Je remercie les éditions Steinkiss pour cet ouvrage de grande qualité, également un grand merci à Babelio pour cette Masse critique.
Une très belle couverture, fond noir, crayon blanc, trois hommes avec en arrière-plan des barbelés, et c'est une entrée immédiate dans le vif du sujet. Un sujet très dur, le camp d'internement de Montreuil-Bellay. Les croquis de toutes les planches en noir et blanc reproduisent des situations, des histoires que je ressens criantes de vérité. Cette BD qui rend justice aux tsiganes, aux nomades, aux clochards, tous ces êtres reniés par une société élitiste raconte tous les efforts déployés par l'abbé Jollec pour améliorer le sort des "enfermés".
Dans sa préface, Serge Klarsfeld, Docteur habilité à diriger les recherches en histoire, Avocat diplômé de l'Institut des Études Politiques de Paris, Président des Fils et filles des Déportés juifs de Frances salue l'admirable travail de Kkrist Mirror ; dans celle-ci une phrase m'interpelle : Défendre le seul peuple « européen » de notre continent et aider à organiser ses droits devrait être une tâche prioritaire de notre génération.
Après les planches de dessins, des photos, des copies de documents originaux, la copie d'une page parue dans la revue pétainiste Toute la Vie, hebdomadaire des Temps Nouveaux, Page 4 du numéro 148-149, paru le 29 juin 1944, l'extrait d'un ouvrage de Marie-Christine Hubert, Archiviste-historienne, auteure, avec Emmanuel Filhol, de Les Tsiganes en France – Un sort à part (Perrin, 2009), viennent ensuite un témoignage avec photos de la petite-nièce de l'abbé Jollec et une postface de Francis Groux, ancien président et cofondateur du Festival de la Bande Dessinée d'Angoulême, vice-président du Centre Social Gens du Voyage Les Alliers d'Angoulême.
À la lecture de Tsiganes, j'ai découvert une histoire qui m'était méconnue. Avec les planches de la BD je suis entrée de plein pied dans l'histoire tandis que les documents qui suivent ont répondu aux questions que je me posais.
Commenter  J’apprécie         463
Tsiganes racontent l'internement d'hommes et de femmes qui aimaient avant tout leur liberté et la route et qui se retrouvent parqués dans un camp à quelques kilomètres de Saumur.
C'est la France des années 40, c'est aussi la police française. Un camp près de Saumur, où l'on enferme des tsiganes mais aussi les SDF de Nantes..
Cette bande dessinée au trait épais et sombre montre la vie dans ce camp, le courage de certains, la méchanceté et la haine gratuite d'autres... gardiens, habitants voisins. Éclairée par la figure d'un prêtre, l'abbé François Jollec, on découvre la vie dans le camp. le chant et la danse toujours présents dans la vie des tsiganes, un accouchement, le désarroi des enfants...
Une BD en noir et blanc aux images fortes, les visages, le mouvement, la haine et l'espoir....Tout est dit dans le dessin puissant de Krist Mirror.
Un bel hommage rendu à ce peuple dont on a peu parlé des sévices dont ils ont été victimes pendant de nombreuses années. Les derniers libérés et lâchés dans la nature sans aucune aide...
du camp de Montreuil-Bellay il ne reste rien ou presque.. Ce livre permet de rendre la mémoire à cette histoire trop silencieuse.
Passionnant et violent. Heureusement qu'il y eut des figures lumineuses pour amener un peu d'humanité dans ce monde qui était devenu fou...
Par contre j'ai été gêné par la typographie que j'ai trouvé difficile à déchiffrer.
Une BD au travail soigné, de belle qualité, qui propose en complément un dossier complet sur le camp et l'abbé Jollec. La couverture est superbe.
Merci à masse critique et à l'équipe Steinkis pour cet envoi.
Commenter  J’apprécie         212
Juridiquement, les nomades ne sont plus internés mais assignés à résidence ... dans un camp.
C'est ainsi que les nomades sont les derniers internés administratifs, à être libérés ... après les collaborateurs.
La Liberté supprimée au pays de la Liberté, on ne la conçoit plus qu'en rêve.
Pourtant, de notre âme libérée, dans notre cœur captif, parlant de notre cœur ardent qu'ils n'ont pu mater, s'envole à tout instant ...
L'hymne au Soleil Roi, à la route libre.
1er septembre 1944, la ville est libérée mais les Tsiganes restent enfermés. La situation devient dès lors ubuesque. Les Tsiganes internés sur ordre allemand sont maintenus en détention alors qu'au même moment on procède à l'emprisonnement des vaincus, militaires et civils.
Le sort des Gitans français qui y furent enfermés* pendant la guerre rappelle le sort des Indiens d'Amérique et de toutes les peuplades libres, fières et pauvres, objet de la persécution de ceux que leur mode de vie agace, irrite et dérange.
*Camp de Montreuil-Bellay
Nous voudrions être poètes et nous ne pouvons chanter comme nous le souhaitons : nous n'avons que de pauvres mots.
Notre violon n'égale pas la musique des vents et, jaloux des oiseaux, nous voyons qu'il nous manque des ailes pour monter comme eux, en chantant vers le ciel.
La voix des oiseaux est plus pure que la nôtre, et l'alouette, qui se mire dans leur cristal, y trouvant le ciel, fait l'écho à ce chant qu'elle emporte droit là-haut, où bientôt vont briller les étoiles.
Tikno Xdjam (Impuissance)
Kkrist MIRROR, un artiste auteur de bandes dessinées dans le 3ème arrondissement de Paris.