A ces mots, la rainette se remit prestement à l'endroit, s'assit en tailleur et, ouvrant largement sa grande bouche semblable à un porte-monnaie, elle éclata de rire. Puis elle effectua une petite courbette devant la limace et lui dit :
"Eh bien, au revoir Limace ! Ce n'est pas très drôle pour vous ! "
(fin du combat de sumo dans les Trois diplômés de l'Ecole du blaireau)
Il en était ainsi. Ce gingko était leur mère.
Cette année, mille enfants aux teintes d'or étaient nés.
Et aujourd'hui, c'était le grand jour où les enfants allaient partir tous ensemble. La mère, dans sa tristesse, n'avait cessé jusqu'à la veille de laisser choir ses cheveux d'or, qui dessinaient comme de petits éventails.
(Les enfants-fruits du gingko)
Très vite, l'éclair suivant tomba droit à terre, plus incandescent qu'un feu de magnésie, tout empli de la séduction des ultraviolets.
C'était l'apogée du destin de ces fleurs, leurs pétales ardents étaient plus augustes que la neige et Gadolf eut la sensation de percevoir jusqu'à la tension de leur épanouissement.
A peine s'était-il aperçu que l'obscurité était retombée qu'à nouveau un éclair, venant d'un nuage déchiqueté, rouge et rampant comme sur une estampe célèbre de Hokusaï frôla les fleurs avec sa main inconsistante de lumière.
(Les lys de Gadolf)
Après avoir bu tout son soûl, la grenouille fixa un moment la limace d'un air des plus innocents puis elle demanda :
"Limace ! Que diriez-vous d'un match de sumo ?"
(Les trois diplômés de l'Ecole du Blaireau)
Hier j’ai participé à un concours poétique, et j’ai fait entendre ma voix. Tout le monde m’a chaudement félicité. Aruta, le plus grand des poètes, est descendu de son siège, il s’est incliné devant moi, m’a installé à la place d’honneur, il m’a couronné de sarments et m’a loué par un hymne en vers, puis il s’est retiré seul, très loin vers l’orient, au pied des montagnes neigeuses. On m’a transporté dans une voiture, et j’étais enivré de la beauté de son chant tout autant que j’aurais pu l’être de vin...
Certes la limace lançait toujours ses Ha ha ha ! et racontait toujours des vantardises d’une voix de cuistre, mais on pensait que son cœur était méchant, qu’elle était pire que l’araignée ou autres individus de ce genre, enfin tout le monde s’était mis à la mépriser. Le raton laveur en particulier ne se privait pas de rire avec dédain de ses histoires.
L’araignée était tellement affamée quand elle avait ourdi sa toile que les fils n’étaient guère solides ; l’enfant du taon les déchira à l’instant et il prit son envol pour fuir. Mais l’araignée, comme folle, surgit de derrière la branche, lui planta ses dents dans le corps et se mit à le dévorer.