique, un éleveur de brebis en pédophile et un chasseur de sanglier du dimanche en sniper surentraîné. Chez lui, la famille Ingalls court dans les herbes hautes et se transforme en secte sataniste dès le tomber du jour. Même les foetus sont suspects.
Je suis un brin moqueur et pourtant j'ai lu tous les romans de la série sans y être forcé ou payé. En fait, cette lecture, c'est un peu comme une réunion de famille. On est content de revoir tout le monde une fois par an mais on ne peut pas s'empêcher de raconter toujours les mêmes histoires et de lancer des commentaires désagréables pendant le trajet de retour. Je pourrai mentir et dire que mon assiduité s'explique par la qualité du style - comment dit-on déjà quand il n'y en pas ? ah oui - sec et ciselé, ou que c'est en raison des intrigues haletantes, mais l'issue est à peu près toujours la même. L'humour ? Il est si bien caché que je le cherche encore dans la forêt. Je n'irai pas jusqu'à oser mettre en avant les digressions caricaturales sur le mal être de la police, les dangers des réseaux sociaux ou le malaise général de la société, qui semblent puisées dans des brèves de comptoir. Non, je crois que je lis surtout ces romans par chauvinisme parce qu'ils se passent par chez moi (mon piteux pseudo de cibiste est révélateur de ce petit défaut) et que je me suis attaché aux personnages.
Cet opus est un huis clos au grand air qui multiplie les références aux précédentes enquêtes, ce qui flatte les habitués mais peut dérouter des lecteurs de passage.
Pour isoler une vallée montagneuse du reste du monde, rien de mieux qu'une explosion pour ensevelir la seule route qui permet d'y accéder. Servaz est coincé sur place car il a reçu un appel au secours de Marianne, mère de son fils, compagne disparue et kidnappée à répétition. Parti à sa recherche dans une vallée de montagne, il doit faire face à plusieurs crimes ritualisés. Marques de fabrique chez Bernard Minier, les scènes de crimes sont des tableaux horrifiques digne de Jérôme Bosch, qui laissent plus de souvenirs que les scénarios de ses romans. Entre un monastère isolé, une forêt dense et sauvage, une petite commune où la révolte populaire gronde et le retour d'Irène Ziegler, gendarmette du premier tome de la série, pâle copie de Lisbeth Salander, l'écosystème est favorable aux randonnées meurtrières.
Voyage en terrain connu, la corde de la série est de plus en plus effilochée et l'histoire s'use avec un héros qui semble aussi fatigué par ses enquêtes que le lecteur.
Malgré tout, le roman se laisse lire sans déplaisir, le rythme est adapté à l'intrigue, les personnages féminins sont davantage travaillés et dominent les débats de façon intéressante. L'idée d'isoler toute une vallée pendant l'enquête permet aussi de décortiquer les rouages du soupçon en milieu confiné.
J'ai avalé la vallée comme une glace à l'eau du robinet ! C'est frais mais cela manque de saveur.

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Martin Servaz a mal vieilli. Ou bien c'est moi, je ne sais pas...
Il y a un mois, je terminais "Une putain d'histoire" avec un bel enthousiasme. Mais pas de commissaire/ commandant, je ne sais plus trop, Servaz dans le récit.

Dans la vallée. il est au centre de l'histoire, puisqu'au premier chapitre, il a un coup de fil d'une revenante, la mère de son fils qui refait surface après huit ans d'absence. S'ensuit une série de références aux autres livres précedemment écrits, ils y passent presque tous, glacé, Soeurs, le Cercle,etc.
En partant à sa recherche, Servaz mettra le pied dans une vallée bloquée par une explosion malveillante (exactement comme dans le Chalet, série France 2/Netflix, sortie avant le livre de Minier, soit dit en passant) où sévit un serial killer. La routine, en somme.

