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3,7

sur 1471 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je fais partie de ceux qui n'avaient jamais lu Patrick Modiano avant qu'il ne se voit attribuer le prix Nobel. Pour reprendre le titre d'un article qui lui a été consacré, il n'était à mes yeux « ni lu, ni connu » ; un simple patronyme parmi d'autres dans la forêt littéraire. Comme toujours, je considère comme une excellente nouvelle d'avoir tout à découvrir d'un auteur reconnu par la critique et récompensé des prix littéraires les plus prestigieux.

Le roman « Rue des boutiques obscures » débute par ces deux phrases : "Je ne suis rien. Rien qu'une silhouette claire, ce soir-là, à la terrasse d'un café." le narrateur a tout oublié de son passé. Dix ans plus tôt, un accident mystérieux l'a rendu amnésique. Il exerce la profession de détective privé. Son patron, qui lui a permis de se procurer un nouvel état civil, part à la retraite. Il décide d'enquêter sur son passé à la recherche de sa propre identité.

Cette enquête va lui permettre de remonter les pistes ténues de son passé : des hommes se souviennent vaguement de lui et du groupe qu'il fréquentait il y a plusieurs années, on lui confie une photographie sur laquelle il peine à se reconnaître aux côtés d'une jeune femme d'origine russe, on lui souffle son prénom, celui de ses proches, il trouve son ancien numéro de téléphone au dos d'un cliché qui lui permet de retrouver l'adresse d'un appartement, il découvre son extrait d'acte de mariage au coeur d'un carnet vierge….
Des bribes de souvenirs lui reviennent parfois après des déclics, comme la vue de la fenêtre d'un appartement, une cage d'escalier, la photographie d'un ancien voisin qui avait la particularité d'arpenter les boulevards en costume blanc. Autant de matières brutes qu'il va lui falloir reconstituer : "Une impression m'a traversé, comme ces lambeaux de rêve fugitifs que vous essayez de saisir au réveil pour reconstituer le rêve entier."
A l'opposé de ces données si fragiles, il y a les éléments bruts de l'enquête, qui sont dans et hors du récit, puisque livrés bruts dans un chapitre, hors de la narration. C'est le cas des fiches de polices, des extraits du bottin, de sa correspondance avec son ancien patron.

J'ai été frappé par la proximité des univers romanesques de Patrick Modiano et de Georges Simenon. Pour ces deux auteurs, l'enquête n'est jamais qu'un prétexte, celui de parcourir Paris, le plus souvent à pied, ses quartiers mais aussi ses mondes. le narrateur de la « Rue des boutiques obscures » va rencontrer des personnages du milieu de la nuit, des émigrés russes, un pianiste qui joue dans un bar, un critique gastronomique, etc. Il n'y a pas d'analyse sociologique des milieux traversés parlons plutôt d'empathie. le narrateur, à la différence d'un Maigret plus massif, s'efface par sa timidité, ses doutes, ses incertitudes, sa mémoire défectueuse. Son interlocuteur se livre dans sa vérité d'homme et livre le peu de souvenirs ou d'éléments matériels qu'il lui reste.
Certaines scènes auraient pu être écrites par Simenon, même si elles sont magnifiées par l'écriture épurée de Modiano, notamment lorsque le détective se rend dans un café tenu par un patron flamand à la forte personnalité, établissement fréquenté par des mariniers belges, où la buée et la fumée des cigarettes rendent l'atmosphère floue.

Le narrateur est à la recherche d'un ‘'temps perdu'' qui est très court, puisqu'il s'agit des années noires de l'Occupation. Il reconstitue le fil de sa vie durant cette période tragique : l'angoisse des contrôles d'identité, les trafics de bijoux, les états civils usurpés, le chaos qui règne dans l‘entrée d'un hôtel d'une ville de province : Vichy, les personnages dangereux… Certains de ces éléments sont inspirés de la vie du père de l'auteur à cette époque. le narrateur se souvient qu'avec ses amis, ils firent le choix de se cacher à Megève, dans une pension, mais rompant leur volonté de discrétion, ils feront des rencontres qui leur seront fatales.

