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La saga des émigrants, c'est un vaillant hommage à ce million d'hommes et de femmes du milieu du 19e siècle qui ont quitté leur terre natale, la Suède, pour se bâtir une nouvelle vie de l'autre côté de l'oécan, aux Etats-Unis. On le sait dès le début, donc on n'est guère surpris quand Karl Oskar Nilsson essuit revers par dessus revers, que sa ferme ne produit pas les rendements nécessaires et que sa famille croule sous les dettes. On sait ce qu'il adviendra. Pareillement pour son jeune frère Robert, qui s'enfuit de sa position de valet avant l'échéance de son contrat et que la police le poursuit. Tout s'oriente vers une seule et même solution : l'émigration !

Puis, la narration se concentre sur l'oncle Danjel Andreasson. Un peu trop longuement à mon goût. Il semble avoir eu une révélation et, avec quelques uns, ils ne reconnaissent plus l'autorité de l'Église et suivent les principes de l'hérésie d'Akianisme. Je me demandais où cette nouvelle trame allait mener jusqu'à ce que les forces de l'ordre les dissoude. À partir de ce moment, il ne reste qu'une solution pour le vieil homme qui continue à croire en son hérésie : la route vers l'Amérique. Ainsi, quand la narration s'est attardée ensuite sur leur voisin Jonas Petter de Hästebäck, il n'y avait plus de mystère. Un émigrant de plus.

Avec ce premier tome de la série, Vilhelm Moberg nous décrit le quotidien dans la Suède du milieu du 19e siècle. Des conditions parfois difficiles, sur une terre appauvrie, cultivée à la limite du possible, sur des fermes trop de fois subdivisées entre héritiers à chaque génération. le tout est fait avec beaucoup de réalisme. Les descriptions du Smaland sont assez fidèles à la réalité (avec une lande jonchée de pierres, défricher la terre devient un combat de tous les jours), par moment, ça ressemble presque à un ouvrage documentaire. Tout y passe : les moyens de subsistance de la population, leur bien-être spirituel, le mode de vie, les relations entre mari et femme, maitre et employés, etc. Mais tout ça a son utilité, ça permet de constater que chacun a ses raisons pour vouloir émigrer aux États-Unis.
« Karl Oskar Nilsson : Je suis en quête d'un pays, où je puisse faire vivre les miens par mon travail.
Kristina : J'accompagne mon mari, mais je ne le fais pas sans appréhensions ni regrets.
Robert Nilsson : Je ne veux pas avoir à obéir à un maître.
Danjel Andreasson : Je veux adorer librement le Dieu des douze apôtres dans le pays qu'Il me montrera.
[…]
Jonas Peter de Hästebäck : Je ne supporte plus la vie commune avec ma femme, Brita-Stafva ; peu importe ce qu'il m'arrivera. » (p. 282)

Vilhelm Moberg est connu principalement pour cette oeuvre, qui se décline en 8 tomes en français. C'est une saga assez conventionnelle mais qui fonctionne merveilleusement bien. On ne peut que ressentir de l'empathie pour ces pauvres gens qui triment dur, qui se démènent autant que possible mais sans résultat. Dans une pareille situaiton, qui ne souhaiterait pas d'une vie meilleure ? Justement, peut-être ce premier roman contient-il un peu trop de misérabilisme. Il me semble que le sort s'acharnait beaucoup sur la famille de Karl Oskar Nilsson. Les mauvaises récoltes, la sécheresse une année, trop de pluie la suivante, les dettes, une partie de la ferme qui part en fumée après un incendie. Trop, c'est trop. Comme s'il fallait se retrouver complètement démunis pour abdiquer et se tourner vers autre chose. Quoique quitter son pays natal, tout ce qu'on connaît, doit être une décision assez drastique. Qui suis-je pour juger de la vie de ces pauvres paysans qui représente sans doute assez bien l'existence du million de personnes qui ont fui la Suède ? Et combien d'autres pays. À suivre.
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Un bel hommage à ces émigrés européens du dix-neuvième siècle, quittant leur pays pour l'Amérique!
Dans le Smaland, région pauvre de la Suède, Karl Oskar décide de quitter son petit lopin de terre qui ne lui permet plus de faire vivre ses quatre enfants et ses parents. Là-bas, dans le Nouveau Monde, l'herbe est verte, la terre fertile. Son jeune frère, qui ne peut se résoudre à être valet, est encore plus enthousiaste: à lui la liberté, l'aventure! La nuit, après le travail, il mémorise les moindres détails du livre qu'il s'est procuré sur l'Amérique: les états, les fleuves, les cultures, les moeurs (les femmes y sont si peu nombreuses qu'elles sont choyées, respectées, et ont tous les droits, dont celui de porter plainte contre un homme qui s'approcherait de trop près).
Kristina, la femme de Karl Oskar, est plus sceptique, ne mettent-ils pas leurs enfants en danger? Ne désobéissent-ils pas à Dieu en voulant changer eux-mêmes leur destin?

