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EAN : 9781090175496
Serge Safran éditeur (19/05/2016)
3.56/5   9 notes
Résumé :
Martin est un comptable idéaliste, naïf et solitaire dont les seuls visages familiers sont ceux de sa boulangère et du clochard du quartier. Il aime regarder la pluie tomber, marcher dans les rues de sa ville, espérant faire une rencontre amicale ou amoureuse qui changera sa vie.
En attendant il passe son temps à nouer des amitiés imaginaires, partageant ses états d’âme avec la grand-mère d’Odette ou Martine, l’héroïne d’un film qui le fascine. On se prend al... >Voir plus
Que lire après On n'est jamais à l'abri d'une bonne surpriseVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Une bien belle surprise...que ce deuxième roman de cette auteure, que je découvre quant à moi pour la toute première fois....par un pur hasard, en fouinant dans ma sympathique librairie de quartier !
Un roman simple (et "pas simplet" !), bienveillant qui parle fort bien de la solitude sans pathos ni trémolos dans la voix. ..et ceci à travers Martin, un modeste comptable, naïf, célibataire, reveur...
il se désespère de ne pas rencontrer la femme de sa vie, ni d'amis. ...il est en bordure de la vie, spectateur. Des mots modestes, humbles pour exprimer au plus juste le mal-être d'un être de bonne volonté. ..qui ne sait pas comment s' y prendte pour réussir à se relier à la Vie, aux autres. ...
Le style est très épuré. ..limpide et curieusement , la solitude de Martin nous devient des plus palpables....à travers des phrasrs courtes , dénuées d'artifice, mais qui ont le pouvoir d'aller droit au coeur...
Même si le style est très différent. ...l'atmosphère m'a fortement fait songer à l'univers de MArie-Sabine Roger....même côté fantaisiste, chaleureux, optimiste. Il est aussi question de solidarité, d'amitié et d'un autre regard intense et attentif. ..un ensemble magique ...qui donnent sens et joie !....
Une très attachante lecture en compagnie d'un homme touchant et lunaire....qui rend de belle humeur, faisant incliner délicatement vers un optimisme très communicatif. .....
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Le meilleur résumé de ce roman tient tout entier dans le titre. Même s'il en dévoile un peu l'épilogue, il fait la part belle à ce hasard qui mène la plupart des existences. Sauf que bien entendu, le hasard n'est jamais aussi beau que lorsqu'il est un peu aidé. Lorsqu'une volonté permet d'élaguer le chemin.
Isabelle Minière, qui signe ici son second roman chez Serge Safran après le délicieux Je suis sensible, va d'abord entraîner le lecteur dans une peinture de la vie ordinaire, des journées qui passent sans dessein. le tout culminant dans le chapitre qui voit Martin, le narrateur, assister à la projection d'un film au titre tout aussi éclairant, puisqu'il s'appelle sobrement Rien.
Martin est donc un homme sans histoire, ou plutôt dont l'histoire est une suite de tentatives plus ou moins manquées de faire quelque chose de son existence. Il vit seul dans un appartement qu'il ne prend plus la peine de ranger, il est comptable, mais préfère ne pas avoir trop de clients à gérer. Il aimerait pourtant rencontrer une femme et lui offrir tout l'amour qui ne sert pas pour l'instant. Pour cela, il lui faudrait un mode d'emploi dont il ne semble pas pouvoir disposer.
Ce ne sont pas ses parents qui le lui fourniront. D'abord parce qu'ils sont morts. Ensuite, parce que, quand ils viennent lui rendre visite dans ses rêves, c'est pour lui expliquer qu'ils ont bien essayé de l'aimer, mais sans succès. Sa mère est directe : «Comment voulait-on que je t'aime ? Il suffit de te regarder, encore aujourd'hui… J'ai vraiment pas eu de chance, j'ai tiré le mauvais numéro à la loterie.» Son père estime que son épouse exagère, tout en l'excusant. Il lui offre cependant un conseil avant de disparaître : «Ressaisis-toi, Martin. Moi, je ne suis pas venu pour te critiquer, je suis venu pour te dire ça : reprends-toi, réagis!»
Pauvre Martin, pauvre misère.
«La pluie qui tombe, la nuit qui tombe… tout tombe. Je ferme le rideau, je ne veux pas tomber.»
Ce n'est pas la boulangère, brutalisée par son mari, qui lui tendra les bras. À moins que… Une de ses clientes, psychothérapeute, l'invitera un jour à une soirée entre amis. Sauf qu'elle est annulée au dernier moment. Frédéric, artiste plasticien, partagerait bien un café avec lui. Sauf qu'il est parti à l'autre bout du monde avec… des vitamines D. Jusqu'au jour où… comme le dit le titre du roman, une bonne surprise l'attend.
Pour faire de ce roman de la vie ordinaire une belle histoire qui fait du bien au moral, il fallait une plume sensible et des formules qui transforment le quotidien en poésie. Isabelle Minière possède ce rare talent. On pourrait remplir des pages de ces jolies formules :
«Il faudrait gratter le ciel, lui ôter le gris sale qui masque la lumière.»
«La solitude, ce n'est pas d'être seul, c'est de n'exister pour personne.»
«Elle rit, c'est joli. Des gouttes d'eau qui tombent sur un piano invisible, et qui résonnent en douceur. Comme la pluie sur les carreaux, en plus sonore ; et en plus gai. Je l'écoute rire, c'est une musique. J'écoute, je m'imprègne.»