Ce roman est une quête de l'identité ou plutôt des identités puisqu'elles sont souvent multiples, falsifiées ; certains personnages ne seront jamais connus sous leur vrai nom et le détective prénommé Guy, s'appelle en fait Jimmy mais est tout le monde le nomme Pedro… Dans un passage, il oppose ces identités multiples à la seule vérité, celle du moi, qui cristallise les sensations, qui renoue avec le passé grâce à la mémoire retrouvée du passé .
Le récit s'achève - ou plutôt ne s'achève pas – sur une nouvelle piste, celle de l'identité originelle du narrateur. Il a connaissance d'une adresse : Via delle Botteghe Oscure, qui est le titre du roman, rue de la ville de Rome, nouveau monde, bel et bien « obscur », à parcourir. C'est une quête sans fin et pour paraphraser une citation du livre « Un pedigree » (un titre qui parle à tous les lecteurs de Simenon), le narrateur devra « s'efforcer de trouver quelques empreintes et quelques balises dans ce sable mouvant comme on s'efforce de remplir avec des lettres à moitié effacées une fiche d'état civil ».

Rue des boutiques obscures est une excellente introduction à l'univers «modianesque». L'écriture épurée est magnifique. Les thèmes principaux de l'auteur sont traités : la quête de l'identité, les années noires de l'occupation, Paris. le roman est remarquable. le lecteur y trouve un style, une construction et un univers qui appartiennent à la noblesse (et non Nobel-esse) de la littérature contemporaine, mais il manque peut-être une accroche ou une étincelle qui rende le roman passionnant. Pour terminer sur Simenon, avec non pas une parenté, mais une différence, s'il ne maniait pas la langue avec une telle minutie qui confine au classicisme, il savait, lui, envoûter son lecteur.
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Ouvrir un roman de Patrick Modiano c'est partir en quête. Quête du passé, quête d'identité , quête de ses racines. Quand ce récit débute Hutte, détective privé, ferme son agence. le narrateur a été son collaborateur pendant une dizaine d'années. Sans lui que serait-il devenu ,lui, l'amnésique ? C'est Hutte qui l'a rebaptisé Guy Roland, lui offrant des nouveaux papiers et une nouvelle identité. L'agence est fermée , Guy Roland va pouvoir se consacrer à l'enquête qui lui tient à coeur , l'enquête qui lui permettra peut-être de retrouver trace de l'homme qu'il a été. de pistes en pistes, de rencontres en rencontres , il débobine la pelote de laine. Mais cet homme qu'il s'imagine avoir été , ces photographies où il pense se reconnaître , tout cela est il rêve ou réalité? Remonter le temps , dérouler les souvenirs, faire appel à la mémoire des lieux, des gens, thème cher à Modiano.
Et puis il y a Paris , des kilomètres parcourus d'Est en Ouest, du Nord au Sud, des images , des instantanés de la vie , de la société tels des clichés photographiques engrangés, archivés à consulter plus tard pour en traduire une réalité sociologique .
J'avais lu Rue des boutiques obscures à sa sortie en 1978, je viens de le relire avec une étrange délectation. La dernière page tournée, un texte qui s'arrête de façon impromptue,je suis là à me demander si j'ai vraiment compris le dessein de Patrick Modiano , j'en suis de moins en moins convaincue mais est-ce que cela a une quelconque importance?
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« Vous aviez raison de me dire que dans la vie, ce n'est pas l'avenir qui compte, c'est le passé. »
Un roman qui égrène des indices, qui rebondit d'un lieu à un autre et qui se termine... surprise.
Une course après le temps, autour du temps et des personnages qui ont pu connaître Guy. Amusante cette recherche qui laisse des petits cailloux derrière soi, j'ai pensé au petit Poucet pendant toute cette lecture. La fuite du temps et de la mémoire, la recherche de ce que nous sommes au travers des autres, de ce que nous avons pu être et avoir tout oublié. Un jeu de piste agréable pour qui aime Modiano. Peut-être pas mon préféré, mais Paris et Nice sont des villes qui reviennent dans plusieurs de ses romans. Je vais continuer cette découverte des lieux en sa compagnie.
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Modiano a trente trois ans lorsqu'il écrit ce roman. Il est encore un jeune auteur même si ce livre n'est pas son premier écrit. Il y affirme néanmoins, ses obsessions littéraires et se plait à perdre le lecteur tout comme il l'est lui même dans la recherche de son identité profonde. Sa force est bien de donner à ce parcours tout personnel, un écho universel susceptible de toucher chaque être vivant, dans le sens profond que peut avoir la vie qui passe et le passé qui s'effiloche. Il y a beaucoup d'ironie et de jeu dans le récit qu'il nous livre. Ironie des situations, des noms, le héros est employé dans une agence de détective qu'il quitte au début du roman, quoi de plus naturel pour quelqu'un dont le nom est un emprunt et qui chemine en premier lieu à découvrir qui il peut bien être. Ce chemin le conduit à croiser des ombres du passé, aux noms improbables, comme sortis d'un théâtre, chacun dans son coin, avec un rôle, une route, une trajectoire. Ces trajectoires, elles se croisent , s'emmêlent, se démêlent. La mémoire revient par bribes, les flashs sont des errances hésitantes, on cherche, on se trompe, on ne sait plus bien ce qu'on cherche et ce qu'on trouve. Reste le goût des atmosphères traversées, les souvenirs s'esquissent au gré des ressentis, la peur est l'impression reine, celle qui marque le plus durablement, ainsi la guerre et l'occupation sont ils présents dans un clair obscur de cinéma. Modiano né en 1945, puise dans ce flou, un mystère qui le dépasse et le définit en même temps. La Rue des Boutiques Obscures est ainsi un ailleurs mythique, quelque part à Rome, où jamais l'auteur ne nous promène dans son roman, il y a bien là le signe d'une autre quête, au-delà des apparences de la vie qui va.
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Mon premier Modiano... une histoire un peu déroutante, sans véritable fin, faite de dialogues, de rencontres. Avec un parfum de mystère qui flotte sur l'ensemble du récit...

