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Elisabeth Suetsugu (Traducteur)
EAN : 9782809701180
101 pages
Editions Philippe Picquier (19/06/2009)
3.47/5   97 notes
Résumé :

Un recueil de contes inédits par l'une des grandes figures littéraires du Japon, dont l'humour et le merveilleux ont toujours, comme chez Andersen, une résonance intime et douloureuse.

Dans un univers de fantaisie et de mystère, ces histoires ont parfois la saveur des fables et ce sont souvent de vrais drames qui ont lieu, dont les protagonistes sont des enfants, des animaux, des plantes ou même des étoiles.

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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Quelle jolie découverte que ce livre, présenté chez un libraire, à l'occasion du Nouvel An chinois !

Le postface m'a permis d'en savoir un peu plus sur cet auteur japonais, mort jeune, à 37 ans, en 1933. De foi boudhique, il était idéaliste et recherchait une vie simple, se montrait altruiste.La mort de sa soeur, son oeuvre non reconnue, puis sa maladie, autant de chagrins et souffrances qui jalonneront sa- courte- vie.Il ne deviendra célèbre qu'après sa mort.

Ce recueil de contes s'adresse à tous. Ils sont destinés " à un âge universel", selon Yoshimoto Takaaki. Et c'est vrai qu'ils abordent, même si c'est de façon très farfelue , des thèmes essentiels: la notion du Bien et du Mal,notamment, qui apparait dans chaque conte, plus spécialement dans la fable ( on pense à La Fontaine car les animaux y sont personnifiés et une morale est sous-entendue) " L'araignée, la limace et le blaireau ".

Un autre conte, " le bureau des chats" évoque plutôt la discrimination, à travers les injustices infligées au chat bistre , parce qu'il est différent des autres.On pense aussi que l'auteur y critique les administrations sans utilité.

Outre l'humour, la fantaisie ( les animaux font par exemple des prises de sumo...), j'ai apprécié surtout la poésie magnifique de certains textes: à cet égard "La vigne sauvage et l'arc-en-ciel" ainsi que " le faucon de nuit devenu une étoile" sont de pures merveilles.

Je regrette une chose, expliquée en postface et dans les notes, c'est que la traduction ne permet pas de comprendre certaines subtilités de l'auteur : il crée des onomatopées, déforme les mots, leur donne plusieurs sens. Cette inventivité ne nous est pas vraiment perceptible...

Terminons par une bouffée de poésie: " Un vent froid effleure soudain à l'est la crête grise des montagnes et un grand arc-en-ciel apparait délicatement dans le ciel, dessinant un pont comme ceux dont sont traversés les songes. Alors la sève bleutée de la vigne sauvage se met à couler à flots."

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Le Bureau des chats est un recueil de cinq contes écrits entre 1918 et 1920 par le génialissime Kenji Miyazawa (1895-1933). Celui-ci était professeur dans une école agricole de la préfecture d'Iwate et adepte fervent de la secte bouddhiste de Nichiren. Ces contes et poèmes n'ont été découverts et publiés qu'à partir de 1930. Ils ne sont pas, à mon avis, destinés aux enfants, à part peut-être le premier.
J'avais beaucoup apprécié Train de nuit dans la Voie lactée et les Pieds nus de Lumière. J'ai retrouvé dans ce recueil son imagination exceptionnelle, sa grande sensibilité à la nature et un peu d'humour. Mais il m'en aurait fallu davantage pour avaler une coupe que j'ai trouvée bien amère. le recueil est triste. Souvent, presque toujours, les personnages sont des victimes. Ils subissent le mensonge, la violence, les discriminations. On éprouve beaucoup de compassion pour eux et on aimerait que les méchants soient punis à la fin. Mais non, il faut accepter son destin, suivre sa voie sans envier celle du voisin, se contenter de ce que l'on a ou de ce que l'on est. Enfin, c'est ce que j'ai compris et je ne crois pas avoir tout compris.
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Le conteur et poète japonais Kenji Miyazawa donne la parole aux animaux, et même aux étoiles et aux pieds de vignes. Un arc-en-ciel s'interroge en anticipant la tombée du jour :

« Regardez là-bas le ciel de ce beau vert diapré de malachite. Bientôt le soleil passera, et lorsqu'il s'enfoncera dans les montagnes, l'horizon prendra la couleur des pétales d'onagre. Avant peu, les nuances terniront et céderont la place au reflet argenté du crépuscule. Puis viendra la nuit émaillée d'étoiles. Où serais-je alors ? »

Loin de cette impermanence d'un monde terrestre aux couleurs sans cesse réagencées, les jumeaux célestes Chut et Pô saluent éternellement l'aube et le crépuscule, grâce à la protection des Rois du ciel et de la mer. le son de leurs flûtes résonne dans leurs palais de cristal « sur la rive ouest de la voie lactée », entrecoupé de comptines innocentes, où la traduction parvient à préserver quelques-unes des fameuses onomatopées de l'auteur :