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Martin habite sa solitude bien plus qu'elle ne l'habite. Il en fait un abri, un cocon qu'il meuble et aménage avec ses rêves et ses désirs. Par sa fenêtre il observe la vie des autres sans oser s'y mêler. Sans résignation mais sans impatience, il attend. Il rêve et attend : des amis, un amour, une rencontre, un regard porté sur lui... Il attend que d'autres vies bousculent la sienne. Qu'est-ce qui tout à coup fissure cette coquille confortable et l'incite à oser ? Est-ce le regard bienveillant d'Odette qui le fait entrer dans la réalité ? Est-ce l'offrande d'un pain à un SDF qui sommeille ? Est-ce tout simplement le moment où les rêves ne suffisent plus et où, devenu perméable aux autres, il s'autorise à participer à la vie ? Sans doute est-ce une conjonction de ces micro-évènements, l'infinité des menues péripéties que chaque jour met à la portée de qui sait les voir et les mettre à profit, qui provoquent cette éclosion.
Touchante de candeur et de tendresse contenue, la voix de Martin diffuse une musique de solitude ni choisie, ni consentie, mais acceptée pour ce qu'elle est, comme elle est. L'espoir se teinte d'une confiance sereine pour ce petit frère de Bartleby, discret, énigmatique malgré lui, qui apprend peu à peu à exister avec les autres.
L'écriture d'Isabelle Minière incarne subtilement cette voix qui espère et qui aspire à entremêler un peu de rêve à la réalité et inversement. Elle donne d'inhabituelles couleurs à la solitude, pastel et doré, un mélange de force et de fragilité qui apporte un trouble léger, comme un friselis de lumière à travers les volets. Une teinte d'espérance que cette lecture glisse dans le fil des jours et laisse reposer sans tristesse... en attendant.
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J'ai été par moments assez émue par l'évocation de la vie de Martin. Racontée à la première personne, sa solitude pesante est vraiment douloureuse à lire, et l'espoir qu'il persiste à entretenir en fait un personnage attachant, en dépit de ses bizarreries. J'ai trouvé que le style de l'auteur s'était encore affiné depuis son livre précédent. Elle se glisse à la perfection dans la peau de son personnage (son métier de psychologue n'est sans doute pas pour rien dans sa connaissance et sa compréhension de l'âme humaine). J'ai rarement vu un livre dépeindre avec autant de justesse et de mélancolie douce les affres d'une vie de célibataire. le manque de ce que l'on n'a pas connu, les rêves qui font autant de mal que de bien, l'espoir vacillant que les choses changent un jour, tout cela est décrit avec beaucoup de réalisme et de sensibilité.

