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EAN : 9782072940293
272 pages
Gallimard (23/09/2021)
4.6/5   10 notes
Résumé :
Les femmes entrées en résistance de 1940 à 1944 ont longtemps été les oubliées de l'Histoire. De toutes origines et de tout âge, elles ont couru mille dangers. Certaines hébergent et sauvent les pourchassés, rédigent des journaux, confectionnent des faux papiers. D'autres espionnent, soignent les internés des camps, ravitaillent le maquis, fabriquent des explosifs. Il y a celles qui rejoignent Londres ou qui codent des messages pour la France libre. Aucune mission n... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
L'historienne Dominique Missika nous emmène à la rencontre de femmes qui ont résisté — certaines dès 1940 — seules ou au sein de réseaux.

L'autrice a choisi une présentation par thématiques, chacune regroupant des types d'actions similaires et des portraits de femmes s'étant illustrées dans ce domaine. Les actes mis en lumière concernent tant la publication de journaux clandestins que l'espionnage, le transport d'armes, l'hébergement d'enfants juifs ou encore, par exemple, la lutte au sein des maquis. Ils se déroulent dans la zone libre, mais aussi dans la zone occupée, les prisons et les camps.

Ces femmes qui se sont battues pour notre liberté viennent de France et de l'étranger, ont de 15 à 70 ans, sont chrétiennes, juives, athées, communistes, socialistes, agricultrices, chimistes... Et si leur entrée en résistance a autant de causes qu'il y a de femmes, leur objectif est commun: en terminer avec cette guerre et sauver leur pays.

Aussi téméraires et indispensables que leurs collègues masculins, l'ennemi traite les femmes à l'égal des hommes: même répression pour tous.

Si certaines résistantes sont aujourd'hui dans nos mémoires, comme Geneviève de Gaulle, Germaine Tillion ou Joséphine Baker, l'immense majorité d'entre elles est restée dans l'ombre.
~
D. Missika nous gâte avec un sujet qu'elle a énormément travaillé, lui permettant de citer de nombreuses organisations de résistance et de nous présenter un large panel des activités de ces patriotes durant la Seconde Guerre mondiale.

Elle nous livre également beaucoup de noms de femmes exceptionnelles, la plupart étant accompagnés de photographies. Découvrir ces visages, c'est rendre palpable la vie de ces héroïnes. Certains journaux clandestins, certains courriers de prisonnières, certains dessins réalisés dans les camps sont également reproduits.

L'évolution de la place accordée aux femmes dans la société est impressionnante; la puissance de la culture (poésie, chants...) dans les pires moments est quant à elle incommensurable.

Un livre passionnant et touchant pour tous les publics ado et adultes.
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Elles ont été des invisibles durant la seconde guerre mondiale ; peu d'entre elles ont été décorées, reconnues, remerciées. Elles ont été dans l'ombre des hommes qui ont dit non au nazisme, aux mesures anti-juives en France. Et pourtant, les femmes de France ont résisté à égale contribution que les hommes de ce pays. Beaucoup ne sont pas revenue des camps, peu ont témoigné, peu ont fait connaître leur engagement et leurs actions. Si nous connaissons Geneviève de Gaulle, Germaine Tillon, Marie-Claude Vaillant -Couturier, si quelques-unes ont eu l'honneur du Panthéon, combien sont restées des anonymes ?
Elles ont exploré toutes les facettes de la résistance ; de l'édition et distribution de tracts, jusqu'à l'engagement de quelques-unes au combat dans le maquis. Résister dans le quotidien, protéger cacher et soigner les enfants juifs, tenir dans les prisons ou dans les camps, distraire les combattant tout en passant incognito des messages, faire du renseignement…
Elles venaient de tous les horizons sociaux et politiques. Françaises de naissance, ou fille de réfugiés et persécutés européens.
Toutes avaient en commun l'honneur chevillé au cops, le refus viscéral d'accepter les mesures de répression et la violence nazie.

Dominique Missika rend un hommage appuyé à toutes celles qui entre 1940 et 1944, au péril de leur vie, se sont mise au service d'une cause qui les dépassait, sans aucun espoir de retour ; juste parce qu'elle ne pouvait supporter en silence l'insupportable.
Si l'ouvrage laisse une large part au texte, il n'en est pas moins dépourvu d'une abondante documentation aux supports multiples, et parfois d'archives inédites.
J'ai beaucoup apprécié cet essai que j'ai trouvé enrichissant, agréable à lire, et vivant. Il représente à hommage émouvant aux combattantes de l'ombres qu'ont été les résistantes, et une juste mise en lumière des anonymes restées injustement dans l'oubli.


