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J'aime quand les polars / thrillers s'emparent des sujets chauds de notre époque. C'est sans doute même LE genre littéraire le mieux à même de prendre le pouls de notre société malade en sondant ses failles jusqu'à ses moindres tréfonds.

Avec ce Et tout sera silence, on est en plein dans cette posture de vigie sociologique qui nous plonge dans les filières de trafic d'êtres humains transitant des pays de l'ex – bloc soviétique vers l'Europe occidentale ( le Royaume-Uni en l'occurence dans le roman ).

Tout sonne vrai. Michel Moatti, sociologue de métier, s'est inspiré de rapports de l'ONU et autres faits divers sur l'esclavage sexuel.
Tout est glaçant. On découvre le périple clandestin de ces filles de l'Est à qui on a promis un poste de coiffeuse ou vendeuse, une meilleure vie n'importe comment. Les chapitres qui leur sont consacré leur collent aux basques, nous avec. On sent leur terreur lorsqu'elle découvre la violence et le cynisme de leurs bourreaux, puis leur résignation tellement elles sont brisées par ce qu'elles subissent.

Michel Moatti injecte aussi du réel à son roman en s'inspirant d'un scandale so british : 2015 un membre éminent de la Chambre des Lords, Lord Sewel est filmé en train de sniffer de la cocaïne vêtu d'un soutien-gorge en compagnie de prostituées. L'auteur en fait son point de départ pour basculer dans la fiction : une des prostituées est retrouvée morte, tuée à coups de tournevis.
L'intrigue se déploie avec lenteur pour laisser le temps à l'auteur de dresser sa toile de fond sociologique, le décor, les enjeux autour du personnage de la journaliste d'investigation Lynn Dunsday. La réflexion sur le rôle et la responsabilité des médias en chasse au scoop, sur leurs interférences avec l'enquête policière est très pertinente. le rythme s'accélère lorsqu'elle parvient à infiltrer le réseau mafia jusqu'à mettre sa vie en danger. Je regrette juste que la résolution soit présentée trop succinctement.

Un roman réussi dont le talent principal est de relier thriller et phénomène de société.
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Lire un roman de Michel Moatti, c'est mettre les deux pieds dans le plat. Je ne sais même pas si on peut qualifier ses écrits de romans d'ailleurs – « polar social » ai-je lu quelque part ? – tant ce qu'il contient de vérité les rapprocherait du genre de l'essai. Car Michel Moatti sait de quoi il parle : il est sociologue. Il enseigne même sa spécialité à l'université de Montpellier.
Alors c'est vrai qu'en France, on préfère parler du salaire de Neymar ou des manifestations des gilets jaunes plutôt que de révéler les horreurs qui se déroulent dans les caves des barres d'immeubles ou sur les trottoirs des grandes villes. de ce fait, Moatti délocalise son récit : nous voilà à Londres. Mais son histoire aurait pu tout aussi bien se dérouler à Paris, Marseille ou Lille : on exploite des femmes et des gamins partout où on peut en tirer de l'argent lorsqu'on n'a aucun scrupule. Et les médias l'ont régulièrement prouvé à coups de scandales mettant en scène des hommes de pouvoir avides de parties fines avec des jeunes femmes venues d'on ne sait où…