Ils seront finalement parmi les premiers d'une grande vague d'émigrants suédois (un million entre 1850 et 1914) à partir pour le Nouveau Monde, dont les terres de l'ouest sont encore à conquérir.
Roman prolétarien écrit dans les années 50 (du vingtième siècle), la Suède rurale y est évoquée dans ses moindres détails: les saisons qui passent, le travail de la ferme, mais aussi le dilemme des femmes entre se refuser à son homme pour éviter une énième grossesse mais du coup en s'exposant à la colère de Dieu, ou accepter ce qu'il lui dicte; obéir au pasteur qui est le véritable maître dans ces régions pauvres; les sectes religieuses, les relations de voisinage.

C'est le début d'une belle fresque de l'immigration américaine, un vrai chef d'oeuvre!
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Passionnante épopée des émigrants suédois fuyant, au XIXème siècle, la misère et la famine du Småland (sud de la Suède), pays particulièrement dur à fertiliser en raison des lacs et des rochers qui parsèment les bois et les champs, cette saga "prend aux tripes".

Dès le début du roman, je me suis prise d'une affection vive pour le couple formé par Karl-Oskar et Kristina et j'ai saigné avec eux devant la rigueur de leur vie faite de labeur et... de labeur.

La narration nous invite à suivre la destinée de ces paysans pieux et besogneux, habités par l'espoir d'une vie meilleure, acculés au choix dramatiquement tragique de quitter leur pays natal, leur seul repère, pour s'embarquer vers l'inconnu aux côtés de milliers d'autres miséreux semblables à eux, abandonnant tout ce qui fut leur vie, exposant leur famille au possible néant de l'avenir.

Je suis allée en Suède, à Växjö, et j'ai parcouru à pied, en voiture et à vélo cette terre superbe du Småland ; j'ai vu de mes yeux ses rochers de taille impressionnante qui jonchent les terres cultivables tels des milliers de monolithes abandonnés ; j'ai canoté sur ses lacs ; j'ai parlé à ses habitants aujourd'hui encore profondément sensibles à l'Émigration du XIXème siècle. Là-bas, j'ai ressenti toute l'intensité du drame des Émigrants et ma pensée s'est tournée vers les Irlandais, les Russes, les Italiens, les Grecs... tous ces peuples qui ont vu refluer vers Ellis Island, une partie de leur population qui mettait dans le Nouveau Monde la seule chose dont elle ne fût pas dépossédée : son espérance.


