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EAN : 9782253108511
373 pages
Le Livre de Poche (01/04/2005)
3.64/5   36 notes
Résumé :
Comme au générique d’un film, Villa Jasmin s’ouvre sur une vieille photographie prise à Tunis. Un homme la regarde et se souvient. Le cliché lui suffit à faire surgir un monde englouti, coloré et joyeux, à reformer le puzzle d’une histoire familiale brisée par l’Histoire. Le narrateur, omniprésent, navigue à sa guise dans le temps et dans l’espace. Il retrouve avec ses parents les jours heureux d’avant sa naissance, l’odeur têtue du jasmin de la Tunisie du Protector... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Un coup de coeur 2017 (année de ma découverte du livre, pas de sa publication !)

Voilà plusieurs mois que j'attendais de pouvoir lire cet ouvrage, et je ne regrette pas du tout d'avoir patienté, pour mieux le savourer ! le célèbre journaliste Serge MOATI se livre à un exercice plus difficile qu'il n'y parait, celui d'écrire une autobiographie dans laquelle il n'est présent qu'en arrière plan, le tout avec la magnifique Tunisie et la trépidante Paris en toile de fond.

En effet, le récit de son enfance n'est qu'un prétexte pour redonner vie à la Tunisie des années 30 à 50, et pour se concentrer sur la vie des parents du petit Serge. du protectorat français à l'occupation nazie, de l'indépendance à l'arrivée définitive en France, la famille Moati est un témoin vivant de l'histoire récente de ce petit pays si attachant, et plus précisément de sa communauté juive.

Le récit est d'une force rare, d'une sincérité profonde et aborde pêle-mêle différents tabous du XXème siècle : l'attitude du gouvernement de Vichy vis-à-vis des nazis, la place d'un juif franc-maçon socialiste dans les sociétés tunisiennes et françaises pendant la guerre, mais aussi les répercussions du décès des deux parents d'un enfant de onze ans.

J'ai aussi beaucoup apprécié la dimension spirituelle du livre, même si l'objectif n'est clairement pas de se concentrer dessus. MOATI raconte quelques évènements du point de vue du petit Serge avant qu'il ne s'incarne dans le ventre de sa mère. On comprend aussi qu'il "vit" avec les morts, les sent autour de lui, s'adresse à eux et obtient des réponses.

Je recommande chaleureusement la visite de ce récit personnel, historique et honnête, qui sent bon le jasmin et la fleur d'oranger.
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Serge Moati est une figure familière de la télévision française depuis des décennies.

J'étais curieuse de lire la Villa Jasmin , nom de la villa de ses parents à Tunis.

« Papa, tu n'as pas démérité de cette France-là. Tu as refusé les médaille. moi je t'en fabrique une. C'est ce livre. Tes ancêtres, Samuel et ses frères, ces juifs de Tunis, fous de France t'entourent ce jour-là, Place de l'Hôtel de Ville. Tes aïeux et tes descendants sont près de toi . je les prends en photo »

C'est une évocation émouvante de ses parents qu'il a perdu très jeune, à peine onze ans.

Serge Moati, le père, était une figure du Tunis de l'avant-guerre, auteur de théâtre, journaliste, socialiste, franc-maçon, puis déporté à Sachshausen, résistant à Paris, héros de la Libération de Paris, le camarade Jasmin, il rencontre De Gaulle (ci-dessus).

Évocation tendre de sa mère. de la vie à Tunis avant-guerre, puis pétainiste et occupée, allemande.

En contraste, un personnage détestable ce collabo Guilbaud, qui a persécuté Moati l'a envoyé en déportation en Allemagne et l'a traqué quand il se cachait, résistant à Paris.

Plus que la douceur de vie à Tunis, c'est une leçon d'histoire, de la Tunisie sous le Protectorat et de la Libération de Paris.

Je n'ai pas eu le temps pendant le court séjour à Tunis de chercher la Villa Jasmin, existe-t-elle encore?




Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Un livre trouvé par le passé chez un bouquiniste et que j'ai acheté par curiosité trouvant sympathique le personnage médiatique "Serge (ou Henry :-) Moati" mais ne le connaissant pas comme auteur.

La lecture de ce roman qui se situe entre fiction, histoire et biographie familiale s'est révélée très agréable. J'y ai retrouvé le style des éditos de Serge Moati, notamment dans ses portraits au vitriol et plein d'ironie de certains "hauts" personnages que nous croisons durant le roman.

Sa lecture nous apprend aussi comment s'est déroulée la seconde guerre mondiale de l'autre côté de la méditerranée. On sent que l'auteur a réalisé un vrai travail de documentation pour sourcer son roman et c'est appréciable.
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Roman autobiographique, Serge Moati raconte l'histoire de son père comme s'il y avait assisté, en remplissant les blancs à partir de son imagination et des ses sentiments.
L'écriture est alerte et le ton joyeux malgré la noirceur des éléments relatés, un hymne à la vie qui fait du bien.
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le plus beau roman que j'ai pu lire
le plus émouvant quand la résurrection devient possible dans un élan d'amour mêlé au désespoir
le plus instructif rendant vivants des victimes oubliées de la bête immonde
le plus dérangeant quand valsent sous nos yeux des hideux fachos
le plus original dans ces dialogues imaginés de surcroît avec un vivant en devenir
je ne suis pas prêt de me remettre ou d'oublier ce chef d'oeuvre
je veux le garder en moi comme on porte un enfant
les serges Moatti feront partie intégrantes de ma vie avec stupeur, admiration, respect et l'essentiel : un immense amour.
Odette et Serge sont aux anges, et c'était peut être pour cela qu'Henry est apparu. pour effacer les malheurs passés et redonner par la traversée de la souffrance le lustre à ces vies trop courtes et si intenses.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
J'ai rêvé d'un monde sans barrières raciales ni religieuses. J'ai combattu toute forme de racisme. J'ai lutté contre les excès d'une politique coloniale aveugle et méprisante. Vous le savez tous, j'ai rêvé d'être le citoyen d'un monde affranchi des égoïsmes de classe, d'un monde fraternel.
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Le monde est peuplé de (...), de types contents d'eux-mêmes, de grandes gueules, sans yeux, sans oreilles, ni cœur. Ce sont des maniaques. Ils ne veulent voir qu'une seule tête; celles qui dépassent, ils les coupent.
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Il hait l'inégalité d'une manière viscérale, brutale. Elle le dégoûte; il la rejette avec violence. Il est un fanatique de l'égalité, comme devaient l'être les gens de gauche, en cette époque lointaine.
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La Tunisie n'est pas une île. La crise mondiale débarque sur ses côtes. C'est le temps des mauvaises récoltes. Le bled a faim, le bled s'insurge. Et papa s'indigne.
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Conquérons notre indépendance et les femmes de chez nous seront libres. Elles vivront dans un Etat laïc, alors elles ôteront leur voile. Je le répète, faisons les choses dans l'ordre : chassons d'abord l'occupant français. Et le reste suivra.
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Serge Moati - Il était une fois en Israël
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