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Critique de hellrick


Moins connue que ses consoeurs Agatha Christie, Dorothy Sayers ou Ngaio Marsh, l'Anglaise Gladys Mitchell reste cependant une valeur sûre du whodunit. Née en 1901, elle obtient son diplôme en 1921 et devient alors enseignante toute en écrivant des romans policiers. Dès 1929, Mitchell lance, avec SPEEDY DEATH, le personnage de Miss Bradley, conseillère de Scotland Yard. Cette héroïne reviendra dans la majorité des romans policiers (pas moins de 66 bouquins !) ultérieurs de Mitchell. Très prolifique, la romancière en proposa un ou deux par an jusqu'à son décès survenu en 1983. Quelque peu délaissée, voire oubliée durant les dernières années du second millénaire, Mitchell bénéficie, comme beaucoup d'auteurs de l'Age d'Or, d'un regain d'attention depuis le début du XXIème siècle mais reste peu connue en France. Cependant, sept de ses romans furent traduits dans la collection « Grands Détectives » chez 10/18.

MEURTRES AU CLAIR DE LUNE, souvent considéré comme un de ses récits les plus aboutis, prend place au printemps dans la tranquille petite ville de Brentford, une localité du Grand Londres. Deux meurtres y sont commis durant les soirs de pleine lune : d'abord une acrobate de cirque puis une barmaid. Un suspect est arrêté puis disculpé et alors que l'enquête n'avance guère, chacun redoute de voir la série macabre se poursuive. le roman s'intéresse plus particulièrement à Simon et Keith, deux jeunes garçons qui vivent à Brentford en compagnie de leur grand-frère, Jack, et de leur belle-soeur, June. La famille loue également une chambre à la jeune et trop jolie Christina dont Simon, âgé de 13 ans, tombe bien sûr amoureux.

Après un troisième crime, Simon découvre différents indices qui semblent incriminer Jack : absent à l'heure du meurtre, celui-ci s'est lavé dans la rivière et, surtout, a égaré son couteau. Afin d'innocenter leur grand frère, Simon et Keith volent un couteau exposé dans la vitrine d'une de leur amie antiquaire et espèrent égarer la police. Par la suite, Miss Bradley débarque à Brentford décidée à résoudre le mystère avec l'aide des deux frangins.

L'originalité du roman, qui peut déstabiliser le lecteur de « Golden Age », réside dans le narrateur : un garçon de 13 ans, ce qui confère à cette intrigue assez classique (un tueur en série à l'oeuvre dans une ville tranquille) toute son originalité. Gladys Mitchell capture avec bonheur la psychologie de son principal protagoniste et donne à l'histoire une réelle authenticité.
L'énigme, elle, parait plus faible et sa résolution semble téléphonée, tout comme l'identité du coupable. On devine que cet aspect intéressait peu Mitchell, plus soucieuse de dépeindre avec bonheur les états d'âme de son jeune héros en route vers l'âge adulte. Un roman original, joliment écrit et effectif, qui tranche avec les recettes traditionnelles des romans policiers d'énigme de cette époque.

Malgré ses bémols et le côté prévisible de l'intrigue policière proprement dite, MEURTRES AU CLAIR DE LUNE reste à découvrir pour les curieux.

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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