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Quand, sommé par sa femme de s'occuper un peu plus de son fils, son père emmène Ryôta à ses séances de zazen du dimanche matin, il est loin de se douter des répercussions que cela aura sur sa vie et sa famille. Ryôta est un enfant turbulent qui ne tient pas en place, sauf au temple où il semble se discipliner. A 8 ans, il annonce même vouloir devenir moine zen. Son père ne le prend pas au sérieux mais le temps passe et Ryôta ne dévie pas du chemin qu'il s'est choisi. A 15 ans, l'adolescent branché, le lycéen tire-au-flanc, quitte la maison familiale pour entreprendre son apprentissage. Tondu, vêtu de blanc, Ryôta quitte tout, laisse derrière lui des parents désemparés et entre dans les ordres. Désormais il ne sera plus leur fils mais Ryôkai-san, le fils adoptif de l'abbesse du temple et de Monsieur Ota, son bodai oya, un père selon Bouddha.

Cette histoire, raconté par le père, évoque finalement très peu la vocation religieuse. Il s'agit plutôt pour Kiyohiro Miura de parler de la paternité et de l'envol d'un enfant hors du nid. Bien sûr, le cas est extrême puisque le futur moine coupe tous ses liens avec sa famille et sa vie d'avant.
Sur le ton décalé de celui qui a accepté la situation, il revient sur son cheminement depuis le moment où son fils a annoncé sa décision. Il raconte son étonnement, sa fierté, ses doutes, ses questionnements, ses regrets et les conséquences sur sa vie de famille, sa fille, jalouse de l'attention dont bénéficie son frère, sa femme qui souffre en silence et lui reproche les faits. Car il ne peut s'empêcher de se demander jusqu'à quel point il a influencé son fils. A-t-il transféré sur lui son propre désir d'entrer dans les ordres ? Des questions qui auront une réponse ou non le long de cette réflexion qui finalement est celle de tous les parents qui voient un jour leurs enfants tracer leur propre chemin et qu'il faut accompagner du mieux que l'on peut.
Un livre tendre, drôle et zen.
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De ce roman, je retiens surtout l'étonnement des parents devant la décision de leur fils de devenir moine dans un monastère bouddhiste. Puis ensuite le déchirement lorsqu'ils l'emmènent définitivement dans ce monastère, sachant qu'ils ne le reverront que rarement. Enfin « déchirement » n'est peut-être pas le mot, puisqu'ils ne laissent pas transparaître leurs sentiments devant leur fils. Comme souvent, au Japon, on ne laisse pas voir son trouble – ce serait une faiblesse. Reste leur questionnement, légitime, sur le choix de leurs fils. le grand moment est le changement de nom de leur fils à son entrée dans les Ordres. Comme s'il n'avait jamais été leur enfant. Des deux points de vue de narration, celui du fils et celui des parents, c'est le deuxième que l'on retient. Enfin, lorsqu'on est parents ! Un irrémédiable sentiment de perte.
Tout cela, comme souvent dans cette littérature, se fait lentement, par instillations successives, progressives, au fil des méditations au temple.
Le tragique arrive sans prévenir.
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Je veux devenir moine zen: c'est ce qu'annonce de but en blanc Ryôta , un petit garçon à son père lorsqu'ils rentrent tous deux d'une séance de zazen.

Ce n'est pas, contrairement à ce que le titre pourrait laisser supposer, la description des étapes de l'initiation d'un futur moine mais le cheminement de la réaction du père : réflexions sur l'ambition projetée sur ses enfants, sur la paternité et sur l'évolution d'un couple lorsqu'un enfant quitte le nid familial.

Pas évident pour ces parents d'accepter le choix de leur fils, on peut d'ailleurs se poser la question de savoir si cette affirmation formulée par un enfant si jeune n'est pas ensuite entretenue par les adultes , le père d'abord qui peine lui même à trouver le bon chemin dans sa vie par manque de courage et d'initiatives , et puis cette nonne vieillissante et peu sympathique qui voit dans le jeune garçon son successeur à la tête du temple.

Comment réagir lorsque votre fils change de prénom et de nom, à qui on attribue de nouveaux parents et ne revient plus au domicile familial, devenant un étranger pour les siens.

Pas facile de tourner la page !
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« le jour où mon fils m'a déclaré : « Je veux devenir moine zen ! », je suis tombé des nues.
C'était un dimanche matin du début du printemps, alors que je me rendais comme à l'accoutumée à une séance de zazen, où j'avais pris l'habitude de l'emmener. Il venait à peine d'entreprendre sa troisième année de l'école primaire. »

Dès la première phrase, on rentre dans le vif du sujet, pas de préambule, pas d'introduction. L'histoire est donc toute simple : un fils affirme à son père qu'il veut devenir moine.

