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Toutes les guerres sont sales, même si quelques-uns allèguent que certaines sont plus humaines que d'autres. On ne peut pas comparer le pire et chaque confit devient tragédie, vecteur de souffrance et de désolation. Quant à l'après-guerre, elle garde des plaies qui peinent à se refermer. En 2004, Dimitri est amené à retourner dans la Yougoslavie de sa jeunesse pour assister à l'inhumation de son père. Très vite, il retrouve des personnages dont il avait perdu la trace et se confronte à une réalité qu'il ignorait (ou feignait d'ignorer). Malgré lui, il est saisi dans le feu des événements, avec une contestation qui gagne en violence, des émeutes et la difficulté de rester neutre. Pour beaucoup, ne pas s'engager revient à renoncer et à être assimilé à un traitre. Depuis son départ, le pays a énormément souffert et il peine à reconnaître certains lieux. Afin de traverser une zone réputée pour sa dangerosité, il doit miser sur ce qui lui reste de courage. Soldats livrés à eux-mêmes, tirs en embuscade, haine, amour, etc. Il vit en quelques journées davantage d'émotions qu'il n'en a jamais perçues durant le reste de son existence. Bienvenue au Kosovo ! Mogavino, Mirkovic et Quattrocchi signent un roman graphique fait pour les adultes, où rien n'est censuré et qui évoque la violence dans ce qu'elle possède de plus atroce et de plus ordinaire.
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