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EAN : 9791038701137
462 pages
Zulma (10/03/2022)
3.72/5   9 notes
Résumé :
Brexit, élection de Donald Trump, extrême droite omniprésente en Europe, nationalismes en Inde, en Turquie ou en Russie, terroristes islamistes, tueurs de masse… Les individus révoltés du XXIe siècle sont aussi divers qu’innombrables – un phénomène amplifié par les réseaux sociaux, les crises migratoires et une instabilité économique globale. Pour Pankaj Mishra, ces bouleversements ne sont pas le résultat de situations propres à chaque pays, encore moins d’un choc d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
L'idée que les populismes, suprémacismes raciaux, nationaux ou religieux et autres mouvements politiques xénophobes contemporains soient une réaction contre le néolibéralisme mondialisé est presque banale. L'affirmation que l'islamisme et les autres extrémismes religieux en soient fondamentalement consubstantiels est déjà plus ambitieuse. Mais cet essai se pousse beaucoup plus loin : il profile un « âge de la colère » caractérisé par le Brexit et l'élection de Donald Trump aux États-Unis, de Bolsonaro au Brésil, de Modi en Inde, d'Erdoǧan en Turquie, de Poutine en Russie, par l'extrémisme de droite et les reculs démocratiques en Israël, en Thaïlande, dans les Philippines, en Pologne et en Hongrie, ainsi que par l'incitation à la haine contre les immigrés et diverses catégories de « minorités », par les attentats des multiples tueurs de masse et ceux des terroristes ; tous des phénomènes étant conçus comme des illustrations d'un 'ressentiment' (en français dans le texte anglais d'origine) contre une certaine forme de modernité, caractérisée par l'individualisme et le 'mimétisme appropriatif'. Or cette modernité rationaliste, individualiste, positiviste et téléologique, surtout libérale mais aussi plus tard marxiste-collectiviste, tire son origine des Lumières, elle a chez Voltaire son premier thuriféraire, chez Rousseau son premier critique. Son rayonnement dans le monde est presque immédiat : de Frédéric de Prusse à Catherine II de Russie, mais en raison de la violence avec laquelle elle est imposée, par des souverains « réformateurs » et très vite par les guerres coloniales puis par la « communauté internationale », en raison des inégalités qu'elle provoque, et surtout des laissés-pour-compte que produit le développement différentiel, les réactions anti-modernes sont aussi presque instantanées, qui se nomment : le Romantisme, le nationalisme, différentes formes de messianisme politique, le nihilisme décliné en divers anarchismes...
Le mérite de l'essai, on l'aura compris, réside dans l'amplitude de l'analyse de la critique de la modernité. Dans un seul théorème d'une grande puissance herméneutique, cette analyse rassemble des doctrines politiques sur une grande étendue de temps et en créant de surprenants parallèles entre des phénomènes de contestation et des mouvements de révolte plus ou moins violents d'horizons géographiques très divers, télescopés parfois de manière tout à fait inattendue (comme l'admiration que Hitler vouait à Atatürk). Certaines figures sont mises en exergue de façon inhabituelle dans la réflexion politique française : par ex. Gabriele D'Annunzio, Giuseppe Mazzini – et l'Italie en général, suite à l'Allemagne et à la Russie – Georges Sorel, l'Indien Damodar Savarkar, Herbert Spencer, Theodor Herzl et beaucoup Tocqueville [qui à mon avis n'a jamais été suffisamment étudié en France, contrairement à Heidegger qui l'est trop!].
Par contre, le lecteur francophone est toujours frustré par le manque de structuration : le plan n'est ni chronologique ni géographique ; le terrorisme islamiste, notamment, est traité à de nombreuses reprises dans des contextes assez différents ; les télescopages entre tel événement présent ou passé et telle théorie, penseur ou personnalité politique, s'ils font l'intérêt et le charme érudit de la lecture, provoquent des redites et font parfois douter de la solidité de l'argumentation. Les notions-clés de « ressentiment » et de « mimétisme appropriatif » ne font jamais l'objet d'un paragraphe de définition à part. de plus, aucune note bibliographique n'est insérée dans le texte, même pour identifier l'origine des citations : à la place, un Essai bibliographique de 30 p, en fin d'ouvrage, liste les références chapitre par chapitre sans même les aligner, de façon absolument illisible. L'index est lui aussi difficile à consulter, unissant les noms propres à des entrées généralissimes comme « France » ou « islam » ou « Lumières »...
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Le publiciste Pankaj Mishra traite de citations accrocheuses qui décrivent avec justesse le malaise dans lequel notre monde est tombé au cours de la deuxième décennie du 21e siècle. Avec une certaine exagération rhétorique, il expose ce qui ne va pas : « Les massacres de routine dans les métropoles occidentales accompagnent les guerres en spirale en Asie et en Afrique, et les libertés civiles sont consumées par une guerre perpétuelle contre des ennemis réels et imaginaires. » Il en cherche l'explication dans la mondialisation de la modernité occidentale, née des Lumières du XVIIIe siècle, une mondialisation qui promettait à tous la prospérité, la liberté et l'égalité, mais n'y parvint pas du tout, et qui elle-même s'accompagna d'une violence extrêmement brutale et à grande échelle ( impérialisme, racisme, génocide, etc.).