C'est d'ailleurs un fait divers bien réel qui constitue le point de départ de ce roman : l'assassinat atroce d'une call-girl reconnue sur une photographie comme étant la compagne d'une soirée de débauche organisée par Lord Sewel, président adjoint de la Chambre des Lords, très à cheval sur le comportement remarquable que doivent avoir ceux-ci…
Notre journaliste du « Bumper », Lynn, saute sur l'occasion pour rédiger un scoop, tentant de tirer les vers du nez de son compagnon, Andy, enquêteur de police ; ça tombe bien…
Qui est donc cette jeune femme assassinée dans les toilettes d'un pub miteux ?
Personne ne parle. On apprend vite qu'il s'agit d'une Polonaise arrivée là on ne sait quand ni comment. La communauté « polak » est très présente dans cette banlieue de Londres où les lèvres sont verrouillées, les filles surveillées et les comptes en banque de certains bien garnis…
Lynn et Andy vont devoir enquêter, chacun de leur côté, pour chercher des réponses à de bien nombreuses questions.
En parallèle, nous suivons Magdalena, une jeune coiffeuse polonaise qui a payé un passeur pour aller « dans l'Ouest », suivre un « stage » qui lui permettra d'avoir un bon boulot avec un salaire décent qui lui permettra d'aller faire les soldes des Galeries Lafayette coudes à coudes avec les Chinoises pour remporter les dernières Louboutin rouges… La réalité, vous vous en doutez, sera bien différente.
Au final, il s'agit d'un roman passionnant et intelligent, avec parfois des moments malaisants tant la violence, tout à fait plausible, continue de choquer ; et heureusement…
A lire absolument.
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Ça faisait longtemps que je n'avais pas lu un roman policier ! Et à ce titre, je remercie Agnès Chalnot et les éditions Hervé Chopin de m'avoir envoyé le tout dernier opus de Michel Moatti, Et tout sera silence. Pour rappel, j'avais découvert la plume de l'auteur en 2016 grâce à son roman historique et policier Retour à Whitechapel, pour lequel j'avais eu un énorme coup de coeur. Puis, j'avais reçu mon tout premier service presse en 2017 avec Tu n'auras pas peur que j'avais beaucoup apprécié malgré quelques petits défauts. Aujourd'hui, je réitère avec Et tout sera silence et devinez quoi? La qualité est une nouvelle fois au rendez-vous car je l'ai lu en deux jours!

En cet hiver 2019, dans un quartier de Karlikowo en Pologne, une nouvelle vie attend Magdalena Lewandowska. En effet, la jeune femme a rendez-vous pour partir en Slovénie et se former dans un institut de beauté. Elle rêve de quitter sa vie difficile faite de petits boulots pour travailler en Europe de l'ouest en tant qu'esthéticienne dans de grands hôtels luxueux.
A quelques milliers de kilomètres de là, à Londres, la reporter Lynn Dunsday héroïne principale du précédent opus Tu n'auras pas peur continue ses investigations pour le compte de son journal web, le Bumper. Elle est alors envoyée dans le quartier populaire de Slough pour essayer d'en savoir un peu plus sur le meurtre d'une prostituée d'origine polonaise retrouvée sauvagement assassinée dans les toilettes d'un bar. Or, il s'avère que le petit ami de Lynn, Andy est inspecteur de police et est également chargé de l'affaire. Mais, à Slough règne la loi du silence et quiconque la rompt, en payera le prix…

J'ai retrouvé dans Et tout sera silence les mêmes qualités qui m'avaient beaucoup plu dans les précédents romans de Michel Moatti : une écriture fluide, soignée, efficace et dynamique grâce à de petits chapitres qui alternent les points de vue entre Magdalena et Lynn. Là encore, le propos est très bien documenté et à ce titre, ce roman m'a beaucoup fait penser à celui de Karine Giebel, Toutes blessent, la dernière tue sur la traite d'êtres humains en Europe. Si dans ce dernier, l'auteure dénonçait la réduction en esclavage d'enfants venus d'Afrique du Nord pour travailler dans des maisons bourgeoises ou des banlieues françaises, Michel Moatti s'intéresse quant à lui aux réseaux de prostitution venus d'Europe de l'Est.

Le procédé est souvent le même : des jeunes femmes ou de jeunes garçons sont « recrutées » dans les pays de l'ex-bloc soviétique par des organisations mafieuses : ces dernières font miroiter aux jeunes gens une formation en coiffure, esthétique, etc… pour un travail assuré dans des hôtels de luxe en Europe de l'Ouest (Paris, Londres, Monaco, etc…). Sitôt passé la frontière, leur passeport leur est confisqué et ils sont conduits dans des camps de reconditionnement en Europe méridionale (à Trente, en Italie, dans le roman). Là, ils sont détruits physiquement et psychologiquement afin d'être complètement sous l'emprise de leur agresseur. Après quelques mois passés dans ces camps, ils sont envoyés dans les capitales d'Europe de l'ouest pour intégrer les réseaux de prostitution. Ces derniers vont du « massage » dans des instituts au tournage de films pornographiques en passant par des passes soit dans la rue, soit à l'abri des regards dans des appartements privés ou des hôtels.