En résumé rien de franchement original, un style moins convaincant, et surtout des considérations réacs (Servaz ou Minier? pas clair) à la pelle sur l'état de la société française actuelle sur un ton moralisateur qui a fini par m'irriter. Restent les scènes de crime particulièrement élaborées, les décors bien plantés (en particulier la maison de la psychothérapeute) et un bon rythme. La fin hélas est bien trop prévisible, avec en prime les mots A SUIVRE qui clignotent à la dernière page.

Et là je referme le livre pensant, que bon, c'est pas tout ça, mais il y a mon repassage qui m'attend.
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Martin Servaz est un personnage récurrent de Bernard Minier, ne le sachant pas j'ai commencé avec ce titre. Je découvre donc un père célibataire d'un enfant de sept ans avec une malformation, en délicatesse avec sa hiérarchie. Il est en couple avec le médecin de son enfant.

Une nuit, il reçoit un appel affolé de la mère de cet enfant, enlevée depuis des années, qui déclare être dans une forêt. Servaz se rend sur place et demande aux moines du monastère de l'aider à explorer cette forêt. En vain. Très vite, on découvre un premier cadavre dans une mise en scène atroce, ce qui permet au policier de retrouver une ancienne collègue. Un deuxième corps est découvert et un éboulement volontaire isole la vallée. Ambiance très sympathique donc.
Ajoutez à cela une psychologue vivant dans un environnement très étrange et angoissant pour la plupart des gens, mais visiblement très compétente.
Encore une fois je suis gênée par la recherche du plus barbare et qui le devient encore plus au dénouement.

Entre le monde des Bisounours et ceux des livres de Minier et Thilliez il y a peut-être un juste milieu ? Ce n'était de toute façon pas la meilleure période pour moi pour entrer dans ces thrillers.

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Pour retrouver l'eurythmie et son ex, Marianne, le capitaine Martin Servaz, ex commandant, juché en équilibre instable entre un conseil de discipline et les profondeurs des Hautes Pyrénées, se rend dans la vallée de l'enfer.
Enquête sur des meurtres abominables, paraphilies en tous genres, desindividuation ou comment devenir un monstre dans un groupe, de vigiles à complies, Servaz nous traîne à sa suite, dans ses interrogations, ses doutes et ses réflexions sur notre monde en cyber-mutation.
Eurytmics pourrait chanter "Everybody's looking for something".
Quelques approximations et quelques situations peu approfondies ainsi qu'un style conventionnel en font un livre de vacances facile à lire et à oublier.
Dommage car le rythme, l'eurytmie était en place...
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Je pense l'avoir déjà dit : je ne suis pas une fidèle du genre.
Ce préambule posé, je pense que Bernard Minier le maîtrise quand même pas mal, ce genre. Tout y est : super enquêteur (avec une sagesse et une humanité qui a, semble-t-il évolué au fil des aventures), partenaire(s) féminine(s) qui ne manque(nt) pas d'intérêt... Et bien sûr, pathologies diverses et variées qui conduisent inévitablement à des comportements déviants, bestiaux, inhumains... Roman noir s'il en est, La Vallée est un gouffre où s'enlisent les turpitudes les plus inimaginables. On oscille entre horreur, angoisse, et confiance dans les talents des divers enquêteurs qui rassurent quant à l'issue positive de l'enquête. Tant pis pour les dégâts collatéraux !!
Un bon point pour finir : l'auteur est en phase avec l'actualité... A contrario : un mauvais point : les technologies de pointe renouvellent les possibilités des perversités et s'attaquent aux plus faibles et aux naïfs !
Une lecture "horrible" si on s'arrête au contenu, récréative si d'emblée on fait confiance au "héros" invincible.
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J'ai lu ce livre il y a un petit moment, et j'ai retardé le moment de pondre une critique... J'aime beaucoup Minier, mais sur ce coup, il m'a un peu déçu...
* Toujours ces digressions théologiques ou sociologiques: bon, ça va, on sait, on sait...
* Irritantes aussi ces (discrètes) allusions à ces précédents livres (Les soeurs, glacé, le cercle...)
"C'était comme s'il avait emprunté une machine à remonter le temps" effectivement, nous voyons réapparaître Castaing, Ziegler, et même Marianne , quelle invraisemblance !
J'ai eu l'impression d'un film entrecoupé de publicités intempestives..
* L'auteur semble se creuser la tête pour trouver des morts de plus en plus atroces, ou bizarres: non, je t'assure, Minier, ça ne te ramènera pas des lecteurs supplémentaires.
* J'ai "aimé" le passage où Servaz réussit à rameuter les moines pour chercher Marianne en pleine nuit, dans les bois. le Supérieur lui dit: "Nous allons battre les bois ! vous avez une photo d'elle ?" Des fois qu'ils trouvent plusieurs femmes dans ces bois pyrénéens à trois heures du matin...
Bon, voilà : sans nier les qualités de l'auteur, j'ai été déçu par cet opus.
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Je n'avais pas lu de romans de cet auteur depuis longtemps, très longtemps. Mais lire un de ses romans, c'est un peu comme pratiquer le vélo : on n'oublie pas Martin Servaz, que je suis depuis ces premières aventures – parce que ces enquêtes sont tellement mouvementées qu'elles s'apparentent pour moi davantage à des aventures qu'à des enquêtes de police traditionnelles.