Ce n'est pas vraiment nouveau en soi, mais Mishra creuse dans ce qu'il croit être l'essence de la raison pour laquelle la modernité occidentale a mal tourné. Il en arrive ainsi à Jean-Jacques Rousseau, Johann Gottfried von Herder et Michail Bakounine, qui, selon lui, ont déjà exposé les contradictions internes et le côté obscur de la modernité aux XVIIIe et XIXe siècles, et qui ont ensuite également nourri idéologiquement au ressentiment qui accompagne depuis l'avancée de la modernité. Ce ressentiment est un concept central pour Mishra, qui le relie également à des mouvements tels que le nationalisme fanatique, le populisme et le terrorisme pur et simple.

Comme mentionné, l'analyse de Mishra n'est peut-être pas vraiment nouvelle. Mais il dit le tout très sèchement (parfois un peu trop, à mon goût) et accrocheur. J'ai également trouvé la description du nationalisme hindou radical intéressante, car elle m'est moins connue, même s'il est clair que l'auteur a certainement aussi du ressentiment personnel (le premier ministre indien Modi est présenté comme un diable incarné). Bien sûr, le radicalisme du terrorisme islamique est également discuté, mais de nombreux autres terroristes anti-occidentaux restent hors de propos. Aussi frappant: le lien évident entre modernité et capitalisme a beaucoup moins de poids dans l'analyse de Mishra ; le mot néolibéralisme, un mantra dans la critique de la mondialisation, n'est même mentionné nulle part. Encore un autre point de critique : il s'agit d'abord d'une histoire intellectuelle, car Mishra, comme je l'ai dit, traite remarquablement abondamment de l'oeuvre des penseurs occidentaux (comme Rousseau). de ce fait, le lien organisationnel avec les mouvements terroristes et radicaux d'aujourd'hui n'est pas vraiment apparent.

Cependant, la grande faiblesse de ce livre est sa structure : Mishra se livre à des répétitions sans fin (par exemple, Rousseau est longuement discuté au moins trois fois), saute constamment d'un sujet à l'autre, et sort à maintes reprises ses dadas, alors qu'en fait tout ce qu'il a à dire est déjà inclus dans le prologue. Son traitement des périodes historiques, comme celles des XVIIIe et XIXe siècles, n'est pas non plus toujours précis. Plus d'informations à ce sujet dans mon compte Historique sur Goodreads : https://www.goodreads.com/review/show/5101775070
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Un essai qualifié de meilleur de l'année 2017 par le New Tork Times
Bientôt traduit en français
l auteur ,un intellectuel d origine indienne vivant aux États Unis prend comme point de départ le terrorisme islamique aveugle et les tentatives d explications données par l intelligentsia occidentale
Pourquoi tant de haine?
Ne serait il pas temps que ces terroristes se réclamant d e l islam se reforment et connaissent leur révolution des lumières ? Etc ..tout cela à été maintes fois rebattu dans la presse.

Mishra nous démontre en partant de Rousseau et Voltaire ,et parcourant plusieurs siècles que ces terroristes ne sont que le nième avatar de la figure de l anarchiste et n a rien de propre à l islam .