« Au Puits du ciel loin de la rive ouest de la Galaxie
Coule l'eau, kororo
Brille l'eau, kirara
Tout autour
La Ronde bleue des Étoiles.
Engoulevent, hibou, pluvier, geai,
Tous voulez venir
Nul ne pouvez. »

Cette musique reflète les rêves des habitants du monde terrestre. Dans ces récits fantaisistes, il leur est permis de les réaliser, même les plus fous. Mais encore faut-il suivre une voie qui reflète celle du nirvana. Autrement dit, ne pas se laisser affecter par les appétits autodestructeurs de l'araignée, de la limace et du blaireau ; et résister à la stigmatisation des différences, que subissent ici un chat historien-géographe et un faucon de nuit désespérant d'échapper à sa condition pour devenir une étoile.

C'est beaux, c'est touchant, c'est (parfois) miaou, c'est du Miyazawa.
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Le bureau des chats est un recueil de contes que j'ai vivement apprécié. Chaque conte met en scène des animaux et des plantes qui ont des comportements humains.Dans un style poetique et leger, Miyazawa se sert d'eux pour dénoncer dans les différents récits amusants et touchants les défauts que ces animaux partagent avec l'homme tels que la jalousie, l'avidité sans limites, le mépris, les préjugés que l'on rencontre trop souvent et auxquels on ne prête plus forcément attention mais qui nuisent à la fragile harmonie de notre société. Dans le premier conte c'est la vision mise en place de la lutte du bien et du mal qui est intéressante car la division entre les étoiles célestes symboles du bien et les étoiles de mer, étoiles déchues qui représentent le mal n'est pas sans rappeler la vision biblique du paradis et de l'enfer...
Ces contes constituent donc une initiation à l'univers très personnel de Miyazawa qui nous invite dans son monde de rêve fait d'animaux et de plantes qui ressemblent de manière troublante à nous, être humains et nous amènent à nous confronter à nos défauts, cepandant l'auteur conserve une atmosphère et un style poétique et léger, laissant ces contes dans une ambiance toujours légère et en demi teinte. Ces contes sont aussi une invitation faite au lecteur à lutter contre le mal qui est en chacun de nous et en toutes choses de ce monde et nous envoient un message optimiste car l'auteur nous laisse finalement, le sentiment que la justice finit par triompher, les personnages maléfiques connaissent en effet des fins méritoires, et que l'on peut toujours dépasser ses limites ( c'est particulièrement le cas de la dernière nouvelle ).

Au final, un très beau recueil de contes finements ciselés qui toucheront tous ceux qui les lisent, d'autant plus qu'ils sont distrayants et faciles à lire. Une belle découverte à faire, por tous les âges !
PS : ces contes ne sont pas sans rappeler les fables d'un certain Jean de la Fontaine...
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Ce petit ouvrage (100 pages) est un recueil de cinq contes, traduits par Élisabeth Suetsugu.

Ce ne sont pas exactement des contes pour enfants, bien que leur auteur les ait lus à ses frères et soeurs. Ils sont imprégnés de philosophie bouddhiste, et s'adressent à tous. 

Pour mieux les comprendre, il me faut dire quelques mots de lui qui les a écrits : Miyasawa Kenji. C'est un auteur du début du vingtième siècle, mort en 1933 sans jamais avoir vu ses récits publiés. Comme tant d'autres, il ne sera connu qu'à titre posthume, et fera surtout la joie, outre ses lecteurs, des éditeurs qui avaient refusé ses textes de son vivant…

Miyasawa était un bouddhiste fervent et un agronome, fin observateur de la nature, et a commencé à écrire des contes à vingt-deux ans. Après de vaines tentatives d'édition en 1923, il publiera sans succès deux volumes en 1924, à compte d'auteur. Inconnu à sa mort en 1933, à 37 ans, c'est en 1934 qu'il commence à être publié et apprécié. Sa langue est très particulière, utilisant nombre d'onomatopées, caractéristiques du japonais, ce qui la rend à peu près intraduisible… Rendons donc hommage au travail « impossible » auquel s'est attelée Élisabeth Suetsugu, et examinons les récits présentés.

« Les jumeaux du ciel » raconte les mésaventures de deux étoiles jumelles jouant de la musique pour accompagner la ronde des étoiles, la nuit, autour de la polaire. On y trouve une comptine fantaisiste destinée à apprendre les constellations, que l'on retrouve personnifiées sous les traits des animaux correspondant à leur nom. Il en est de même pour d'autres corps célestes dont on découvre les surnoms japonais.

« L'araignée, la limace et le blaireau » n'est pas une fable, mais la biographie de trois animaux au destin tragique, présentée avec force chansons, mais qui sont tous trois punis de leur gloutonnerie.

« Le bureau des chats », qui donne son titre à l'ouvrage (et ce n'est pas un hasard) décrit la mise à l'écart, « au placard », d'un employé dans une administration. C'est à la fois une fable bouddhique et la description d'une situation qui n'est pas rare au japon, tout comme dans de nombreuses entreprises.

