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Deuxième lecture de Nancy Mitford, deuxième déception.

Son écriture n'est pourtant pas désagréable. Seulement voilà, les personnages, l'histoire ne sont que le prétexte à la satyre caricaturale d'une fausse petite élite des années 30.

Faute d'intrigue forte, le roman repose sur les interactions sociales d'une petite communauté de caractères incidemment réunis le temps d'un été dans la campagne anglaise.

Mais ce n'est pas le romantisme victorien qui règne dans ce cadre bucolique. Bien au contraire, on parle ici de course à l'héritière, d' aristocratie décatie et de fascisme insouciant.

Nancy Mitford passe à la moulinette tout un petit monde dont aucun protagoniste ne pourra trouver grâce aux yeux du lecteur.

Des personnages de médiocre moralité, d'une folle insouciance sur les sujets graves, d'une folle gravité sur les sujets futiles.

Alors j'ai remisé ma sympathie, le sort de ces personnages ayant finit par m' indiffèrer.
Et puis j'ai remisé cet ouvrage, le sort de cet ouvrage se trouve dans une boîte à livre.
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Les soeurs Mitford, qui ont inspiré à Jean d'Ormesson sa si jolie trilogie du Vent du soir, furent semble-t-il des femmes asses déjantées et pour le moins hors norme. J'ai découvert avec beaucoup de plaisir ce livre à la fois décapant et très drôle de l'une d'entre elles, Nancy, livre qui l'a brouillée avec une de ses soeurs, laquelle fréquentait d'assez près Hitler et sa bande. Ce texte nous fait en effet découvrir qu'il y avait en Angleterre des partisans de ces tristes personnages et dresse un tableau de l'époque aussi instructif que mordant. Tout y est égratigné : les conventions et les moeurs de l'aristocratie locale, la politique, l'hypocrisie sociale, les relations entre les hommes et les femmes, Nancy Mitford n'épargne rien ni personne et sa vision plutôt réaliste pose de bonnes questions, dont certaines restent d'actualité. C'est un livre qui pour avoir écrit dans un certain contexte et à une certaine époque ne s'est guère démodé et se lit très agréablement. Je compte bien lire ses autres livres.
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Lorsque nous parlons des mouvements fascistes du début du XXième siècle, nous pensons en priorité aux mouvements italien et allemand, qui ont dramatiquement marqués notre histoire. L'auteur a décidé, dans ce roman, d'écrire au sujet du mouvement fasciste anglais, celui des Union Jackshirts, moins connu.
Elle choisit pour cela une héroïne, jeune écervellée, militante du mouvement. Eugénia semble avoir choisi cette voie, plutôt qu'une autre, par rébellion, plus que par conviction, ce qui a pour effet de tourner en ridicule les Union Jackshirts. Néanmoins, ce récit léger ne fait pas oublier ce qui se passa par la suite sur le reste du continent. La bêtise et l'ignorance mènent souvent aux pires atrocités.
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Des livres de Nancy Mitford "Charivari" est celui que j'ai le moins apprécié. Certes, la lecture est plaisante , les personnages déjantés à souhait et l'atmosphère de l'époque bien retranscrite.
Il y a aussi un humour délicieusement british et des scènes à la Wodehouse.

Ce roman a brouillé l'auteur avec le reste de sa famille (certains des personnages ayant été inspirés par ses proches) et n'a pas été republié du vivant de l'auteure. Celle-ci ayant vu les drames causés par le nazisme a estimé à postériori qu'on ne pouvait traîter le fascisme avec dérision ; ce que je comprends et c'est peut-être pour cette raison que ma critique est mitigée.