Mais j'ai vraiment apprécié cette quête d'identité un peu hors du temps, peuplée, dirait-on, de fantômes, de spectres. A Paris ou ailleurs, j'ai aimé cheminer sur les pas de ce Guy Roland, employé d'une agence de police privée, à la recherche de son passé.

J'ai trouvé que, portée par une superbe écriture, cette histoire possédait un vrai charme qui m'a conduit à reprendre à chaque fois la lecture avec beaucoup d'envie et de curiosité.

Mon premier Modiano fut donc son roman couronné du Prix Goncourt... et désormais, je compte bien poursuivre la découverte de son oeuvre.
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Mais comment fait-il ? Quel est son secret ? Comment Patrick Modiano s'y prend-il pour tisser, à partir de presque rien, cette atmosphère ethérée et mélancolique, identifiable entre toutes ? Mystère...
Le fait est qu'en déambulant dans le Paris désuet des années 60 avec Guy Roland (Jimmy Pedro Stern ? Pedro McEvoy ?), le héros amnésique de cette histoire morcellée comme un puzzle, le lecteur s'immerge dans une ambiance vraiment particulière, brumeuse et intimiste. J'ai aimé.

Pourtant la quête d'identité du narrateur, qui déroule méthodiquement la pelote de son passé, n'a rien en soi de particulièrement passionnant, et même si j'ai refermé le livre il y a quelques jours, je serais déjà bien incapable de reconstituer avec précision les différentes étapes de son parcours, l'enchainement de ses rencontres, l'itinéraire un peu chaotique de ce "sourcier guettant la moindre oscillation de son pendule".

