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EAN : 9782849541555
Chemins Plume (08/05/2016)
2/5   1 notes
Résumé :
Ce livre est l'histoire d'une petite fille dans son univers et ses mystères. Tous ses questionnements sont là, sur un chemin de minutes où elle cherche sa place et sa mesure. Le regard qui va et vient entre présent et passé, réveille l'enfant enfoui.
Ce livre est aussi un carnet de voyage que l'on parcourt dans l'inventaire d'un monde d'avant que le futur ne l'efface.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Toutes ces madeleines sont en fait des gouttes de rosée délicatement recueillies dans la lumière de l'aube au coeur d'une fleur blanche comme l'enfance. On voudrait prendre soin de ne rien renverser en tournant les pages de ce livre qui respire, palpite, s'ouvre, se déploie, se replie, ce qui est habituellement l'affaire des papillons, avec toute la délicatesse qu'on leur connaît, dans un monde qui ne brille pas souvent et peut-être de moins en moins par sa délicatesse. C'est pourquoi cette rosée fait nectar dans les veines : le temps du lire et du souvenir se confondent et nous voici transportés dans un fragile espace d'innocence pure. Une petite voix s'élève d'entre les lignes, la voix de la petite fille, qui sidère par sa justesse. L'enfant est là, dressée dans la magie de la page et elle redresse en nous l'enfant qui s'est assoupi. C'est si simple, si élémentaire, si salutaire et lumineux en ces temps obscurs ! Nous avons tant besoin de ça !
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Sur le pas de la porte qu’on n’ouvre jamais, je me dis qu’une journée ça peut être rien et immense à la fois.
Tout peut arriver en une journée : la vie, la mort, la pluie, le vent, je peux inventer des tas d’histoires, jouer à la balançoire, marcher dans l’eau du ruisseau, somnoler dans le pré, un garçon peut m’embrasser, une guerre peut éclater, la foudre tomber, un tremblement de terre se déclencher qui ouvrirait le sol et écraserait ma maison. Tout peut arriver.
Mais cette journée n’est rien si je pense au temps d’avant, avant nous, avant moi. Rien, même pas la durée d’un clin d’œil, moins qu’une goutte dans la mer, un courant d’air, une poussière, une paille, rien au milieu de ce temps dont je n’arrive pas à comprendre le début et la fin. Et moi, je suis là, au milieu de ce rien, bien vivante.
En fait ça m’est égal qu’un jour ce soit rien ou beaucoup, l’important c’est que ça existe. Je crois que les grands ont inventé les horloges pour que les enfants ne se posent pas de questions sur le temps. À l’entrée de mon village il y a une grosse horloge qui sonne toutes les heures et à midi une sirène hurle pour nous rappeler à l’ordre, pour ne pas perdre le temps.
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Au fil du temps, p.25
Qui tient la pelote? Il faut bien que quelqu'un l'enroule, on ne peut pas laisser traîner le fil par terre, on se prendrait les pieds dedans. Ce n'est quand même pas le Bon Dieu qui tient la pelote, il a bien trop de choses à faire, bien trop de prières à écouter, de péchés à pardonner, il ne peut pas en plus tenir la boule de fil.
Moi j'aime bien démêler les fils de laine de maman. Elle, elle tricote près du poêle et moi je m'assois à ses pieds, pas sur le sol les carreaux sont trop froids, mais sur le petit tabouret en bois où d'habitude elle pose ses pieds. Je commence par enrouler la laine autour de trois de mes doigts, mais attention il faut les retirer assez vite sinon la boule serait ovale, et ça n'est absolument pas possible, une pelote doit être parfaitement ronde. Ensuite j'enroule méthodiquement, régulièrement, je fais attention de bien faire tourner ce qui commence à ressembler à une bille. Je croise et recroise, la boule grossit dans ma paume.
Ma pelote, elle a deux bouts, un début et une fin. Mais le temps, quand a-t-il commencé, le temps? Et est-ce qu'il va finir un jour le temps ? Maman m'a répondu de façon bizarre, d'habitude elle répond bien à mes questions. Elle m'a dit qu'on ne sait pas, que seul le Bon Dieu sait puisque c'est lui qui décide tout. J'ai bien essayé de lui expliquer que ce n'est pas possible parce que la pelote serait énorme, elle prendrait toute la place. Mais elle m'a dit que l'univers est infini, que le Bon Dieu crée toute la place qu'il veut. Moi je crois qu'il y a plusieurs pelotes de temps, comme dans le panier à tricoter de maman, et quand le Bon Dieu en a trop il les dépose dans le ciel et elles deviennent des planètes. Alors, peut-être qu'à l'intérieur de la terre il n'y a qu'un unique immense fil, et quelque part se trouve le bout mais c'est un secret que personne ne doit découvrir sinon la pelote pourrait se défaire et tout disparaîtrait.
Il paraît qu'il y a aussi un fil pour la pensée. Maman a dit l'autre jour : "j'ai perdu le fil de ma pensée". Je crois qu'elle se trompe, on pense tout le temps, ça ne s'arrête pas. Moi, dans ma tête, il y a une machine qui fabrique des pensées. Parfois ça me fatigue et je voudrais du silence à la place. Même au moment où je m'endors, ça continue de marcher dans ma tête, c'est une autre pelote qui se déroule, celle des rêves, mais je ne suis pas certaine que c'est un seul fil parce qu'il y a les rêves doux et les cauchemars. Ou bien, c'est comme le tricot que tricote ma mère, c'est un tricot jacquard avec plusieurs fils de couleurs différentes. C'est ça, j'ai trouvé, le temps c'est pareil, c'est plein de fils de couleurs différentes pour tricoter l'univers.
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Je n'aime pas l'hiver, p.44
Dans le four, il y a deux grosses pierres orangées, on dirait deux pains à la croûte craquante. Je ne sais pas d'où viennent ces cailloux, je n'en ai jamais vu de pareils. Peut-être que ce sont des bouts d'étoiles tombés du ciel dans mon jardin. Ce soir, maman va les glisser bien chauds au fond de mon lit entre les draps gelés. Je dormirai les pieds posés sur des morceaux d'étoiles chaudes et je pourrai rêver tranquille.
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L’enfance somnole en moi. Parfois s’échappe un rêve. Il remonte comme ces ballons légers qui grimpent au ciel avec résolution puis se noient dans le bleu.
Il disparaîtra comme ces empreintes que laisse le drap froissé sur la chair au petit matin.
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