Le récit le plus terrible est celui de Magdalena dont on sait dès les premières pages ce qui va malheureusement lui arriver et le lecteur ressent beaucoup d'empathie pour elle. Si certains passages sont très difficiles, Michel Moatti évite le voyeurisme en livrant des détails sordides. Son but est vraiment de dénoncer la traite d'êtres humains et de faire prendre conscience au lecteur que oui, malheureusement cela existe même dans son pays qui a aboli l'esclavage en 1848. Et c'est terrifiant.

Si le récit est très bien construit, documenté et écrit, j'aurais en revanche deux bémols :
– la présence de passages décorrélés de l'intrigue principale comme les articles de la blogueuse Lulubelle suivie par Lynn. Cela crée une espèce de cassure dans le rythme. du coup, je n'ai pas trop compris pourquoi Michel Moatti les avait intégrés à l'intrigue. Est-ce pour apporter de la légèreté au récit? Ou pour dénoncer l'absurdité de notre société dans laquelle les gens préfèrent s'intéresser à la vacuité d'une blogueuse superficielle, femme de footballeur et fermer les yeux sur la vie d'êtres humains réduits en esclavage?
– la chute du roman trop expéditive. Bien qu'elle paraisse tout à fait logique, je l'ai trouvé trop rapide.

En conclusion, j'ai beaucoup apprécié Et tout sera silence qui peut se lire indépendamment de Tu n'auras pas peur. Je retrouve les même qualités que j'avais appréciées dans les autres romans de Michel Moatti à savoir, un récit fluide et bien documenté. Si certains passages peuvent être difficiles, il évite également le voyeurisme car son but est de dénoncer avant tout ces réseaux clandestins sur lesquels les pays occidentaux ont un peu trop tendance à fermer les yeux.
Lien : https://labibliothequedaelin..
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Merci à Babélio et aux éditions Hervé Chopin de m'avoir adressé "Et tout sera silence". C'est une découverte, c'est le premier livre de Michel Moatti que je lis. Je viens de commander "tu n'auras pas peur", compte tenu des bonnes critiques dont il bénéficie.

Bien que classé dans la catégorie des thriller le sujet principal de cet ouvrage est le trafic d'êtres humains. Sujet toujours d'actualité en ce mois d'octobre 2019 après la découverte en Angleterre des 30 corps de chinois dans un camion frigorifique.

Le sujet est traité d'une manière intéressante par trois personnages:
- Magdalena est une jeune polonaise qui rêve d'un meilleur avenir. Coiffeuse à Sopot, elle décide de partir pour un stage qui lui permettra ensuite de travailler à l'Ouest dans "des palaces, des grands hôtels.. des centres de remise avec plein de membres bourrés aux as". le rêve sera vite brisé. Il sera remplacé par la violence, l'horreur, la peur, la prostitution... Les pages concernant le voyage de ces jeunes femmes vers l'Angleterre sont difficilement supportables.
- Lynn Dunsday, web-reporter au Bumper enquête sur l'assassinat d'une prostituée ayant eu son quart d'heure de célébrité par la publication dans un journal de sa photo en compagnie d'un Lord dans une situation plutôt hard. Elle essaie de remonter le parcours des jeunes femmes de l'Est, notamment celles qui échouent à Slough. Elle rencontrera le père Tad Rakowski , appelé par Andy "ce connard de nazi de mes deux" pour l'interroger notamment sur les milices constituées majoritairement d'immigrés polonais qui agressent les immigrés noirs,moyen-orientaux, les femmes. Pour rédiger ses articles elle utilise quelques informations communiquées son compagnon Andy, sergent à la section criminelle de la metropolitan police. C'est une jeune femme courageuse mais parfois un peu maladroite lorsqu'elle reproche à Andy et ses collègues d'avoir pollué son enquête alors qu'ils cherchent à arrêter les responsables de l'assassinat de la prostituée et les membres de la milice.
- Andy, le policier qui donne quelques informations à sa compagne sans lui avouer que, contrairement à ce qu'elle pense, la police enquête sérieusement de son côté sur l'assassinat, sur les membres de la jeune garde (milice polonaise) et sur Rakowski.