Il est assez peu honnête de ne pas mentionner, sur aucune couverture de l'édition brochée ou poche, qu'il s'agit de plusieurs récits. Si l'éditeur avait voulu profiter des achats compulsifs des « cat-fans », il ne s'y serait pas pris autrement… le bureau des chats est en effet un très court récit, et un lecteur peu attentif serait alors facilement déçu par le livre…

« La vigne vierge et l'arc-en-ciel » est un dialogue aux accents philosophiques et bouddhiques, mais aussi une réflexion sur les rapports entre la beauté et la brièveté, un terme « furieusement » japonais.

« Le faucon de nuit devenu étoile » clôt le recueil par un joli conte sur les moqueries (nous dirions aujourd'hui le harcèlement) subies par un pauvre engoulevent qui se métamorphose lors de son dernier vol.

À la fin de chaque histoire, quelques notes nous font partager les interrogations multiples de la traductrice aux prises avec les jeux de mots de Miyasawa. Leur emplacement les rend peu pratiques pour les consulter, car ils sont découverts « trop tard », lorsque l'histoire est terminée. Les regrouper en fin d'ouvrage aurait peut-être été plus pertinent.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Ce jour là en effet, le frêle arbuste était résolu à adresser la parole à l'arc-en-ciel, quand bien même il ne lui dirait qu'un mot. Oui, il avait un message à lui transmettre, un seul. Il voulait faire l'offrande à l'arc-en-ciel si beau et si lointain du sentiment qui l'animait, plus intense et plus mélancolique que les feux bleutés qui embrasent le ciel nocturne.
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Regardez là-bas le ciel de ce beau vert diapré de malachite. Bientôt le soleil passera, et lorsqu'il s'enfoncera dans les montagnes, l'horizon prendra la couleur des pétales d'onagre. Avant peu, les nuances terniront et céderont la place au reflet argenté du crépuscule. Puis viendra la nuit émaillée d'étoiles. Où serais-je alors ? Les belles collines que j'ai maintenant sous les yeux, les prairies se dégradent, puis s'effondrent.
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Elle passait son temps à s'esclaffer, prenait des familiarités avec tout le monde, mais elle avait un mauvais fond et on pouvait aller jusqu'à dire qu'elle était même plus malfaisante que l'Araignée. Telle était devenue la réputation de la limace, que tous s'accordait à mépriser. Le blaireau, particulièrement, avait un rire sarcastique quand on parlait d'elle devant lui.
-Ce n'est pas pour dire, mais vraiment la limace est répugnante. Elle ne se rend pas compte à quel point elle est hideuse !
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Si les autres chats sont de naissance blancs, tigrés ou autres, il n'en va pas de même des chats bistre qui ont le museau et les oreilles noirs de suie (ils ont en effet l'habitude de dormir dans les fourneaux de cuisine). On désigne sous le nom de kama ces chats qui ont plutôt l'air de blaireaux que de chats, sans qu'il soit possible de préciser la raison de cette ressemblance.
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Alors remua à ses pieds un reflet rouge qui avait la forme d'une petite étoile. C'était une astérie qui leur demanda :
-De quelle mer venez-vous ? Vous portez le signe d'une astérie bleue, n'est-ce pas ?
-Nous ne sommes pas des astéries, nous sommes des étoiles ! répondit Pô.
Alors l'étoile de mer se fâcha :
-Qu'est-ce que vous racontez ? Des étoiles ? Les étoiles de mer étaient toutes des étoiles à l'origine !
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Video de Kenji Miyazawa (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Kenji Miyazawa
Ryoko Sekiguchi Patrick Honoré le Club des gourmets et autres cuisines japonaises. Traduire. Où Ryoko Sekiguchi et Patrick Honoré tentent de dire de quoi est composé "Le Club des gourmets et autres cuisines japonaises", présenté par Ryoko Sekiguchi, et comment a été traduit du japonais ce recueil de Kôzaburô Arashiyama, Osamu Dazai, Rosanjin Kitaôji, Shiki Masaoka, Kenji Miyazawa, Kafû Nagai, Kanoko Okamoto, Jun?ichirô Tanizaki traduits par Ryoko Sekiguchi et Patrick Honoré, à l'occasion de sa parutuion en #formatpoche aux éditions P.O.L et où il est question notamment de la traduction à deux mains, de Patrick Chamoiseau et de mangas,et des mots pour dire la nourriture et la cuisine. "Si le Japon est connu comme un pays de fine gastronomie, sa littérature porte elle aussi très haut l'acte de manger et de boire. Qu'est-ce qu'on mange dans les romans japonais?! Parfois merveilleusement, parfois terriblement, et ainsi font leurs auteurs, Tanizaki, Dazai, Kafû du XIIe siècle à nos jours, dix gourmets littéraires vous racontent leur histoire de cuisine."
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