Malgré tout, le roman n'est pas déprimant, car peu à peu, de minuscules événements viennent chambouler le quotidien de Martin, le forçant à renoncer à ses habitudes et à dépasser sa retenue naturelle. Personnages réels et imaginaires se croisent et abreuvent Martin de leurs conseils afin de rendre sa vie plus gaie et de l'aider à réaliser ses rêves : se faire des amis et rencontrer une femme.

Jusqu'au bout, ou presque, le suspens reste entier : Martin va-t-il enfin rencontrer des gens intéressants qui s'intéresseront à lui ? Ou les bribes d'espoir qui surviennent ne sont-elles qu'une manière de rendre le retour au train-train du réel plus cruel ?

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Les états de solitude et les occasions d'en sortir sont donnés dans ce roman avec une telle sensibilité que l'on est tout le livre avec Martin — son modeste héros — sur cette crête où chacun de nous est confronté à soi-même, tassé comme un vieux chiffon sale sous l'évier, ses faiblesses, son inexistence et puis le contraire, quand la vie reprend sens, les bouffées d'espoir quand surgit la possibilité d'une amitié, d'une présence. Je me suis demandé à la lecture si les toutes solitudes amenaient les mêmes sentiments et des émotions où s'ils variaient d'un individu à l'autre. En tant qu'homme ayant été confronté à la solitude (comme la plupart des êtres humains), j'ai trouvé d'une très grande finesse les observations du narrateur maculin choisi par Isabelle Minière. J'ai vibré avec Martin. J'ai ri aussi. Il y de très belles phrases, un humour qui réussit à faire passer de la gravité en contrebande. Pour finir, une citation emblématique de cette grande finesse émotionnelle d'Isabelle Minière :
"Et à nouveau son rire. Qui me fait du bien et qui me fait du mal à la fois. Tout ce qui est heureux, tout ce qui est joyeux, tout ce que je n'ai pas dans ma vie. La joie que ça existe, et le chagrin que ce ne soit pas pour moi..."
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Ce qui me plairait, c'est d'en parler à quelqu'un. Que ce qui se passe dans ma tête existe pour quelqu'un. Mais qui ça intéresserait ?
Quand j'entends les gens se parler, dans les cafés ou dans la rue, je suis parfois étonné qu'ils osent raconter ce qu'ils pensent, les idées qui leur passent par la tête, même si c'est farfelu; ils ne semblent pas douter que ça puisse intéresser les autres. Oui, c'est comme une espèce d'audace qu'ils ont sans le savoir... (p. 62)
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On tombe en amitié, oui, je le sens à nos regards, nos confidences et nos silences, malgré mon peu d'expérience (...)
On parle de l'amitié, de l'incroyable dose de vitamine D contenue dans l'amitié ."le soleil , à côté, c'est des paillettes, de la poudre aux yeux", me dit Frédéric et il rigole comme un gosse. ( p.91)
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Et il va bien , votre poète ?
-Oui, il écrit sur le rire, sur le sourire, sur la joie, sur le plaisir, tout ça...Alors ça lui donne le moral. Nos pensées déteignent sur nos vies. (p. 96)
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Elle parle de livres, de films, de l'actualité. ..Beaucoup de choses l'intéressent, elle est dans la vie.Moi, je me sens à côté de la vie, par comparaison; je regarde la vie par la fenêtre, je n'y suis pas. ( p.183)
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Je rêve du Minimum vital, c’est un très doux nuage, blanc à reflets nacrés, où je dors paisiblement, en hauteur. Je vois ma vie, vue du nuage : un petit point qui bouge un peu, ne fait pas de bruit, un petit point plutôt sympathique. C’est consolant, ma vie vue d’en haut. Je me sens très bien sur mon nuage. Le minimum vital me convient parfaitement, j’y passe une plus longue nuit que d’ordinaire dans mon lit. (p. 121)

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