Il y a d'autres personnages, intéressants comme Mary (ancienne prostituée) et Martha (mère d'une prostituée) ou peu intéressant comme Grant , patron de Bumper, qui ne pense qu'aux nombre de retweets obtenus par les articles de Lynn sans en comprendre l'importance.

On s' étonne un peu sur l'intérêt des chapitres Lulubelle qui arrivent comme "des cheveux sur la soupe", puis on se dit qu'ils sont peut-être là pour confronter l'artificialité de certains à la détresse des autres. Quant aux chapitres "un peu de philosophie" ils sont véritablement cauchemardesques.

Roman intéressant qui fait réfléchir en exposant la réalité brutale d'une triste actualité.


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Je découvre la plume de Michel Moatti avec cette lecture et je vais avec plaisir lire d'autres récits de l'auteur même s'il faut avoir le coeur plutôt bien accroché pour ces lectures.

Tout débute ici par un meurtre particulièrement sordide dans des toilettes, la fille a été tuée à l'aide d'un tournevis, nous suivons une journaliste Lynn qui va enquêter à sa manière sur l'identité de la fille et découvrir son passé et comment celle-ci est arrivé en Angleterre.

L'auteur nous plonge en effet ici dans le trafic de filles venus de l'est (ici de Pologne) à qui l'on promet monts et merveilles en les faisant venir en Angleterre de bons emplois dans des hôtels par exemple, la réalité est tout autre car elles sont alors emmené en camion la plupart du temps, celui-ci ne s'arrêtant que la nuit et les filles étant parqué dans les camions mais pas uniquement. Les papiers et l'argent leur sont également confisqués dès le début, la violence et la terreur que les "princes" et les "orcs" font régner font que celle-ci se résignent à leurs sorts n'ayant pas d'autres issues pour avoir la vie sauve.

Beaucoup d'éléments dans ce récit fictif mais ayant des bases malheureusement réelles font que l'on a envie de suivre à la fois l'enquête de Lynn qui est journaliste et d'Andy qui est policier et en parallèle nous suivons un groupe de filles de Pologne sur leurs trajets avant leurs arrivées au Royaume-Uni. Nous ressentons également à quel point la loi du silence est présente dans la communauté polonaise vivant au Royaume-Uni, d'ou la difficulté à mettre les coupables sous les verrous.

Une lecture qui fait froid dans le dos, l'auteur nous explique d'ailleurs à la fin du récit certains éléments dont il s'est inspiré pour le récit de ce livre, comme par exemple le polaroid mais également d'autres éléments.



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Je découvre cet auteur grâce à un livre gagné sur un concours Babelio sur la page Facebook.... J'ai laissé passer quelques semaines avant de m'y plonger.... mais une fois dedans j'ai eu beaucoup de mal à le poser.

C'est rude, c'est violent, ça semble surréaliste... et pourtant.
Je crois que le plus glaçant est la lecture des deux pages en fin de roman, donnant les références des événements et rapports qui ont très fortement inspirés ce roman.
Et maintenant, je me dis que ce n'est que partiellement un roman : cela aurait pu être un documentaire, mais alors il n'aurait atteint qu'un public beaucoup plus restreint.e

Le récit se fait d'un point de vue journaliste. Loin des grosses interventions policières, qui pourraient donner un peu de dynamismes au récit. Mais, ce côté plus "feutré" n'en est pas moins angoissant (pour moi), puisque le journalisme d'investigation implique de prendre des risques, sans avoir la protection de l'uniforme.