Ainsi, cette petite phrase anodine prononcée dans l'enfance de ce jeune garçon va bouleverser sa vie mais surtout celle de son père et de sa famille.

Tout d'abord, le père se sent empli d'une grande fierté à voir son fils déterminé à rentrer dans les ordres. Mais, il n'a pas mesuré les conséquences d'un tel acte. Déchirement du noyau familial, perte d'un fils, rupture de tout contact avec lui. Au fil des jours passés à observer de loin (de très loin, même) la progression de son fils, ses sentiments deviennent beaucoup plus complexes : est-ce le bon choix pour son fils, reproche incessant de sa femme, de sa fille, jalousie envers l'abbesse du temple extrêmement (trop ?) possessive. Y a t-il des regrets à avoir ? N'a-t-il pas eu lui-même le désir de devenir moine mais sans en avoir le courage ?

Kiyohiro Miura explique également dans ce roman, en quelques mots simples aux lecteurs non initiés, la philosophie de l'école Soto Zen de Maître Dôgen. Mais l'avantage du Sôtô Zen est sa simplicité qui repose essentiellement sur la pratique de la méditation assise : zazen.

« Marcher, prendre le train, jouer avec un enfant, voilà le zen. Il n'y a rien dans le monde qui ne soit zen. Rien qui ne soit Koan. C'est la pensée fondamentale de Dôgen, la vérité en tout chose. »

J'avais déjà lu ce roman, il y a quelques années, époque où je découvrais le zazen et il fut un excellent moyen d'accéder (même si c'était juste un effleurement) au monde zen. Cependant, j'ai eu envie de m'y replonger aujourd'hui et j'y ai découvert quelque chose de plus profond qui m'avait échappé à la première lecture (et pour cause) : le rôle du père, ses pensées, ses choix, ses désirs, son implication dans la cellule familiale. Plus qu'un livre zen, c'est avant tout et surtout un livre sur la paternité et l'éducation...

Un fils qui n'appelle plus son père, papa, sa mère, maman, un fils qui change de patronyme et qui prend officiellement un nouveau père d'adoption pour les bienfaits du temple...

Un livre comme un koan zen.
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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Touchant et instructif
Quand son fils de huit ans, plutôt turbulent, lui annonce qu'il veut être moine zen, le narrateur croit à une passade. Pourtant c'est bien lui qui l'emmène tous les dimanches à ses séances de zazen ( méditation assise) et qui lui a fait connaître l'abbesse du monastère. Le temps passe, s'il est toujours calme et concentré au temple, Ryôta est en train de mal tourner au collège et ses résultats sont désastreux. Le père pense alors à le faire entrer dans une école religieuse. Il consulte l'abbesse, une femme de caractère, qui compte bien faire de Ryôta son successeur...

L'histoire est racontée du point de vue du père. Le père est d'abord insouciant et égocentré, puis rapidement déstabilisé quand son fils tourne mal. Il consulte l'abbesse, femme imposante, se soumet complètement à ses décisions. La mère est étrangement conciliante. Mais La rupture devient très concrète avec un changement de nom et une adoption en bonne et due forme devant un juge ! Quelle horreur ! Le départ de Ryôta va enfin déclencher des disputes conjugales ! Cette abbesse est-elle honnête ? Une remise en question du père. N'a-t-il pas agi par procuration ? La jalousie de la petite soeur. Et moi ? Le seul qui va rester zen malgré son renoncement symbolisé par des cassettes que lui dispute sa petite soeur, c'est Ryôta, énigmatique jusqu'au bout.
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Le court récit Je veux devenir moine zen (Chônan no shukke en version originale) est paru au Japon en 1988. Cette même année, son auteur Miura Kiyohiro a remporté grâce à lui le prix Akutagawa, un des prix littéraire des plus prestigieux de l'archipel, que l'on compare souvent au Goncourt français.
C'est grâce à la traduction par Elisabeth Setsugu et la publication par les excellentes éditions Picquier que j'ai pu découvrir le temps de ces quelques 130 pages les impératifs qui s'imposent à qui veut devenir moine zen et, aussi, à ses parents.
Ici c'est le père du jeune Ryôta qui raconte. Alors que lui-même a vécu huit ans aux États-Unis, qu'il a pas mal couru les filles, après son mariage et la naissance de son aîné, il se met à la pratique du zazen, la méditation assise dans le bouddhisme zen, dans un temple dirigé par une abbesse hors du commun, tel qu'il nous la présente. Son fils l'accompagne à partir de sa primaire, même s'il ne pratique pas. Pourtant alors qu'il n'a que huit ans, le garçon déclare qu'il veut devenir moine zen. Sourire amusé du père, bien sûr, les enfants changent d'avis si souvent.
Mais cette idée persiste au fil des années et l'abbesse l'encourage. Adolescent, il débute sa formation, dans un collège bouddhiste et dans le temple où l'abbesse devient son maître d'apprentissage.