Challenge AUTOUR DU MONDE
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Voilà, je n'ai absolument pas l'habitude de lire ce genre de romans, les sagas familiales, les romans de terroir, très peu pour moi, je serais plus du genre polar avec du sang, du sexe, les bas-fonds et tous les ingrédients qui font un bon polar ? Mais bon, il ne faut pas s'obstiner sur une voie, les chemins de la lecture ne se limitant pas à un seul quai.
Mon épouse a lu cette saga, qui est étalée sur huit romans, soit environ 2500 pages, et n'a pas réussi à décrocher, allant jusqu'à se relever la nuit pour ne pas se sortir de l'histoire.
Un petit coup d'oeil sur Babélio et je constate que tous les parties de la saga sont notées entre 4,2 et 4,3 en moyenne. Pas mal. de plus, j'aime beaucoup la littérature scandinave.
Bon, je fais quoi, je viens de terminer l'histoire d'un ex-taulard qui replonge dans l'enfer du crime sous la plume d'Edouard Bunker, et changer de style ne ferait pas de mal.
Je me lance, tome 1, Au pays. Je n'ai pas besoin de beaucoup de pages pour être emballé, j'adhère tout de suite. Nous sommes un peu près à la moité du 19 ème siècle, là-haut en Suède. La terre n'est plus très fertile, loin de là, et la vie de ces paysans qui cultivent des champs de cailloux est loin de la panacée. Les ressources sont rares, l'argent manque. Karl Oskar et Christina font de leur mieux pour subvenir aux besoins de leur petite famille créée depuis seulement quelques années après avoir repris la ferme parentale.
Mais de l'autre côté de la mer, que se passe-t-il ? Tout est facile et beau, les champs produisent beaucoup et les gens ne connaissent pas la haine, la misère. En tous cas, c'est l'idée que se fait Karl-Oskar de l'Eldorado de l'Amérique du nord.
Tout dans ce roman de Vilhelm Moberg est magnifiquement transcrit, représenté. La vie dans ce milieu pauvre, la religion, la famille, les relations humaines. Il est difficile de décrocher.
J'en ai terminé avec ce premier tome, et le second est attaqué dans la foulée.
L'Eldorado, oui, mais à quel prix ? Il me reste encore sept tomes à lire pour le savoir.
Génial.
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Wilhelm Moberg, écrivain et dramaturge suédois, a écrit cette "saga" entre 1949 et 1959, traduite et éditée chez GAÏA en 1999 en 8 tomes, puis en Poche et, enfin, rééditée en 2013, toujours chez Gaïa, en 2 tomes de 800 pages (que cela ne vous effraie pas, continuez votre lecture ! … J'espère bien vous convaincre de vous lancer dans ce récit hors du commun).
L'excellente critique de Gwenn21 m'a donné envie de relire pour le plaisir cette «série » (lue en 99) dont je gardais un souvenir prégnant et pour m'assurer qu'elle n'avait pas « vieilli » car je viens de la recommander à plusieurs amis : relecture épatante qui m'a même permis de voir certains épisodes sous un jour différent. L'écriture n'a pas pris une ride et les thèmes abordés sont toujours d'actualité.
L'histoire : En 1850, en Suède, un jeune couple de fermiers que sa terre ne nourrit plus décide d'émigrer vers l'Amérique avec ses enfants et quelques proches. Tome 1 : « Au pays » qui explique comment et pourquoi ils décident de partir. Tome 2 : « La traversée » : du port de Karshamm jusqu'à New York à fond de cale. Tome 3 : « le Nouveau Monde » : en bateau, en train, à pied jusqu'au Minnesota …et dans les suivants : leur installation, leurs vies et celles de leurs descendants dans leur nouvelle patrie.
Trop long ? Non, au contraire car il ne s'agit pas d'une saga familiale de plus, je la qualifierais plutôt d'odyssée ! A travers des personnages faits de chair et de sang avec lesquels nous nous sentons vite en empathie, W.Moberg en 8 tomes, sans fioritures ni sentimentalisme inutiles, balaie de façon magistrale toute l'histoire de l'émigration suédoise vers l'Amérique au XIXe siècle (1 million de personnes) en nous la racontant à travers leurs yeux (étonnement, désarroi, peur…) Une documentation minutieuse a dû précéder l'écriture et le résultat est remarquable.
Convaincus ? Alors n'hésitez pas, n'ayez pas peur de la longueur : c'est un plus. Essayez le tome I et vous verrez, vous vous laisserez embarquer … c'est le cas de le dire !
Si vous voulez lire les autres critiques, tapez « La saga des émigrants » tome I « Au pays »
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Un grand roman historique qui débute en Suède pour s'achever aux États unis. le 1er tome se déroule en Suède dans une ferme où à force de diviser la terre de génération en génération, la parcelle s'appauvrit tant qu'elle finit par ne plus pouvoir nourrir ceux qui la cultivent. A cela s'ajoute quelques mauvaises récoltes (trop de pluie ou pas assez) et les paysans sont contraints à l'émigration. Il souffle sur ce roman un vent d'aventure formidable. On referme le 1er volet en rêvant déjà au suivant, celui de la traversée où l'on sait dores et déjà qu'elle ne sera pas tranquille.....
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J'ai beaucoup apprécié le premier tome de cette saga suédoise. Il faut se familiariser avec les noms de personnages et de lieux, mais après on s'y retrouve ici. C'est très depaysant et ça change de notre histoire de France. L'auteur nous fait comprendre peu à peu l'état d'esprit de certains paysans suédois qui ont soif de changement et mènent une vie difficile en Suède. Un bon livre qui se lit facilement. J'ai hâte de me plonger dans le tome 2 qui suit leur traversée en bateau vers l'Amerique.
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Dernière lecture de 2023 !

Et je termine très bien je trouve. J'ai acheté ce roman il y a bien 5 ou 6 ans car le sujet m'intéresse énormément. Puis le fait que l'histoire soit divisée en 5 tomes m'a refroidie ainsi que le style que j'ai eu peur de trouver trop sec, trop didactique pour mon niveau de lecture.