J'ai vraiment pris beaucoup de plaisir à cette lecture. Et comme j'y ai découvert un personnage récurrent avec d'autres romans de cette auteur, il est possible que je me laisse tenter par d'autres lectures
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Des femmes sont recrutées dans les coins perdus de l'Europe par des organisations criminelles ultraviolentes. L'une d'elle est retrouvée morte après avoir été impliquée dans un scandale d'Etat en Angleterre. La journaliste Lynn Dunsday, connue pour ses méthodes expéditives, intervient pour mettre de l'ordre face à la confusion policière et médiatique née de cette affaire.
Où l'on retrouve la web-reporter Lynn Dunsday face à des choix qu'elle assume tout à fait. Son petit ami Andy travaille à la Crime Command et quoi de mieux comme source qu'un policier. Sauf que ce qu'il lui confie dans l'intimité doit rester entre eux un certain temps. Mais Lynn ne l'entend pas de cette oreille.

A la suite de l'assassinat d'une prostituée polonaise, Lynn mène l'enquête de son côté et arrive à des conclusions proches de celles de la police.

Pendant ce temps se déroule en parallèle le calvaire de ces jeunes filles ou presque jeunes filles des pays de l'Est qui, croyant avoir décroché un super job à l'Ouest se retrouve dans des galères plus horribles les unes que les autres. Galères qui se terminent pour la plupart en bain de sang. Et tout ceci dans un silence accablant ...

Malheureusement, contrairement à la logique, ces parallèles se recoupent a un moment avec les enquêtes que mènent Lynn. Et le danger devient latent !
"Questions sur le métier de journaliste : Un métier dégueulasse mais en même temps obligation morale d'informer ....
Quand en plus, vous êtes menacé par un avocat des pires choses pour ne plus publier sur une ordure qui a assassiné une jeune fille ... "

Belle démonstration que ce récit qui soulève ces problèmes de trafics humains

Lien : https://collectifpolar.com/
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Voilà un récit qui ne laisse pas de marbre. Hé oui il est question de trafic d'êtres humains ou plus exactement de FEMMES venues de l'est à qui on a promis monts et merveilles. Sauf que c'est pas tout-à-fait ça ! Elles sont battues, humiliées, violées et assassinées aussi pour les plus rebelles. Bon c'est pas très réjouissant tout ça mais c'est pourtant la triste réalité et tout le monde le sait !
Merci à Michel Moatti de nous rappeler cet état de fait au travers de son récit fort bien documenté comme à son habitude.
Bon et puis au milieu de tout ça, il y a le blog de Lulubelle, je cite : "Lulubelle, un blog stupide de plus!" qui parle de tout et de rien, genre le vide barométrique ! seulement je me suis pas mal interrogée sur ces interludes qui interpellent quand même. Donc du coup j'ai fini par me dire que Michel Moatti a peut être, je dis bien peut être voulu nous montrer l'énorme écart qu'il y avait entre le sort des ces femmes de l'Est et les petits "problèmes" quotidiens de Lulubelle et de ses lecteurs....
Bref, tout ça pour te dire que j'ai bien apprécié ce récit que j'ai lu en voiture (oui je lis en voiture !) et qu'à chaque fois qu'on dépassait un camion avec une immatriculation de l'Est j'avais des visions d'horreur !
Donc je vais conclure à la Lulubelle :
" Allez ! Prenez la vie comme elle vient, pensez bien à vous et soyez plus braves que le mauvais sort ! "
Lien : https://psychopathesdupolar...
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Titre :  ET TOUT SERA SILENCE

Auteur : Michel MOATTI

Editions :Hervé Chopin

Genre : thriller

Nombre de pages : 314

Date : 2019 

Prix : 19 €



Présentation physique du livre :

Un livre de moyen format comprenant un peu moins de 300 pages.

La couverture représente un caméléon.

Un superbe couverture.



