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Critique de Fleitour


NUIT, le dernier polar de Bernard Nimier est un roman, carré, inspiré par les sciences, et la géométrie. Un triangle d'Or, dans lequel chacun, son tour venu, sera poursuivi, intrigant, prévenu, ou condamné. Les condamnations finales ne seront pas équilatéralement réparties, comme on peut s'en douter.

Le tout est net, glacé, loin des enquêtes au feeling menées par le légendaire poulpe. Lui, est Sobre, intrépide, haut gradé de la police nationale, le commandant Martin Servaz au sommet de notre triangle, mais paradoxe, encore dans le coma !

En bas, un deuxième flic norvégien, une femme, pas commode, séduisante, qui n'aime pas qu'on la dérange, est appelée sur un théâtre d'opérations, une plate-forme offshore, le deuxième point du triangle, l'inspectrice Kirsten Niggard.

Le troisième point du triangle n'est qu'une ombre au début du récit, une ombre qui hante Martin et l'inspectrice Kirsten. Deux policiers qui bientôt, seront à la recherche du psychopathe, aux théories scientifiques fumeuses, l'ombre Julian Hirtmann. Trop de femmes disparaissent dans son sillage !


L'enquête sur le meurtre d'une employée d'une plate-forme pétrolière en Norvège va remettre à l'ordre du jour la culpabilité de Hirtmann, employé lui aussi sur cette plate-forme pétrolière depuis deux ans. Un emploi, mais aussi une planque idéale, aux horaires élastiques, où personne connaît personne.

Comme dans les films, une musique, plane au dessus de cette étrange trio, 3 fois 3 symphonies de Gustav Malher conduites par un étrange chef d'orchestre.
Ah oui Gustav ! La surprise, l'hyperbole, qui n'est pas encore sur Orbite, est un petit garçon de 5 ans, Est-ce Gustav, ou Malher, qu'il faut rechercher ou craindre ?

Qui émergera au centre du triangle ? Gustav ? Gustav Malher ? Gustav Servaz ?

Depuis l'intersection des médiatrices, on imagine deux cercles chirurgicaux. le premier concerne Servaz, que l'on retrouve dans le coma, veillé par sa fille Margot, dans le cercle étroit de l'hôpital de Toulouse. On vit des moments intenses de suspense, le flic va-t-il se réveiller et surtout dans quel état ?

Un plus grand cercle, va être tracé, dans un décor glacé que la nuit rend lugubre car Gustav, doit être opéré, ce petit garçon de cinq ans est atteint d'une grave maladie qui touche une fonction vitale le foie.
Dans le cadran fermé de cet hôpital autrichien, le chirurgien est un homme de la NUIT, il est seul maître à bord.

Le cercle idéal pour notre trio, qui se retrouve, comme le point d'orgue, de leurs destins, trio qui va nous réserver de biens étonnantes connexions, et une fin digne des meilleurs polars.

Ces 500 pages seraient restées un peu insipides sans l'intrusion de Rimbaud, parfois désigné par Rambo ou le poète, un commandant de la police des polices qui rêve de se faire la peau de Servaz pour le fun, la beauté du métier.
Les dialogues sont savoureux et je suis encore sur ma faim, car la dernière engueulade de Rimbaud s'égrène à distance au téléphone, quelle faute de goût !


Si la fin est feu d'artifices et un artifice de feus, il faut être soit policier soit chirurgien pour tout comprendre, la science des âmes parfois l'emporte sur la science des armes, les pages défilent comme un rouet au coin du feu ( il change souvent ) il ronronne, avec la régularité d'un sablier.
Temps fort, temps faible, la poésie des neiges dans le pur Saint-Martin de Comminges, le paysage pyrénéen vous enveloppe avec chaleur et sensualité, des parents (indignes) filent même des somnifères au petit pour s'ébattre discrètement.

Un texte plein d'un charme de feu à lire sans les prendre au sérieux.






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