Bien que loin de mes bases habituelles, je me surprends à succomber à l'écriture de
Modiano, et à prendre plaisir à littéralement tomber dans les trous de vers qu'il disperse aux coins des rues dans chacun de ses
romans.
Déambulations nocturnes, émergence de souvenirs qui déploient la mémoire, rencontres interlopes, temps déconstruit, rembobinages à l'envers et arrêts sur image: "
L'herbe des nuits" a le goût et la texture d'un pur
Modiano, avec son narrateur d'âge mûr qui, carnet noir en main, se remémore ses moments aux côtés d'une jeune femme mystérieuse et son entourage douteux rencontrés dans les années soixante à Paris, en remettant ses pas dans les lieux méconnaissables qui ont vu passer leur histoire.
Quelques heures hors du temps avec ce roman mobile, déconcertant, nocturne, qui laisse l'étrange impression d'avoir plongé au fond d'un soi-même inconnu.
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