Lecture jeune, n°128 - Mano en Mano raconte l’histoire d’un billet de 20 euros, de sa vie depuis sa sortie du distributeur jusqu’au moment où, abîmé, il est encadré dans un appartement d’étudiant. L’idée est simple et permet à Emilio Ruiz de dresser un portrait social de l’Espagne, puis de l’Europe contemporaine en faisant passer son billet entre différentes mains : un fonctionnaire, un retraité pauvre, un ancien soldat, un émigré polonais, une prostituée, un pickpocket, un mari cocu, etc. L’oeuvre est une jolie fable moderne. Le dessin réaliste d’Ana Miralles permet d’ancrer l’histoire dans le monde d’aujourd’hui.
Cette bande dessinée demande de maîtriser de nombreuses références pour l’apprécier totalement, comme le franquisme, les lois de l’immigration, la philosophie, la musique classique... Les réalités sociales qui y sont décrites sont celles que l’on peut voir dans toutes les grandes villes européennes. Le concept du billet de 20 euros est plus un prétexte pour mettre en relation des personnages éclectiques. Pourtant si le corps de l’histoire est passionnant, la fin est un peu décevante avec des planches de nus et de scènes de sexe, scènes que l’on retrouve dans de nombreuses oeuvres d’Ana Miralles.
Thomas Bailly
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Ana Miralles : Beautés de courbes, de couleurs et d’Orients aux Éditions Daniel Maghen