Si celui-ci se révèle astreignant pour le jeune disciple, encore enfant mais qui s'y soumet de bonne grâce, ses parents prennent pleinement conscience de tous les changements que cette vocation implique. C'est perdre en quelque sorte leur enfant qui doit progresser sur le chemin de l'ascèse et du Bouddha.
C'est tout l'intérêt du récit de Miura Kiyohiro que de montrer les doutes paternels, les interrogations, les déchirures intimes en même temps que la fierté de voir son fils suivre une voie qu'il a choisie. Cela renvoie aussi le père à lui-même, à ses propres errements et à ce qui importe dans son existence.
Si la vie de moine zen induit des renoncements énormes de la part du disciple, ils sont tout aussi terribles pour la famille proche. Généralement les apprentis sont fils de bonze et doivent pouvoir reprendre le temple paternel. Or Ryôta est issu d'une famille laïque. La coupure n'en est que plus grande et conséquente.

La quatrième de couverture indique que ce roman est largement autobiographique. En tout cas, une lecture très enrichissante qui questionne sur la famille, la parentalité et les choix de vie particuliers.
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Ma première impression a été un petit livre tout doux, à la fois dans son écriture et dans son sujet : un petit garçon qui veut devenir moine zen, alors qu'il n'a pas 10 ans. Qu'est-ce qui le motive ? D'où lui vient cette idée ? Car, quand il n'accompagne pas son père, le dimanche, à la séance de zazen (séance de méditation), il vit comme tous les garçons de son âge, il désire ce que tous les enfants désirent alors comment expliquer ? D'ici quelques années, il aura oublié cette idée saugrenue !

C'est à travers les yeux du père que l'on suit Ryota, au fil des ans, jusqu'à ce que son désire se manifeste à nouveau et lui fait franchir le pas.

J'ai trouvé dommage que la mère de Ryota et sa petite soeur soient des personnages secondaires. de même que Ryota lui-même. On ne sait pas ce qu'ils pensent. C'est le père qui est le personnage principal, avec ses questionnements. Et en fin de compte, on n'a aucune réponse. Ou alors, elles ne m'ont pas sauté aux yeux.

Et quelques jours après la lecture;, j'ai ressenti un certain malaise par rapport à cette histoire. Ce qu'est la formation d'un moine zen. Ce n'est pas tant le caractère austère de la vie de moine, la tonsure, l'habit qu'il revêt, les études et les tâches ménagères qui aident à faire le vide, mais surtout la coupure qui a été imposée entre Ryota et ses parents. le lien familial a été tranché net ! le garçon a dû changer de nom, son état civil existant purement et simplement supprimé. Il a été adopté par l'abbesse chargée de sa formation, elle lui a donné un parrain qui n'était autre qu'un père de substitution.

Le lien parental a été sectionné, avec pour explication :
"Je vous préviens que je ne le laisserai pas retourner chez vous pendant trois ans. Il doit se débarrasser de toutes les impuretés du monde séculier qui imprègnent son corps."
Ne parle t-on pas plutôt de son esprit ?
"Lui aussi, cet enfant, il a de qui tenir avec son tempérament pointilleux et nerveux. Il faut absolument corriger cette tendance."

Soumission de tous. Autorité inflexible de l'abbesse. Lavage de cerveau. Tout ceci m'a fait penser plutôt à une secte. Et c'est ce sentiment qui me reste.
Ou alors, je suis passée complètement à côté.
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Kiyohiro Miura est un écrivain japonais contemporain pratiquement inconnu en Occident. Pourtant, il fut distingué par le prix Akutagawa (c'est à ce jour le plus grand prix littéraire japonais) pour le roman que je vais critiquer ici. Je ne sais pas si Kiyohiro Miura est un écrivain apprécié dans son pays en dehors du prix qu'il reçut, mais il semble être très peu traduit. Je n'ai trouvé, par exemple, aucune page Wikipédia à son nom en langue espagnole, allemande ou bien italienne. de plus, la page Wikipédia en langue anglaise consacrée à Kiyohiro Miura est encore plus courte que celle en langue française. Tout ceci, me laisse à penser que : « Je veux devenir moine zen ! » n'a été traduit que chez nous. Voilà ce que j'avais à dire sur l'auteur.