Je dois dire que Martin Servaz n'a pas de chance : où qu'il aille, un tueur en série sévit. Je crois que si j'étais à sa place, je démissionnerais!:m de la police et je me mettrais mmmmmmytttttttt———————— (merci Fidélio pour cette contribution) à faire pousser des salades et des fraises. Sauf qu'alors, je rencontrerai un tueur écolo, jugeant mes méthodes de culture pas assez écolo, qui se mettrait à dézinguer tous les maraichers alentours. Passons.

Le moins que je puisse dire est que la construction de l'intrigue est toujours aussi efficace. J'ai eu envie de savoir qui était responsable de tout ce gâchis humain, qui avait pu se montrer assez sadique pour torturer et tuer ainsi. le gâchis était des deux côtés, parce que les victimes elles aussi avaient des actes hors normes à se reprocher, actes pour lesquels il aurait été bon qu'ils soient jugés (oui, l'on a encore le droit de croire en la justice).

Glauque ? Oui, aussi, surtout quand les enquêteurs se retrouvent coincés dans la vallée – et bien sûr, ce n'était pas un accident. La révolte gronde très rapidement, comme une épidémie de claustrophobie, comme un sentiment d'injustice aussi, pour savoir qui pourra quitter la vallée et qui ne le pourra pas. Ce polar s'inscrit dans l'air du temps, l'air de notre temps, un temps où, à force de concession, de sacrifices, d'individualisme forcené aussi, l'on n'en vient à ne plus rien supporter du tout. Etre policier, gendarme, maire de sa commune n'est absolument pas un totem d'immunité, ni le gage que l'on sera écouté. Si le complotisme forcené a sa part dans cette défiance, il faut aussi tenir compte de toutes les demi-vérités qui sont communiquées.
Dans ce tome, l'on retrouve aussi, entre autre « vieilles connaissances » Irène Ziegler, gendarme que nous avons rencontrée dans la toute première enquête de Martin Servaz. Sa présence me rappelle une autre constance des livres mettant en scène Martin : c'est fou le nombre de personnes dans son cercle familial ou professionnel qui sont atteintes de maladies rares et/ou mortelles. Parfois, je me dis que cela fait vraiment un peu trop, mais cela n'engage que moi.
Je terminerai par un personnage qui appartient pour moi à un stéréotype du genre policier : la psy encore plus atteinte que ces patients. Qui pouvait-elle bien aider alors qu'elle aurait eu besoin d'aide urgemment ? Pas grand monde.
Ce roman est sorti de ma PAL, c'est déjà ça.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Découverte de l'auteur avec ce roman en version audio.
Il s'agit d'une enquête intéressante et captivante bien que j'ai eu une petite idée sur la solution en cours de roman. Il me manquait un autre paramètre non négligeable pour deviner complètement l'issue du roman.
J'ai cependant trouvé que le récit mettait du temps à se lancer. Les tendances de l'auteur à la répétitions et au pessimisme sur le monde actuel finissent par lasser. L'épilogue est d'ailleurs trop long à mon goût et donne l'impression que l'auteur nous fait la leçon.
J'aimerai cependant lire un autre tome de cette saga pour me faire un autre avis sur Bernard Minier et son héros.
