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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Petite musique de nuit... Petites histoires mi-figue, mi-raisin. Modiano s'amuse à nous perdre dans ses souvenirs ; il va et vient d'existences réelles et d'identités trafiquées. Il joue à saute mouton avec les années. Personnages connus, méconnus, inconnus, il jongle avec, témoin indirect de sa propre vie. je trouve l'écriture de Modiano légère comme une bulle de savon, un peu transparente, comme si l'obsession de son identité ne devait peser qu'à lui-même. Famille disloquée et fantasque, entourée de personnages troubles, comme dans la meilleure des séries Z où tous les traits sont un peu caricaturaux.
Il y a quelques histoires cocasses ; celles où Modiano va déclarer sa fille à l'état-civil et celle où lui et son père sont invités à un week-end de chasse.
Chez Modiano tout est toujours incertain, bancal, proche de la catastrophe ou l'évanouissement. Il semble ailleurs, souvent ironique et en même temps fureteur. A l'affut des détails, des visages, des noms, des rues, du temps, consignant tout et rien.
Livret de famille n'est pas un des meilleurs Modiano ; il a le sens du récit, cela va s'en dire. Hors du temps, hors de soi. Ce petit bouquin me fait l'effet d'un exercice de style, mais derrière la simplicité de l'écriture rien n'est limpide ni assoupi.
Modiano fait un travail de taupe, il creuse, il creuse. Les galeries de son existence se croisent et s'entrecroisent à l'infini.
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Je m'attendais à un roman et il s'agit de nouvelles. Je m'attendais à une quête familiale et c'est un ensemble de récits - réels? fictifs? - reliant Modiano à son entourage pendant sa jeunesse.
Encore une fois, les récits de Modiano sont enfouis dans un brouillard épais qui révèle bien peu de choses. Dates, lieux, identités, passés sont très souvent incertains, et si une information est posée, elle est très vite remise en question. du passé des parents, à peine quelques bribes subsistent: ce qu'ils en ont raconté, ce que Modiano en a compris. Mais les témoins de ce passé ont disparu ou bien n'ont rien à apporter, muets, abasourdis, semblables à ces révélations sur le point d'arriver lorsqu'on rêve mais qui traînent, traînent et s'estompent au réveil.
L'obsession de Modiano pour l'Occupation, durant laquelle ses parents se sont rencontrés, grâce à laquelle il est né, fruit de multiples hasards et qui aurait pu causer leur mort, cette obsession de ce retour à un passé antérieur dont il pense se souvenir est vouée à l'échec: tout s'est envolé en fumée et il est, comme son oncle, 'l'Homme de Nulle Part".
Ce qui est surprenant dans ces récits, c'est que la voix de Modiano ne s'entend pas, ou à peine, contrairement à celles de ses interlocuteurs. Impalpable, spectral, il évolue dans un univers riche et artistique qui a ses codes et ses côtés abjects - la chasse à courre de Reynolde, Gerbault - ou décadents et vains - le Gros, Denise Dressel.
C'est un roman intéressant, circulaire et révélateur de l'univers de Modiano. Ce qui est amusant, c'est que je l'ai lu alors que le brouillard a envahi trois jours durant ma région, osmose complète entre le récit et le réel!
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N°1653- Juin 2022

Livret de famillePatrick Modiano – Gallimard .

Dans ce roman un peu fantasque, fait de séquences autobiographiques mêlées à de l'imaginaire, Modiano explore son enfance, c'est à dire les années d'occupation pendant la guerre, mais aussi sa vie puisque le livre parle de lui à différentes époques.
Chacun des quinze chapitres est un peu comme une nouvelle à la fois différente et déclinée sur le même thème de la recherche du temps passé et perdu que l'auteur veut fixer sur le papier pour sa propre mémoire. Cette énumération de faits, s'ils sont écrits d'une manière fluide et agréable à lire, avec un culte du détail selon son habitude, donnent cependant une impression inégale et quelque peu décousue, comme enveloppée d'une sorte de brouillard. On y rencontre sa mère, une actrice, son père, un être mystérieux au passé sulfureux avec qui il a des relations difficiles, leur rencontre pendant l'Occupation, le mystère qui entoure leur acte de mariage, la relation qu'il a pu avoir avec chacun d'eux. On aperçoit son frère Rudy dont il évoque la mort, son oncle Alex, ses grands-parents, on le voit aussi lui-même, son passage dans le monde du cinéma, lors d'une partie de chasse en Sologne, des épisodes en Suisse, à Paris où il évoque son épouse et parle de la naissance de sa fille mais aussi des personnages étranges venus d'autres contrées parfois exotiques et de périodes antérieures, une sorte de kaléidoscope de souvenirs.
En principe, cheminer à travers son propre passé, la quête de sa propre identité, doivent être une source d'apaisement pour celui qui fait ce chemin, à cause peut-être de l‘effet exorciste de l'écriture. Depuis que je lis cet auteur je n'ai pas vraiment cette impression, il me semble que c'est pour lui plus un chemin de croix qu'une recherche de la sérénité.
Comme à chaque fois j'ai l'impression que Modiano interroge et explore son passé parce qu'il est plein d'interrogations qui le hantent. J'ai certes apprécié ce roman mais l'impression qu'il me laisse, le livre refermé, est quelque peu différente, moins enthousiaste, plus réservée que d'habitude.
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