-Je vais te dire une chose....Pour moi, l'argent, c'est le principal. T'auras beau dire : l'amour ! les sentiments ! mais sans argent, tu n'arriveras à rien. Les sentiments ,oui ! La santé ,bien sûr !mais avec ce qu'il faut dans le porte-monnaie ! Personne ne me fera démordre de ça !
- Si c'est comme ça , tu n'as qu'à me guérir de ma cleptomanie avec ton argent ! P.81
Il porta la main drotie à son cœur qu'il crut bien sentir palpiter à cent vingt battelements la minute. Pour retrouver son calme, il respira profondément et ferma les yeux, mais n'en fut que plus alerté par la rapidité de ses pulsations. Tirant de son enveloppe sa petite revue, il feuilleta pour y relire son poème :
Combien de cœur peut-il y avoir en moi ?
Deux, quatre, six, huit... neuf ou dix...
Non, comme ces deux là se ressemblent,
Quatre-vingt dix ou cent...
Et puis non, par moment, ils sont différents,
Peut être mille...
Et puis non ! Pour qu'il en naisse un,
Il faut quelque de... différent !
Ah ! avec ces cœurs sans nombre,
Je change plus vite que la lumière !
Bizarre quand même, qu'avec un cœur
Qui change à l'infini,
Nous vivons dans un monde que nous croyons fini ?
Les poèmes qu'il aimait, lui, c'était par exemple celui qui ouvre Le Rivière Chikuma de Tsumura Nobuo :
A la fin du voyage
A quelqu'un
Pouvoir dire
Il était vraiment long, ce pont... »