Le Grand Leader doit venir nous voir

Nous sommes en Corée du Nord: en 1989, vue par une adolescente Bulgare propulsée de façon inattendue à l'autre bout du monde .....dans un camp international de pionniers socialistes .
Hantée par des préoccupations prosaïques Alexandra, Treize ANS , est peu sensible aux secousses politiques qui surviennent dans son pays natal , à la veille de l'effondrement du communisme : uniformes, files d'attente , envie de porter des jeans et de mâcher du chewing-gum .....puis premiers changements dans la vie de tous les jours.....
L'adolescente tient le journal intime de ce voyage "au jour le jour "et décrit le régime de Kim ll- Sung avec une candeur naïve avant de rentrer chez elle assister à la chute du communisme.
Elle porte un regard émerveillé , infantile , myope sur tout ce qu'elle voit en Corée,
en admire les beautés , les monuments, les statues gigantesques du Grand Leader , découvre des tas de nouvelles choses, rencontre des amis étrangers . ....
Délirante , délicieuse, elle tombe amoureuse du " plus beau Nord - Coréen du monde" , Kim Jam Ok, nous régale de cette situation d'une façon incroyablement naïve ....
C'est un récit d'initiation , candide, touchant et désopilant _ on n'en croit pas ses yeux_, à la myopie flagrante .
Elle ne comprend pas tout mais nous montre tout, ne saisit pas les contradictions mais l'auteur les montre ...
Le roman pointe avec une ironie à peine déguisée l'enthousiasme derrière la propagande .
C'est une vue enfantine, étonnante de légèreté et d'humour libérée de tout jugement de valeur .
L'auteur: c'est son expérience personnelle (elle est née en1974 à Sofia),porte un regard humoristique trente ans après, qui n'épargne aucune situation , aucune idée et aucun personnage, y compris l'héroïne et se transforme en une cascade de questions essentielles .
Le regard d'une ado pourrait être à la longue fastidieux ou léger, inconsistant mais ici il permet un décalage , une mise à distance sur laquelle fleurit l'humour , la façon de tout trouver superbe , infantile fait sans doute écho à l'uniformité des discours idéologiques...
Lu d'une traite avec incrédulité , j'ai cru rêver ....surtout après avoir découvert le glaçant " Nouilles Froides à Pyongyang " de Jean- Luc Coatalem dont j'ai écrit la critique en avril 2014 ....
Fascinante cette Alexandra !
"Le grand Leader doit venir nous voir "est un premier roman .
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Paradis socialiste.

Alexandra, élève modèle et fervente pionnière bulgare, a beaucoup de chance. Durant l'été 1989 la voici conviée à un camp international de pionniers en Corée du Nord. Il se murmure que le Grand Leader devrait venir leur rendre visite.

J'ai bien aimé ce roman. La narratrice est Alexandra, pionnière bulgare de 13 ans. Celle-ci est extrêmement naïve et avale toute la propagande communiste. La lecture est ainsi très drôle. Nous la voyons vivre son séjour dans un premier degré réjouissant. Néanmoins, j'ai quand même senti quelques longueurs par moment.

Ce roman est également une critique des régimes soviétiques durant la Guerre froide. Les populations n'ont pas le droit de penser par elles-mêmes, toute leur vie est structurée autour de la propagande. le système des pionniers formate la population dès son plus jeune âge.

En bref, un sympathique roman qui aborde avec humour la propagande des États soviétiques.

Si l'on vous demande si vous aimeriez lire un livre de vacances écrit par une ado de 13 ans, je ne sais pas si vous seriez enchanté. Eh bien vous auriez tort car le livre de Velina Minkoff ne l'est pas seulement. Alexandra est une ado bulgare brillante, une pionnière (ça se passe en 1989) et ses bons résultats d'écolière la propulsent comme représentante de son pays pour une réunion de pionniers du monde entier en Corée du Nord. Elle va nous raconter ses aventures dans un journal sensé au départ retracer les moments forts de ces rencontres mais va vite s'avérer devenir un journal intime ou Alexandra va noter les moindres détails de son voyage et ses sentiments sur ce qu'elle découvre, ses affaires de coeur et ce qu'elle pense de ses collègues bulgares et des autres..
On rigole beaucoup des ses anecdotes, de ses commentaire élogieux « sur le plus beau pays socialiste au monde » où tout est magnifique, grand et moderne, de sa vison idéalisée du bonheur mais aussi de ses frasques et escapades qui rendent dingues ses accompagnateurs chargés (sauf quand ils draguent les belles socialistes allemandes ou boivent des coups en cachette) en principe de la surveiller elle est ses copines.
Et même si on peut croire que ce pays était encore ‘vivable' en 1989, avant l'arrivée du fils barge qui rend tout le monde nerveux dans la région, on ne peut que rire de la naïveté d'Alexandra qui ne voit dans ce pays qu'un immense parc d'attractions ‘parfois très nulles' et où tout est écrit en hiéroglyphes. Chaque description, chaque détail qu'elle nous livre nous permet de lire ce que ce pays est vraiment et c'est tout le paradoxe de ce livre étonnant et tout à fait charmant. le retour dans son pays accompagné de la chute d'un régime va la faire basculer rapidement dans une nouvelle vie.

Lecture agréable qui nous présente rapidement la vie en Bulgarie à la veille de l'effondrement du communisme (les uniformes, le magasin central où tout le monde fait ses achats, les files d'attentes sans parfois obtenir ce que l'on voulait acheter, l'envie de porter des jeans et de manger du chewing-gum tout en écoutant des groupes anglais) puis les premiers changements dans la vie de tous les jours ayant lieu au lendemain de l'époque communiste (du point de vue d'une jeune collégienne). Ces deux étapes sont entrecoupées par la partie la plus longue et surtout par le sujet principal du roman : la participation d'une jeune bulgare à un camp international des pionniers en Corée du Nord (RPDC). Alexandra est attachante, elle pose un regard naïf et émerveillé sur tout ce qu'elle voit, et elle a également beaucoup d'humour, ce qui rend la lecture parfois légère et surtout très agréable. Nous nous rendons compte qu'elle ne comprend pas toujours tout mais nous fait tout de même part de ce qu'elle voit fidèlement. Elle est ravie de rencontrer des amis étrangers, de découvrir de nouvelles choses, et il semblerait d'ailleurs que sa conscience politique ne soit pas sa priorité principale (même si elle peut faire de très bons rapports). C'est finalement une jeune fille comme les autres, qui commence à s'intéresser aux garçons et qui se préoccupe de faire tenir sa nouvelle coiffure.
Le mot de la fin donc, c'est un "chouette" roman ! (clin d'oeil à ceux qui l'ont déjà lu !)

Sofia, été 1989. Alexandra, 15 ans (comme l'auteure à cette époque), part en Corée du Nord via Moscou pour participer à un camp international des jeunesses communistes. A la lecture de son journal intime nous découvrons ce pays (et le monde communiste de la fin des années 80) à travers le regard candide de cette jeune adolescente. Des années de propagande ont fait leur oeuvre et la jeune fille, naïve, croque tout ce qu'on lui propose sans aucun filtre ni aucun esprit critique.
A son retour en Bulgarie, le communisme s'écroule en Europe de l'est et les certitudes d'Alexandra aussi.