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L'histoire se passe dans une Angleterre d'avant la Seconde Guerre Mondiale, dans un milieu distingué. Deux jeunes hommes, Jasper et Noël, sont en quête d'un mariage fortuné. Ils sont notamment intéressés par Eugénia, très riche héritière. Elle fait également partie de l'Union Jackshirts, mouvement patriotique, proche du fascisme. Ces deux jeunes gens vont également rencontrer d'autres dames, toutes issues de famille distinguées.
Entre ces personnes, vont se nouer des intrigues, des relations plus ou moins amoureuses, avec un arrière-fond politique (Eugénia n'aura de cesse de prôner son mouvement).
Ce livre est très bien écrit. C'est une caricature d'une certaine société aisée complètement en décalage avec son époque. de plus, l'auteur montre un aspect historique peu connu : l'existence d'une forme de fascisme en Angleterre. Enfin, l'humour de l'auteure est remarquable. Par des situations grotesques, elle montre le ridicule d'une société fondée sur le spectacle et l'apparence. C'est vraiment à lire : à la fois instructif et drôle.
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Un roman paru en 1935 et jamais republié depuis, il me semble d'ailleurs qu'il était inédit en français. Dans la « upper-society » anglaise, un jeune homme qui vient de faire un petit héritage part à la conquête d'une jeune fille de bonne famille afin de passer le reste de ses jours à l'abri du besoin.

C'est une comédie de moeurs assez sympathique, qui croque avec délices les travers d'une société aveuglée par sa méconnaissance du monde et qui va se jeter à corps perdu dans … le nazisme. Un portrait sans concession de ces aristocrates anglais qui ont encouragé Hitler, le tout dans une ambiance légère et assez loufoque. Un vrai plaisir !
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Soyons clair, pour ceux (et celles) qui n'aurait jamais lu Nancy Mitford, ce n'est pas Charivari que je conseillerai en premier, mais plutôt l'amour dans un climat froid.
Si vous aimez Wodehouse et l'humour anglais en général avec son florilège de personnages complètement déjantés, sa dérision voire son ironie et des situations plus loufoques les unes que les autres, vous trouverez votre compte dans ce roman.
Si vous avez une préférence pour le Vaudeville avec un quiproquo à chaque porte qui claque, vous devriez apprécier aussi. Ne vous attendez pas à de gros éclats de rire, des sourires tout au plus.
Et si tout comme moi vous lisez Charivari en transposant les personnages en 2017, alors votre sourire sera très figé. Après la seconde guerre mondiale, Nancy Mitford n'a pas voulu rééditer le roman, notamment parce n'était plus possible de rire de ces fous.
La quasi intégralité se passe dans un village anglais, entre son auberge, un chateau, une demeure assez bourgeoise, sa place de village et son commerce local.
Alors les personnages:
Nous avons Noël Foster, l'éternel naïf victime de la roublardise de ses amis. Il vient d'hériter d'une vieille tante et espère pouvoir épouser une riche héritière, qu'il reste à trouver. Il est pour le moins sceptique et un peu méfiant avec les théories de l'extrême droite.
Son acolyte Jasper Aspect, le roublard de service, le cynique sympathique. Il appartient à la vieille noblesse désargentée et il met un point d'honneur à vivre (à bien vivre même) au crochet des autres plutôt que de s'abaisser à travailler. Il n'adhère pas à toute l'idéologie l'idéologie nazi mais il est malgré tout séduit par la critique qu'elle fait du système en place et de ses dérives aboutissant à la ruine présumée du pays.
Eugenia Malmains, l'héritière n°1. 15 ans, aussi cinglée que jolie et accessoirement totalement convaincue par le national socialisme dont elle en révèle toute la stupidité malgré elle.
Lady Chalford, grand-mère d'Eugénia. Tout aussi folle dans un autre genre, elle vit selon les préceptes de la noblesse du XIXème siècle. Derrière l'humour, on comprend mieux comment certains nobles anglais, dont Eugénia, enfermés dans un tel carcan, ont pu se fourvoyer.
Miss Jones (Lady Marjorie Merrith) et Miss Smith (Poppy St Julien), la première est une grande héritière de la haute noblesse qui voyage incognito en compagnie son amie mal mariée, Poppy alias Miss Smith. Poppy n'est pas hostile à Hitler sans être vraiment politiser. Par contre Lady Marjorie va être un peu plus sensible aux sirènes du national socialisme. Rétrospectivement, on sait que ce type de personnes, plus posées, moins exaltées, se sont révélées bien plus dangereuses que les "Eugénia" qui n'auraient jamais réussi sans la "caution de moralité".
Anne-Marie ( Bella) Lace, la snob, prétentieuse qui se pique de pseudo culture. Elle est mariée à un gentleman farmer dont elle se croit supérieure, sans lui arriver à la cheville. Elle est une Bovary que Nancy Mitford prend un malin plaisir à ridiculiser toutes les trois pages pour nous faire sourire. Elle était proche d'artistes socialistes fermement opposé au national unionisme. Elle n'hésite pas à les trahir pour servir ses rêves de grandeur sans adhérer pour autant à aucune idéologie. Sa lecture des journaux se limite à la mode et aux évènements mondains.
Le Major Lace, un homme simple qui aime s'occuper de sa ferme au grand dam de son épouse, ami de Wilkins. Certainement un des personnages les plus sympathiques. Il attire même la sympathie de Jasper dès la première rencontre malgré leurs différences. le major Lace aime sa femme mais n'hésite pas à s'opposer à son snobisme qui confine à la bétise. On ne connaît pas ses opinions politiques. Terrien, il ne semble être intéressé que par son travail et ses bêtes.
Mr Wilkins, un habitant du village, un bout en train que tout le monde aime sauf Anne-Marie, trop snob pour apprécier l'homme...et nous l'aimons d'autant plus par avance ce brave Wilkins... Mais l'homme est sensible aux sirènes de l'extrême droite. Il est l'équivalent au masculin et version petit notable local de lady Marjorie. Très dangereux derrière sa bonhomie.
Les jeunes gens de Rackenbridge, des artistes, crèvent la faim, admirateurs d'Anne-Marie autant que de l'aide qu'elle peut leur apporter. Socialistes, ils s'opposent au national socialisme, potentiellement violents pourtant, ils sont aussi assez antipathiques.