Résumé : 

Une nouvelle enquête de la Web-reporter Lynn Dunsday découverte dans Tu n'auras pas peur (Prix polar Cognac 2017)

Des femmes sont recrutées au fin fond de l'Europe par des organisations criminelles dont la violence est sans limite. L'une d'elle est retrouvée assassinée en Angleterre après avoir été au centre d'un scandale qui a éclaboussé un des plus hauts pairs du Royaume.
La police, les médias et les réseaux sociaux se jettent alors sur l'affaire dans la plus grande confusion... Lynn Dunsday, Web-reporter à la plume unique et aux méthodes expéditives, cherche à mettre un peu d'ordre dans tout ça, avec pour seul indice le Polaroid sinistre de deux ados disparus.




Sur l'auteur et son univers 

Nationalité : France 

Biographie : 

Maître de conférences à l'Université de Montpellier, Michel Moatti enseigne le journalisme et la communication. 

Journaliste pendant seize ans, en particulier comme correspondant pour l'agence britannique Reuter's, il a vécu à Londres au début des années 1990. 

"Retour à Whitechapel" (2013) est le fruit d'une recherche de près de trois années dans les archives victoriennes et dans différentes bibliothèques historiques.

Suivront "Blackout Baby", "Alice change d'adresse" et, plus récemment ,"Tu n'auras pas peur". 


Sur les éditions


Maison d'édition généraliste et indépendante créée en 1994, les Éditions Hervé Chopin se sont développées avec la collection « Images d'antan », qui compte aujourd'hui plus de 120 titres. Dans ces ouvrages portés par la force esthétique et historique de la carte postale du début du XXe siècle, chacun peut découvrir ou redécouvrir la ville, la région, le pays de ses grands-parents.

Ce savoir-faire dans le beau livre s'est également traduit par la création de la collection « Art et Culture » avec des monographies de peintres, photographes, designers, couturiers, mais aussi des livres d'art d'exception.

Premier éditeur de beaux livres aux Antilles, les Éditions Hervé Chopin y sont présentes depuis plus de vingt ans pour valoriser la culture, l'histoire et le patrimoine de l'Outre-Mer.

Une rencontre avec Lapingouin amène les Éditions Hervé Chopin à lancer sa première collection « Jeunesse » et à développer avec Trousselier une ligne d'objets pour enfants aux couleurs de Lapingouin.

En 2010, les Éditions Hervé Chopin publient leurs premiers titres de littérature et découvrent José Rodrigues dos Santos en 2012 avec La Formule de Dieu qui reste en tête des ventes pendant plusieurs mois. La maison travaille depuis à l'émergence de nouveaux auteurs.



AVIS

Un grand merci aux éditions Hervé Chopin pour l'envoi de ce thriller absolument fantastique, qui n'a fait que confirmer que ce genre est vraiment celui que j'adore.



Début du livre

Elle était venue avec ses mille deux cent dollars. C'est à dire en monnaie locale  plus de quatre mille zlotys.



Alors là je peux vous dire que je ne connaissais pas cet auteur, mais qu'il va rejoindre ma liste des auteurs que j'affectionne particulièrement.

Une intrigue absolument fantastique, menée de main de maître, avec des détails totalement déconcertants et des personnages à la limite de la nausée pour le lecteur.

Nous retrouvons Lynn journaliste au Bumper, sous la coupe d'un chef totalement odieux et surtout à l'affut du moindre fait divers, se délectant de tous les détails croustillants, à la manière d'une groupie.

Cette dernière est en couple avec Andy, qui fait partie de la police criminelle.

Leurs métier réciproque est souvent le sujet de discordes entre eux, car bien évidemment, Andy détient de nombreuses informations qui permettraient à Lynn de se hisser dans le haut de l'estime de Grant, son chef redoutable.

Andy et son équipe vont être chargés d'élucider le meurtre particulièrement sordide d'une jeune femme prostitutée, qui quelques temps avant faisait la une des journaux à scandales pour avoir été prise en photo avec un homme politique sniffant de la cocaïne.



Lynn, va être chargée par son patron de couvrir l'événement.  Mais ce qu'elle va découvrir va au delà de l'entendement.