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Vous n'avez réclamé la gloire ni les larmes / Ni l'orgue ni la prière aux agonisants… Ces premiers vers de “L'affiche rouge” d'Aragon viennent à l'esprit en même temps que les yeux s'embuent à la lecture de cette galerie de portraits. Elles ont été admirables et peu admirées, souvent rentrées dans l'ombre d'où le devoir, l'évidence les en avaient tirées. La plupart d'entre-elles ne sont connues que de ceux qui s'intéressent à la Résistance, par leurs mémoires, souvent tardives, ou plus souvent par les livres consacrés. Ici, les photos leur donnent une humanité et une beauté réelle. le courage rend-il beau ? On peut se poser la question, légitimement. Maintenant, toutes nous ont quittés, ne vivent que dans le souvenir de ceux qui accordent une valeur à des mots comme “honneur…”. Mais chut, cela devient grossier par les temps qui courent. Pour rire, juste pour rire, pensons aux “héroïnes…” médiatiques actuelles : les Rousseau, féministes de télévision et autres insoumises. Amusant, non ?
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Ouvrage extraordinaire sur une thématique souvent masculine. J'y ai découvert un grand nombre de femmes courageuses, révoltées, combatives. Certaines sont connues (Germaine Tillion, Lucie Aubrac par exemple) et d'autres peu ou pas du tout. Certaines étaient là en soutien de leur mari/compagnon, d'autres avaient besoin d'agir. Ce qui est désolant, c'est de voir que très peu d'entre elles ont été honorées.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Dès sa libération, Germaine Tillion est animée par la volonté de dévoiler les crimes de la déportation. Alors qu'elle est en convalescence à Malmö en Suède, elle établit un questionnaire destiné à ses camarades pour comptabiliser leur nombre, répertorier leurs maux, recueillir les témoignages. Ce travail lui permet d'assister comme observatrice et témoin aux procès du camps de Ravensbrück qui s'étendent de 1946 à 1950.
De l'expérience du camp, sortira un maître ouvrage, Ravensbrück, paru en 1988. Ni récit ni même cri d'épouvante, Germaine Tillion met à nu, dans le régime concentrationnaire, le système économique - celui du profit, Himmler était le propriétaire du camp !-, les mécanismes psychologiques de la domination, de la détention. Elle ne cessera jamais son travail de recherche de la vérité sur les camps nazis. En 2015, Germaine Tillion entre au Panthéon en même temps que Geneviève de Gaulle.
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Videos de Dominique Missika (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dominique Missika
Dominique Missika présente son livre "Simone Veil. La cause des femmes et des enfants" publié chez Seuil.
Le 26 novembre 1974, Simone Veil monte à la tribune de l'Assemblée nationale pour défendre la loi légalisant l'interruption volontaire de grossesse. Elle entre dans la lumière. Elle n'en sortira plus. Par son courage et sa détermination, elle devient une icône que les Françaises ne cesseront de remercier. Toutefois, son engagement pour la cause des femmes ne commence ni ne finit avec cette bataille. le transfert en métropole des militantes du FLN détenues en Algérie, la réforme du droit de l'adoption, la promotion du travail des femmes sont autant de sujets qui la mobilisent en tant que haut fonctionnaire au ministère de la Justice. Puis, devenue ministre, elle améliore la protection des enfants, crée le statut d'assistante maternelle, aide les femmes à concilier travail et maternité, se bat pour les infirmières et les sages-femmes, etc. La parité sera l'un de ses chevaux de bataille. Son combat pour l'égalité réelle entre les hommes et les femmes se poursuivra, dans une étonnante continuité de conception et d'action. Profondément marquée par l'expérience concentrationnaire, Simone Veil, tout au long de sa vie, s'est appliquée à faire évoluer la société avec les armes de la loi, au nom de la justice. Grâce à de nombreux documents (brouillons de discours, notes, courriers officiels, rapports, articles de presse…), dont certains inédits, ce sont les propres mots de Simone Veil qui constituent le fil conducteur de ce livre. Il nous invite à mieux comprendre son action en faveur des femmes et des enfants, en France et dans le monde.
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