L'essentiel du roman tourne bien sûr autour de la course à l'héritière et aux jeux de l'amour et du hasard qui peuvent déjouer tous les plans.

Mais il difficile d'oublier le contexte, d'autant plus que le roman n'est pas le plus abouti de Nancy Mitford dans le genre "humour romance".
Derrière la façade de l'humour, on voit comment certaines idées nauséabondes peuvent se développer, faire sourire, puis frémir et quand on réagit il est trop tard. Dans ce roman, Nancy Mitford est à la sociologie politique anglaise des années 30 ce qu'Astérix et Obélix (versions avec Goscinny) sont à la sociologie française.
Pour Nancy Mitford, assez conservatrice, l'alternative gauchiste aux vieux politiciens corrompus qui s'accrochent à leur siège n'est guère plus réjouissante. les artiste gauchistes se révèlent impuissants et troubles fête pour ne pas dire violents et lâches.
Nancy Mitford fait toutefois preuve de pessimisme à mon sens. J'ai la faiblesse de penser qu'il existe une autre alternative, heureusement pour mon moral. En fait, je crois la reconnaître dans Jasper, noble, superficiel et pique assiette mais sympathique, drôle. Il est sensible à la critique de la société par les extrémistes, sans adhérer à tout pour autant. Il éprouve de la suspicion pour les artistes socialistes.

Avant de condamner Nancy Mitford pour ne pas avoir compris à qui elle avait affaire, rappelez-vous, elle écrit en 1935. Nous sommes nombreux à avoir ri lorsque Trump s'est présenté aux élections, nous sommes nombreux à penser que certains partis "posent les bonnes questions" et combien en déduisent que leurs réponses doivent donc être bonnes aussi?
Essayez de remplacer chaque personnage par une personnalité actuelle... c'est effrayant, vraiment.
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C'est le premier roman de Nancy Mitford que je lis, et, j'avoue ne pas avoir été déçue par ma lecture.

J'ai beaucoup apprécié le portrait lucide, voire acide que porte l'auteur sur la haute société anglaise de l'entre deux guerre ainsi que sur la montée du nazisme.

Nancy Mitford est un auteur que je continuerais à suivre avec beaucoup d'intérêt et de plaisir !!!
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Déçu... L'intérêt "historique" (l'incroyable famille Mitford) ne sauve pas cette tentative de vaudeville ruralo politique.
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Un livre que j'ai adoré. Je ne connaissais pas cette auteur et je trouve qu'il faut au moins lire un de ses romans.
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