Le vieil orphelin

Roman autobiographique qui m'a un peu fait penser au roman et au style d'écriture de Patrick Sebastien dans " tu m'appelles en arrivant "
Serge Moati nous raconte ici sa vie d'orphelin qui, malgré un double deuil difficile à surmonter, à finalement pas trop mal réussi sa vie. En tout cas, c'est ce qu'il dit. Un bon début de livre dans lequel l'auteur nous explique les difficultés à se construire sans parents.
Les obstacles, les embûches, le manque de repère et le sentiment d'abandon ressenti par ces enfants. Tout ceci est très bien décrit dans le premier tiers du livre.
C'est tendre et émouvant, violent parfois.
Et puis, j'ai commencé à décrocher dés le début du second tiers du roman.
J'ai trouvé que dès lors, l'auteur s'est considérablement éloigné du sujet principal en donnant à son livre une tournure axée sur la politique et la religion.
C'est dommage.
Il résulte de cette lecture que, quelque soit l'âge auquel on perd ses parents, on ne guérit jamais tout à fait de ce manque, on ne se remet jamais totalement de cette perte. Et pourtant, la vie continue malgré tout pour ceux qui restent.

Le risque, quand on lit le récit autobiographique de quelqu'un qu'on apprécie, est toujours de découvrir des aspects qui nous déplaisent fortement. C'est ce qui m'est arrivé avec ce "vieil orphelin" : j'aurais préféré ignorer le côté veûle et coureur de jupons qui ne se soucie pas des conséquences pour ses "conquêtes".
Au moins, on ne peut pas lui reprocher de ne montrer de lui que les bons côtés.

Un Monsieur que tout le monde connait, que chacun a vu à la télévision, qui se dévoile dans "Le vieil Orphelin", ce qui nous permet de mieux le connaitre . C'est un boulimique de travail, un touche à tout un peu (beaucoup) mégalo : littérature, cinéma, directeur de chaine télé, présentateur télé, conseiller politique....
Il est aussi un grand voyageur, Afrique, Vietnam, Chine, Corée, Amérique...;
Qu'aurait été cette homme (qui ne peut laisser indifférent), s'il n'avait pas été orphelin ? C'est ce statut d'orphelin qui l'a construit.
Cancre à l'école, il porte toujours dans son coeur la disparition de son père quand il avait 11 ans. Ses parents sont toujours présents dans sa vie, dans ce livre.
Gros travailleur et touche à tout, il s'est battu toute sa vie, battu contre le sort, contre ceux qui se levaient contre sa judéité (de belles pages), contre les événements.... il fut et est toujours éternellement partagé entre Henri, enfant et Serge, l'adulte qui a pris le prénom de son père.
Un livre dans lequel Henri et Serge donnent chacun leur point de vue, face à chacune des situations vécues par l'auteur,
Un livre d'amour de la vie, une vie qui fut pourtant cruelle parfois pour Henri Moati devenu Serge Moati

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