Soit un homme jeune et éduqué ,se sentant exclus du système , se voyant dépouillé de toute perpective de réalisation ,cultivant un profond ressentiment envers la société et l ordre établi,développe un désir mimétique envers l oppresseur (René Girard nest pourtant pas cité en source)désir et ressentiment jusqu'à l implosion finale et le meurtre d une victime sacrificielle

Un résumé intéressant de l histoire de l éveil de la conscience sociale partout dans le monde ,de la révolution française aux luttes d indépendance ...
Par quoi, par qui qui remplacer Dieu qui est mort ?(là l auteur cite souvent Nietzsche )
Le terrorisme ,psychose de notre société ?

Finalement ,pas ou peu de réponse :est il certain que les pays présentant un bon contrat social comptent moins d actes terroristes ? Non! cfr la bande à Baader en Allemagne :les enfants des 30 glorieuses ,hypergâtés et voulant tout faire sauter au nom d idéaux assez obscurs

Il y aura toujours des -etres instables et influençables qui commettront des meurtres gratuits au nom d une idéologie quelconque , sans but précis si ce n est de tout casser ..et la satisfaction d une éphémère visibilité sociale
Comment les débusquer ,quelle prévention ?
La société à risque zéro est elle réalisable?
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L'âge de la colère. Voilà un titre fort! Un titre qui parle! Un titre qui met en avant cette émotion mal aimée dans nos sociétés, limite taboue... Et pourtant la colère gronde de plus en plus.... Pas un jour où dans nos JT elle fait la une... Alors qu'est ce que son auteur, Pankaj Mishra, avec un pareil titre a voulu nous partager?

Et bien un essai magistral selon mon point de vue! Un texte que je désespérais de lire tant le travail historique abbatu et la critique qui va avec est colossale!

Pankaj Mishra nous plonge dans les XXe et XXIe siecles, en retraçant l'histoire des idées. Partant du siècle des philosophes, il nous plonge dans les différentes racines philosophiques qui régissent notre monde aujourd'hui. Ce qui donne à notre actualité une autre perspective de compréhension.

On commencera par aller à la rencontre des philosophes français, leur apport mais aussi avec un focus particulier sur ce qui opposa Voltaire et Rousseau pour découvrir la riposte des philosophes allemands après le passage de Napoléon... le milieu du XIXe siècle devenant un terreau fertile pour de nouvelles branches en réaction ou en continuité avec les deux précédentes, que nourriront des philosophes russes, polonais et italien... Des branches qui au XXe siècle inspireront Mao, Nehru et bien d'autres...

