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Critique de dancingbrave


Et je retrouve cette ambiance si particulière de Modiano. Ce retour confus dans un lointain passé trouble comme déposé sur un sol humide tapissé de feuilles mortes avec une pierre dessus. Mais là c'est encore plus nébuleux. Les évènements remontent à une cinquantaine d'années mais aussi à une quinzaine d'année encore en arrière.
Tout remonte par à-coups, par rebonds.
Tout se mêle, s'entremêle.
Des hasards enchevêtrant le tout, y mettant bon ordre ou bon désordre…

Accrochez vous bien. Tout tourne, il y a un demi-siècle, autour d'une maison de Chevreuse que l'amie de l'amie de Bosmans va louer alors que lui-même l'a habitée sans leur dire. le nom de la propriétaire lui fait remonter un flot de souvenirs plus vieux encore d'une quinzaine d'année alors qu'il était un enfant âgé d'une dizaine d'années.
Et là ça devient modianisime car l'associé d'un ancien employeur de son amie était le mari de cette propriétaire.
Me suivez-vous ?

Une chose étrange dans ce texte est la consonance anglaise des noms propres, pas tous. Comme si Patrick Modiano voulait nous narrer une histoire dont les protagonistes britanniques ou américains étaient enferrés dans le moule obsessionnellement parisien de l'écrivain. Et voilà qui ajoute un trouble aux méandres des souvenirs brumeux de Bosmans

Et ce n'est pas tout car Jean Bosmans, je vous le donne en mille, est un écrivain d'environ 75 ans.

Tout est construit pour diablement mettre le lecteur sous cette pierre étouffant la mémoire de Bosmans tentant de reconstituer cette enfance confuse.
Tout comme dans notre mémoire parfois les évènements trouvent une simultanéité qui n'exista jamais, des personnages des rôles qui ne furent jamais les leurs. Lorsqu'un pathos rajoute une couche on arrive à ces totales confusions dont le talent de l'auteur est de nous faire y goûter.
L'art de nous faire pénétrer le subconscient n'appartient qu'à Modiano et moi j'adore ça…

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