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Depuis « Nuit », publié en 2017, je n'avais pas lu de romans de Bernard Minier. J'avais trouvé que l'auteur tournait un peu en rond. J'ai pourtant cédé à l'appel des Pyrénées et commencé la lecture de « La vallée », opus dans lequel Martin Servaz, l'ex-commandant devenu capitaine au SRPJ de Toulouse, est plus que jamais au bout du rouleau. Désormais père célibataire d'un petit Gustav atteint d'une maladie rare, le presque quinquagénaire est suspendu de ses fonctions (cf. « Soeurs ») et attend la sanction du conseil de discipline. Heureusement, il y a le Dr Léa Delambre qui atténue ses angoisses.
Avant de nous balader en sa compagnie, Bernard Minier nous propose, comme amuse-bouche, une vision spectaculaire dont il a le secret. Même si le préambule de « glacé », avec son cadavre de cheval dépecé et décapité à plus de 2 000 mètres d'altitude, était tout de même plus sensationnelle...
La dépouille dont il est question est celle d'un certain Kamel, un sale type dont l'assassinat a bénéficié d'une mise en scène particulièrement soignée. D'autres meurtres, tout aussi théâtraux, vont suivre...
Une nuit, Martin reçoit un appel à l'aide de Marianne, son ex-amour de jeunesse et mère de Gustav, disparue huit ans plus tôt. Il part à sa recherche dans ses chères montagnes et retrouve la gendarme Irène Ziegler en charge d'enquêter sur les homicides. Bien qu'il soit destitué, il va lui donner un sacré coup de main pour retrouver les responsables des massacres. Pour pimenter la quête, Bernard Minier va situer son intrigue au coeur d'une vallée coupée du monde dont les habitants, clones des « gilets jaunes », se révoltent contre l'ordre établi représenté par la maire du lieu.
A coups de pseudo-considérations philosophiques et de « réflexions » sur l'état d'un monde qui va de mal en pis, l'auteur a construit un thriller dont on devine rapidement l'issue. C'est dommage. D'autant plus que son style est de plus en plus bâclé. Pas sûr que j'ouvrirai de sitôt l'un de ses romans.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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J'ai découvert Bernard Minier à travers son roman précédent (M, le bord de l'abîme) et je dois dire que j'avais été très enthousiaste. L'intelligence artificielle, Hong Kong, les assassinats en cascade, cette réflexion sur le monde de demain, oui tout ça m'avait bien passionné.

J'aurai du mal à expliquer pourquoi mais j'ai été moins enthousiaste avec ce roman. Cependant, nul doute que les amateurs de polars y trouveront leur compte. Car il s'en passe des choses dans cette vallée des Pyrénées! C'est rondement bien mené. Il y a de l'action, des rebondissements, pas de temps morts. Il faudra une dizaine de jours au commandant de police Martin Servaz et à sa collègue Irène Ziegler pour démêler le vrai du faux et démasquer les coupables.

Bernard Minier connaît les recettes pour tenir son lecteur en haleine. Il sait écrire des best-sellers, des romans dont on sait déjà qu'il y aura une adaptation cinématographique ou une série à venir. Il a les codes, un peu comme Guillaume Musso que j'ai lu récemment. Mais il me manque quelque chose, un souffle, un truc moins chiadé mais plus authentique, plus profond, plus personnel ... peut-être !

Donc un peu déçu, mais un peu seulement ! Je n'ai tout de même pas l'impression d'avoir perdu mon temps !
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