Je vous le fais très résumé... Mais même mes études en histoires ne m'avait donné une telle perspective voir même des liens entre la pensée de différents philosophes entre eux comme cela est fait ici! En plus avec une telle remise en contexte historique et aussi des liens avec des courants littéraires dont certains auteurs se sont faits les porte-voix! Dostoïevski et son oeuvre entre autre, je vais les aborder avec un autre regard maintenant... le tout porté par un style claire qui plus que jamais confirme l'expression: Ce qui ce conçoit clairement s'ennonce aisément!
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Un des penseurs majeurs du monde actuel
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critiques presse (1)
LeMonde
21 juin 2022
Dans un récit-miroir saisissant, l'essayiste indien Pankaj Mishra autopsie le ressentiment des peuples depuis le XVIIIe siècle et « l'aveuglement » des Lumières.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Une violence sauvage se déchaîne depuis quelques années sur une vaste étendue de territoires : guerres en Ukraine et au Moyen-Orient, attentats-suicides en Belgique, au Xinjiang, au Nigeria, en Turquie, insurrections du Yémen à la Thaïlande, massacres à Paris, en Tunisie, en Floride, à Dacca et à Nice. Les guerres conventionnelles entre États sont éclipsées par les guerres entre terroristes et contre-terroristes, insurgés et contre-insurgés. Il se livre aussi des guerres économiques, financières et cybernétiques, des guerres de l’information et via l’information, des guerres pour le contrôle du marché et du trafic de la drogue et des guerres entre milices urbaines et groupes mafieux. Peut-être les historiens de demain décèleront-ils rétrospectivement dans ces destructions non coordonnées le commencement d’une Troisième Guerre mondiale – la plus étrange, la plus longue de toutes, et qui s’apparente, dans son ubiquité, à une guerre civile mondiale.
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3. « La plupart d'entre eux [les « radicalisés »] n'appartiennent ni aux plus pauvres des pauvres, ni à la paysannerie, ni à la classe des défavorisés urbains. Ce sont des jeunes gens instruits, souvent sans emploi, émigrés de la campagne vers la ville, ou d'autres membres de la frange inférieure de la classe moyenne. Ils ont abandonné les secteurs les plus traditionnels de leurs sociétés et succombé aux chimères du consumérisme sans parvenir à la satisfaction de leurs désirs. Ils réagissent à leur propre déperdition et à leur sentiment de désorientation par la haine des bénéficiaires supposés de la modernité. Ils clament les mérites de leur culture autochtone ou en revendiquent la supériorité alors même qu'ils en ont été déracinés.
Quels que soient leur culture d'origine et les accents locaux de leur rhétorique, ces hommes marginalisés ciblent ceux qu'ils considèrent comme des élites vénales, intraitables et menteuses. Donald Trump a fait surgir sur le devant de la scène les nationalistes blancs enragés d'avoir été dupés par des libéraux mondialisés. Un même dégoût des technocrates et cosmopolites londoniens a mené la Grande-Bretagne au Brexit. Les nationalistes hindous, le plus souvent issus de l'échelon inférieur de la classe moyenne, instruits, avec une certaine expérience de la mobilité, visent des Indiens anglophones "pseudo-sécularistes" en les accusant de dédain pour l'hindouisme et les traditions vernaculaires. Les nationalistes chinois méprisent la petite minorité de leurs compatriotes technocrates pro-Occidentaux. Les islamistes radicaux, fervents autodidactes de l'islam, passent beaucoup de temps à décrypter les différences entre les vrais musulmans et les musulmans de façade, ceux qui ont sombré dans l'hédonisme et le déracinement de la société de consommation. » (pp. 98-99)
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1. « Un fait prête à réflexion : à l'époque où D'Annunzio ouvrait des perspectives à une politique wagnérienne de grand spectacle, environ 20% seulement de l'humanité vivait dans des pays qui pouvaient se revendiquer indépendants. En Asie et en Afrique, les religions et les systèmes philosophiques ancestraux offraient encore à la majorité des populations une interprétation fondamentale et essentielle du monde, susceptible de donner du sens à la vie et de créer des liens sociaux et des croyances partagées ; il existait également une structure familiale très solide ; des institutions intermédiaires, professionnelles et religieuses, définissaient le bien commun de même que l'identité individuelle. Ces attaches traditionnelles – féodales, patriarcales, sociales – pouvaient être très oppressives. Mais elles permettaient aux êtres humains de coexister, très imparfaitement, dans les sociétés au sein desquelles ils étaient nés.
En d'autres termes, en 1919, un nombre relativement limité d'individus pouvaient éprouver de désenchantement à l'égard de la modernité libérale pour la simple raison que seuls quelques-uns d'entre eux y avaient eu accès. Depuis, cependant, des milliards d'autres ont été exposés aux promesses de liberté individuelle dans une économie mondiale néolibérale qui oblige constamment à improviser et à s'ajuster – au rythme de l'obsolescence qu'elle impose. Mais l'avertissement de Tocqueville résonne encore à nos oreilles : "Pour vivre libre, il faut s'habituer à une existence pleine d'agitation, de mouvement, de péril." Faute de quoi, on passe très rapidement de la liberté sans limites à une soif de despotisme sans bornes. » (pp. 39-40)