Ainsi, « je veux devenir moine zen ! » est un roman relativement court, puisqu'il contient à peine 140 pages, qui raconte l'histoire d'une famille dont le fils veut devenir bonze. L'auteur nous plonge d'emblée dans l'histoire puisqu'il commence son livre par l'incipit suivant : « le jour où mon fils m'a déclaré : « Je veux devenir moine zen ! », je suis tombé des nues. C'était un dimanche matin du début du printemps, alors que je me rendais comme à l'accoutumée à une séance de zazen, où j'avais pris l'habitude de l'emmener. Il venait à peine d'entreprendre sa troisième année de l'école primaire ». Je trouve qu'il y a un peu d'Albert Camus dans ce début de texte qui me fait penser aux premières phrases du roman « L'étranger ». Phrases courtes, mélancoliques, envoûtantes… Oui, le style de l'auteur est épuré. Aussi, cette déclaration d'un fils encore jeune à son père ne va pas inquiéter outre mesure celui-ci, qui pensera dans un premier temps que le désir de son fils n'est que passager. Puis, l'enfant, un court instant doutera, avant de plonger dans l'opiniâtreté. Aussi, face au fils et à son désir de devenir moine zen, le père va connaître plusieurs phases émotionnelles : la fierté, l'inquiétude, l'acceptation, le doute, le renoncement, etc. J'en viens à me demander si le père ne passe pas par les sept étapes du deuil. Puis, face au père, il y a une femme en colère, une femme soumise, une mère impuissante, une mère en peine de voir son fils s'éloigner trop vite du cocon familial. Enfin, il y a la petite soeur espiègle qui ne comprend pas tout ce qui se passe autour d'elle. Elle aussi grandit trop vite...

Ce livre dépeint de manière subtile la cellule familiale, et la psychologie de ces différents membres. le narrateur qui n'est autre que le père va de manière sensible nous parler de lui et de la relation qu'il entretient avec son fils. le thème principal de ce roman est bien entendu l'éducation. Laisser voler son enfant de ses propres ailes n'est pas toujours facile. À partir de quand doit-on arrêter d'orienter les choix de son fils ou bien de sa fille ? À partir de quand un enfant est-il suffisamment mûr pour prendre ses propres décisions ? Cependant, dans ce roman riche en thèmes, il n'est pas seulement question d'éducation, mais aussi de libre arbitre et de religion. J'ai trouvé les différentes étapes, de la prise de pouvoir de l'abbesse sur l'enfant, terrifiantes. L'enfant, en fin de compte perd son libre arbitre et il se retrouve coincé et incapable de faire marche arrière comme une personne coincée dans une secte. Les différentes religions ne sont-elles pas des sectes qui ont réussi ? Vaste débat…

Ce qui m'a plu aussi dans ce merveilleux petit roman à la fois sensible et sobre, c'est que l'on en apprend beaucoup sur la culture japonaise et le zazen. D'ailleurs, il y a en fin de livre un glossaire très instructif. Avez-vous lu ce roman ? Qu'en avez-vous pensé ?
Lien : http://deslivresetdesfilms.c..
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Comme un kôan zen. Je trouve la comparaison bien exagérée.
Ce livre commence avec légèreté et humour. Puis nous découvrons les sentiments de parents poussés à livrer leur fils au bouddhisme et à une abbesse qui selon moi a perdu ses qualités altruistes et humaines depuis bien longtemps.
Face aux demandes de l'abbesse, les Kimura laissent le jeune Ryôta partir de la maison, être adopté, tourner le dos à sa famille... au nom des préceptes du dogme. La scène avec le père spirituel est insoutenable. Je vois en l'abbesse un gourou manipulateur. Ce n'est pas une lecture pour moi, elle va à l'encontre de ce que je pense, et même me conforte dans ma pensée.
Cela dit l'auteur a un style simple, et plaisant à lire.
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En assez peu de pages, ce livre permet de saisir pas mal d'éléments et de culture bouddhique japonaise.
L'ascèse, le retrait, choisir et comprendre par la pratique.
La difficulté aussi de laisser ses enfants vivre leur vie, vivre leur choix, et de quoi sont fait ceux-ci, ce.ux qui nous échappe, ce.ux qu'on veut retenir, ce.ux qu'on projette, ce.ux qu'on ignore, ce.ux qu'on tente d'atteindre.
Une intro.
Légère et intense, un certain esprit du Japon.
Et qui laisse toutes les portes autant ouvertes que fermées. La porte se referme sur un avenir qui s'ouvre.
L'avenir se referme derrière la porte ouverte.
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