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Les Fugitifs tome 2 sur 3

Laurence Belingard (Traducteur)
EAN : 9782845384118
100 pages
Panini France (19/10/2004)
3.68/5   11 notes
Résumé :
Rejoignez Alex, Nico et leurs quatre comparses qui ont fui leurs foyers après s'être aperçus que leurs parents étaient des super-vilains ! Seront-ils capables de les affronter alors même que le danger guette au sein du groupe ?
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Ce tome comprend les épisodes 7 à 12.

Après avoir coupé les ponts avec leurs parents et trouvé un endroit où résider, les 6 adolescents composant les Runaways doivent maintenant affronter leur prochain défi : se ravitailler en nourriture pour assurer le prochain repas. Ils décident que Molly restera à la base pour jouer avec le dinosaure de Gertrude qui la surveillera, pendant que les 4 autres se rendent à une superette pour faire les courses. Pas de chance, ils tombent sur un braquage à la superette et finissent par accepter dans leur équipe le pauvre adolescent, obligé par ses parents à participer au braquage. À peine revenu au quartier général des Runaways, ce nouveau membre fait des ravages dans le coeur des demoiselles. Pendant ce temps là, les parents des Runaways commencent à s'organiser à faire jouer leurs relations tentaculaires afin de contraindre le retour au bercail de leur progéniture. Ils arrivent même à enrôler deux autres superhéros, spécialisés dans l'enfance maltraitée.

Il s'agit donc de la deuxième partie de la première saison de cette série qui compte trois parties. le lecteur retrouve les 6 adolescents en fugue, pour échapper à l'emprise de leurs parents. le moins que l'on puisse dire, c'est que Brian K. Vaughan s'y entend pour rendre ses personnages principaux attachants. Difficile de ne pas craquer pour la mignonne benjamine qui exprime son désarroi devant sa perte de repères (sa déscolarisation en l'occurrence). Elle endosse également un costume de superhéros fait maison, irrésistible. Dans un premier temps, Vaughan semble prendre un peu plus au sérieux la situation de ces fugueurs en les confrontant à l'obligation de se sustenter. Mais l'aventure reprend vite le dessus avec l'apparition d'un monstre, puis les tentatives d'approche de Cloak & Dagger, le tout avec une bonne dose de comédie de type sitcom.

Dans le registre de la comédie, Brian K. Vaughan joue sur 2 niveaux. (1) Il y a ces adolescents qu'il essaye de rendre réalistes et attachants. Effectivement, le lecteur ne peut pas rester de marbre devant ces jeunes en train de faire de leur mieux pour être autonomes, pour s'extraire de l'avenir que leurs parents leur avaient préparé, pour échapper à l'héritage familial. D'autant que Vaughan insère des éléments humoristiques second degré à destination d'un public plus mature. Il y a Gertrude en train de déclarer que son prénom correspond à son nom d'esclave. Il y a Molly qui confond Dagger avec Dazzler. Il y a Chase qui sert de faire valoir aux autres de part sa comprenette un peu limitée. Et (2) il y a Vaughan qui n'hésite pas à se moquer des clichés des histoires de superhéros : Alex explique à Cloak qu'il n'y a pas de raison qu'ils se tapent dessus comme tous les superhéros lors de leur première rencontre. Il y a Cloak & Dagger qui ironisent sur ce que craignent le plus les superhéros (c'est-à-dire les scènes de dialogues, "The only thing our kind dread... dialogue !"). Vaughan glisse même dans un registre plus grave avec une évocation de l'automutilation. Par contre, il semble avoir abandonné les références pointues à la musique pop (j'ai eu un doute pour Chase déclarant "Yeah, i remember sixteen, back when life was simple", mais il ne semble pas que ce soit les paroles d'une chanson). Enfin il s'en sort très bien avec l'utilisation des superpouvoirs, en particulier pour l'élimination définitive du monstre.

Là où le registre narratif n'arrive pas à décoller, c'est justement dans le réalisme. L'idée d'aborder la question des ressources de ces jeunes en fugue part d'un bon sentiment, mais elle aboutit surtout à faire ressortir l'invraisemblance de leur situation. Car ils ne trouvent aucune solution pérenne et cela amène naturellement le lecteur à se demander comment ils nourrissent le vélociraptor, comment ils changent de vêtements, etc. Si Vaughan sait donner une personnalité à chacun des adolescents, il est encore loin de les rendre crédibles, ou de rendre leur situation plausible.

Les épisodes 7 à 10 sont illustrés par Adrian Alphona. Il utilise toujours ce style à base de contours détourés par des traits fins, sans encrage pour donner du relief aux surfaces ou aux visages. Ce parti pris graphique a pour conséquence de faire ressembler le vélociraptor à un jouet bon marché créé à partir d'un dessin animé pour jeunes enfants. Par contre, il a augmenté le niveau de détails dans chaque case. Cette évolution rend les décors plus consistants et permet une meilleure projection du lecteur dans ces lieux. Enfin, il soigne particulièrement le langage corporel des filles, sans les rendre juste kawaï. Les costumes des parents sont toujours aussi minimalistes et pourris. Les 2 derniers épisodes sont dessinés par Takeshi Miyazawa. Ses illustrations ont plusieurs points communs avec celles d'Alphona, à commencer par la simplification de l'apparence des personnages et des visages qui doivent également beaucoup aux codes graphiques des mangas. le costume et l'attitude de Molly sont magnifiques. Miyazawa dessine une Dagger pleine de vie et de jeunesse, très réussie.

Ce tome constitue donc une expérience de lecture assez paradoxale. Il y a plusieurs éléments qui sortent de l'ordinaire et qui parlent aux adultes. Mais du fait des illustrations et de la tonalité narrative globale, le récit reste dans un registre trop mignon à mon goût. Je ne mettrais donc que 3 étoiles, même si je ne pourrais pas résister à l'envie de lire la fin de la première saison.
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