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6. « Dans chaque cas humain, l'identité se révèle poreuse et inconsistante et non pas figée et distincte, encline à la confusion et à se perdre dans un jeu de miroirs. Les courants croisés d'idées et d'inspirations – la vénération nazie pour Atatürk, la dénonciation de l'Occident moderne par un philosophe français gay et sa sympathie pour la Révolution iranienne, les diverses sources d'inspiration idéologique de celle-ci (sionisme, existentialisme, bolchevisme et chiisme révolutionnaire) – indiquent que l'image d'une planète définie par des civilisations cloisonnées, elles-mêmes définies par la religion (ou son absence) est un schéma puéril. Ces croisements détruisent l'axe primaire – religieux-séculier, moderne-médiéval, spirituel-matérialiste – à l'aune duquel le monde contemporain se mesure encore, révélant que ses populations, si différent que soit leur passé, avancent sur des chemins convergents qui se recoupent par endroits.
[…]
La clé des comportements de l'imitateur ne réside pas dans un quelconque choc de civilisations, mais, au contraire, dans un désir mimétique irrépressible : logique de fascination, de l'émulation et de l'affirmation vertueuse de soi, qui lie les rivaux de façon inséparable. Cette clé réside dans un 'ressentiment', dans ces jeux de miroirs tourmentés dont l'Occident, ainsi que ses ennemis affichés et, de fait, tous les habitants du monde moderne sont prisonniers. » (pp. 192-193)
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8. « […] Dans les termes d'al-Awlaqi, "le djihad ne dépend pas d'un moment ou d'un lieu". Il est "mondial […]. Les frontières ni les barrières ne l'arrêtent." Al-Souri, qui a établi Al-Qaida en Europe, et l'a relié aux djihadistes radicaux d'Afrique du Nord, du Moyen-Orient, des Balkans, de l'ex-Union soviétique et de l'Asie du Sud et de l'Est, prêchait un djihad décentralisé, nomade, presque anarchiste. Les "loups solitaires" de Daech, qui ont tué à l'aveugle en Tunisie, à Paris et à Orlando, ont entendu son appel.
En anticipant ces figures déconnectées et sans lien entre elles, Bakounine, l'un des dévoyés sociaux et exilés volontaires du XIXe siècle, a vu plus loin que ses contemporains : le déclin des idéologies développementaliste et collectiviste, une plus grande latitude d'action pour la volonté de puissance individuelle, une politique existentielle, et des façons toujours drastiques et froidement lucides de faire ou de transcender l'Histoire. Ce révolutionnaire sans patrie entrevit que dans des régions significativement étendues du monde – le nôtre – les idéologies du socialisme, de la démocratie libérale et de l'édification de nations perdraient leur cohérence et leur attrait, laissant place à des acteurs politiques mobiles et dispersés créant des spectacles violents sur la scène mondiale. » (pp. 377-378)
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Videos de Pankaj Mishra (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pankaj Mishra
Correspondant du journal le Monde en Bretagne, Nicolas Legendre vient de publier Silence dans les champs (éd. Arthaud). En 331 pages, il résume sept années d'enquête sur le système agro-industriel breton. Une investigation fouillée qui l'a hanté jour et nuit.
Dans ce livre, Nicolas Legendre met en lumière l'avènement d'un productivisme acharné en Bretagne au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, qui a contraint les petits paysans à s'endetter pour faire toujours plus de volume et enrichir une minorité. Il y décrit l'omerta que peu ont osé briser, sous couvert de progrès économique, les pressions parfois violentes subies par les rares "kamikazes". Il détaille la connivence des banques, des firmes agrochimiques, des fabricants d'équipements, des coopératives, du syndicat majoritaire, de la grande distribution, et de certains élus.
Dans cet épisode, Nicolas Legendre décrypte ces mécanismes, leurs causes et leurs conséquences. Il évoque aussi la manière dont il a travaillé pour mener cette enquête au long cours.
Après l'entretien avec Nicolas Legendre, Michaël, Mathilde et Romain, libraires à Dialogues, nous conseilleront quelques ouvrages pour compléter la réflexion.
Bibliographie : - Silence dans les champs, de Nicolas Legendre (éd. Arthaud) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21909519-silence-dans-les-champs-nicolas-legendre-arthaud
- Algues vertes, d'Inès Leraud (éd. Delcourt) https://www.librairiedialogues.fr/livre/15460416-algues-vertes-l-histoire-interdite-ines-leraud-delcourt
- L'Âge de la colère, de Pankaj Mishra (éd. Zulma) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20335238-l-age-de-la-colere-une-histoire-du-present-pankaj-mishra-zulma
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- Paysannes, d'Anne Lecourt (éd. Ouest France) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21910014-paysannes-anne-lecourt-le-breton-editions-ouest-france
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- Notre pain est politique, de Mathieu Brier (éd. de la Dernière lettre) https://www.librairiedialogues.fr/livre/15652892-notre-pain-est-politique-les-bles-paysans-face--mathieu-brier-editions-de-la-derniere-lettre
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