Parallèlement à tout cela, une étrange manège se joue à quelques kilomètres de chez eux. Des filles arrivent des pays de l'Est avec l'espoir de trouver de meilleures situation de vie et de travail, mais qui malheureusement attérrissent rapidement dans un réseau de prostitution et de maltraitances, voire d'exclavage absolument ignoble.

Les hommes à la tête de ce réseau sont tout simplement abjects, n'hésitant pas à user de la torture par pur plaisir et pour montrer aux autres filles ce qu'ils sont capables de faire pour qu'elles se tiennent à carreaux.





Le point fort de l'histoire : tous les ingrédients du thriller à l'état pur sont présents.

Une narration qui est parfaitement en adéquation avec l'histoire. Ses mots et ses descriptions nous projettent dans une ambiance qui est proche de celle du livre. 

Le traffic humain est le thème principal du livre.



Le style de l'auteur

Que vous dire, sinon que ce style est fantastique, génialissime. Tout est dit, pas de demi-mesure, pas de demi-teinte, pas d'imagination à avoir. On a le droit à une intrigue de qualité, avec un sujet totalement abstrait pour nous lecteurs.

Alors effectivement, on se doute que cela existe mais on préfère se voiler la face tellement les pratiques sont répugnantes. Mais c'est sans compter l'auteur qui dénonce avec acharnement la barbarie de ces réseaux et de ces êtres ignobles.

Certains personnages sont attachants, et d'autres repoussants. 



Le genre

Un thriller absolument glaçant.



La forme de l histoire

Le récit est divisé en plusieurs chapitres. Ces derniers sont au départ très courts pour permettre de poser les différentes parties et deviennent de plus en plus longs, une fois qu'on est bien rentrés dans le récit et dans l'ambiance.

Le texte est aéré et l'écriture est fluide. Ce qui en fait une lecture agréable.



Conclusion :

Une plongée dans mon genre de prédilection que j'ai vraiment appréciée surtout avec une histoire aussi époustouflante que celle-ci.

Amateurs de thrillers, je vous promets que celui-ci décape et qu'il est vraiment à la hauteur des thrillers scandinaves qui ont ma préférence.

Je suis vraiment tombée en admiration devant cet auteur que je ne connaissais pas mais qui je pense va avoir sa place dans ma bibliothèque.
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Michel Moatti revient avec la suite des aventures de Lynn Dunsday, la chroniqueuse du Bumper, connue pour ses articles francs et brutes de décoffrages sur les affaires criminelles. Dans ce nouvel opus, qui fait suite à Tu n'auras pas peur, Prix Polar Cognac 2017, notre journaliste enquêtrice doit faire face à une affaire de trafic humain. Une course contre la montre s'engage lorsqu'elle reçoit de mystérieux mails et que son petit-ami, Andy, flic de son état, semble lui cacher les avancées de l'enquête.

Une fois encore Moatti n'a pas son pareil pour lier thriller et phénomène de société. En effet, Lynn va toujours plus loin dans le journalisme d'investigation, à l'image de notre actualité où toute information est relayée à la seconde où elle se passe, entravant parfois le travail des policiers. Deux courants s'affrontent et ce roman en est le reflet.

Moatti nous entraîne dans un thriller social mettant l'accent, comme l'a fait l'an passé Karine Giebel avec Toutes blessent la dernière tue, sur le trafic humain. Si nous nous imaginons que ces pratiques n'ont plus cours, nous nous mettons de lourdes oeillères et l'auteur pose le doigt sur un problème trop peu connu et médiatisé.

Il fait d'une pierre deux coups, le fond et la forme de Et tout sera silence est un livre très contemporain et actuel. Intégrant au sein du texte des partis de réseaux sociaux et d'articles de blogs, Moatti nous montre l'état actuel des choses par la fiction. Telle une catharsis, il met en lumière notre société… Jusqu'où ira-t-elle ? Nous pouvons penser que nous avons déjà rejoint la fiction. Il est temps de changer, vous ne croyez pas ?
Lien : https://topobiblioteca.wordp..
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