AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Mimeko


Trois jours après l'assassinat par strangulation d'Imai Naoko, une étudiante de vingt et un ans, employée à temps partiel, on retrouve le corps lardé de coups de couteau de Tokoroda Ryôsuke, la cinquantaine - il avait un poste à responsabilité chez Orion Foods, était marié et père d'une jeune fille Kazumi. L'équipe de policiers, qui subit réorganisation, manque de personnel et coupes budgétaires, se rassemble dans des locaux peu pratiques et commence l'enquête qui s'oriente vers la recherche d'un lien entre les deux victimes. L'enquête prend une nouvelle tournure quand les policiers, en exploitant l'ordinateur familial des Tokoroda, découvrent que le père de famille s'était créé sur internet, une famille - un garçon, une fille et une femme !. Pour en savoir plus et démêler le réel du virtuel, les enfants virtuels sont convoqués comme témoins et Kazumi, la fille réelle, assiste aux interrogatoires dans la salle voisine, munie d'une glace sans tain.

Du sang sur la toile est une très bonne surprise, on suit l'équipe policière qui s'organise tant bien que mal avec les moyens du bord et qui tâtonne pour enfin avoir une piste sérieuse à creuser et c'est le huis clos organisé par l'équipe qui permet de faire monter la pression et de donner l'intensité à cette enquête qui reste lente, pas de poursuite, pas de multitude de suspects, mais plutôt une réflexion psychologique et surtout sociologique qui donne un éclairage sur la société japonaise apparemment grégaire mais qui révèle le malaise des individus, nombreux à souffrir de solitude, qui prennent la tangente en se réfugiant dans le virtuel, et fuient ainsi la réalité où cohabitent les membres d'une même famille qui ne savent plus communiquer ou qui s'ignorent.
L'intrigue se tient, mais c'est véritablement le contexte qu'a créé Miyuki Miyabe qui en fait tout l'intérêt. Beaucoup moins de rythme que dans son roman "Une carte pour l'enfer" mais le récit se tient et bénéficie d'un coup de théâtre final surprenant.
Commenter  J’apprécie          365



Ont apprécié cette critique (34)voir plus




{* *}