Eh bien j'ai perdu du temps,voilà tout, à avoir peur comme ça.
J'ai beaucoup aimé ma lecture. J'y ai trouvé ce que j'y cherchais et que j'aime tant dans mes lectures historiques : contexte historique et social, vie quotidienne de l'époque, vie familiale, récit d'une vie humble et difficile, et un contexte/une critique de la religion en place.
J'ai hâte de lire la suite, le tome 2 se concentre sur la traversée de l'océan atlantique, et j'ai bien peur que mes petits protégés soient déçus et découragés en arrivant dans le nouveau monde. Mais ne mettons pas la charrue avant les boeufs. J'ai très hâte aux tomes 3 et 4, pardon.

Si vous êtes ferrus de cette époque (deuxième moitié du XIXe/début du XXe siècle) et des récits de pionniers, comme moi, rejoignez-moi dans cette aventure (et conseillez-moi de superbes lectures!).
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A mon arrivée à Paris (fin 1974), j'ai fait comme tout le monde, j'ai cédé à mes vices les plus secrets, et comme tout le monde, je me suis rué sur ces lieux de perdition que sont les librairies, les théâtres et les cinémas. C'est ainsi que j'ai vu, au cinéma, deux magnifiques films suédois de Jan Troell, Les Emigrants et sa suite le Nouveau monde. Les rôles principaux étaient tenus - magistralement, mais faut-il le préciser de la part de ces acteurs - par Max von Sydow et Liv Ullman.
C'est bien des années plus tard que, trouvant le livre dans une librairie, j'ai fait le rapprochement avec les films. J'ai acheté en bloc les cinq volumes (en Livre de Poche), en espérant y retrouver un peu l'atmosphère (pourtant pesante et pas folichonne) des films.
Je n'ai pas été déçu, bien au contraire. C'était clairement la même histoire, en moins condensé, bien sûr, mais j'y retrouvais ces personnages inoubliables qui m'avaient marqué : Karl-Oskar et Kristina, Robert et Arvid, Danjel et Ulrika, et tous les autres. Pour l'ambiance, j'étais servi, l'auteur nous fait toucher du doigt, avec beaucoup de vérité et d'émotion, la misère qui pousse ces braves gens du Smâland (sud-est de la Suède) à émigrer vers ce miroir aux alouettes qu'est l'Amérique. Misère qui les poursuit sur la Charlotta, le navire pathétique qui fait la traversée de l'Atlantique dans des conditions épouvantables.
Une fois en Amérique, ce n'est plus le même genre de misère, c'est la lutte pour la survie dans un monde hostile, où il faut s'adapter à tout, à la langue, au pays, au climat, aux habitants (et parmi ceux-ci les Américains déjà en place, les autres émigrants et ces sauvages à la peau cuivrée couverts de peintures bariolées). La petite communauté suédoise prend racine dans l'état du Minnesota, avec toutes les complications externes et internes que cette installation peut générer. Robert et Arvid, les yeux pleins de paillettes, partent chercher de l'or... Robert revient seul, désabusé. D'autres épreuves les attendent, la guerre civile, les révoltes indiennes, et les épreuves passées, ils s'aperçoivent qu'ils sont devenus Américains.
Comprenez-moi bien, quand je dis que l'auteur décrit la misère, il n'est pas misérabiliste pour autant. Au contraire, c'est pour mieux faire ressortir la force d'âme, le courage et la volonté d'aller en avant de ces hommes et de ces femmes hors du commun, et en même temps si pareils à nous dans leurs défauts, leur aveuglement, et leurs errements...
La Saga des émigrants est à la fois un roman d'Histoire, et un roman d'aventure, entendons-nous bien d'aventure humaine, à l'échelle d'un peuple.
Si vous aimez la rigolade, ce n'est certes pas le bouquin qu'il faut choisir. Mais si vous voulez vivre une grande aventure, et vibrer en même temps avec ces personnages si attachants, n'hésitez pas. Je vous promets une lecture passionnante et profondément émouvante.


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Pour le coup, j'ai changé de style. Une belle saga qui commence en Suède, à l'époque des migration vers l'Amérique du Nord.

On découvre la vie et les coutumes de ce pays, des personnages étonnants, intéressants et si différents.

J'ai beaucoup aimé cette première partie.

Je lirai avec plaisir la suite de la saga (5 tomes apparemment)
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