En revanche, je suis encore imprégné par ce style sobre et lumineux, épuré à l'extrême, et par ce sentiment d'errance, ce léger décalage avec le réel d'un homme sans racines, étranger à lui-même.
A partir de maigres indices, quelques photos jaunies, des adresses obsolètes et de vieux bottins plein de numéros de téléphone au charme aujourd'hui surrané (SÉGur 09-59, PASsy 10-89 et autre ÉTOile 17-18), Guy Roland et Patrick Modiano remontent le temps et nous promènent dans les rues du Paris occupé, sans pour autant établir la moindre corrélation directe avec la période historique de la Seconde Guerre mondiale. Tout juste est-il question de faux papiers, de double identité et de fuite vers le Portugal, via la Suisse.
Avec une remarquable économie de moyens, ils avancent à tout petits pas dans une enquête faite de fausses pistes et de vraies impasses. Passant d'un témoin à un autre, Guy/Pedro cherche dans leurs récits à reconstituer sa vie, et ses investigations nous questionnent : sommes-nous toujours les mieux placés pour savoir qui nous sommes ?

Parfois le brouillard se dissipe un peu et des bribes de souvenirs refont surface (quelle curieuse machinerie que la mémoire !), mais l'on referme quand même le livre sur une dernière pirouette sans avoir de vision claire sur l'identité et la trajectoire du narrateur, dont le vide intérieur semble impossible combler.
La rue des boutiques obscures n'a pas livré tous ses secrets, la lutte contre l'oubli continue et le mystère reste entier ... pour notre grand plaisir !
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Rue des Boutiques Obscures

J'ai trouvé l'atmosphère de ce livre à la fois sombre et douce.

Sombre parce que le narrateur marche souvent dans des rues sombres, froides et peu rassurantes et l'hiver. Il rencontre des personnages un peu en marge, décalés ou qui ne semblent pas à leur place dans la société où ils vivent.

Douce parce qu'il n'y a pas de violence et malgré sa quête qui semble importante pour le narrateur, j'ai eu l'impression que toute ces recherches se faisaient doucement, sans précipitation et comme s'il avançait dans le brouillard et c'est peut être le cas ?

L'histoire est celle du narrateur qui a perdu la mémoire et qui essaie de retrouver tout un pan de sa vie. Quand il croit qu'il est telle personne il y a un revirement et il s'aperçoit qu'il n'est pas celui qu'il pensait être. Et même à la fin je ne suis pas sure qu'il soit vraiment celui dont il a narrer l'histoire.

C'est un livre à la fois envoutant et qui nous fait nous poser des questions, sur la vie, sur ce que nous devenons, sur notre mémoire.

J'ai beaucoup aimé. C'est le premier roman de P. Modiano que je lis et je crois que je vais en lire d'autres. Un roman à lire
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Guy Roland est détective privé. Il est également amnésique. D'ailleurs Guy Roland n'est qu'une identité qui lui a été fournie par son employeur et ami qui cesse aujourd'hui son activité. Dès lors, cet homme sans passé a tout loisir d'employer ses compétence dans la quête de celui-ci.

Une photo, un nom, un hall d'immeuble, Guy est à l'affût de la moindre piste si ténue soit-elle. de rencontres fébriles en souvenirs fugaces, on s'attache aux volutes d'un parfum poivré, au ressenti particulier à la lueur d'une certaine lumière, ou bien aux mains croisées sur le pommeau d'une canne. Un sentiment de fuite grandit. Mais que fuyaient-ils, lui et ses amis perdus aux noms multiples et étranges, dans cette "drôle d'époque" où Paris était sous occupation allemande. Où sont-ils maintenant? Qui pourra l'aider à retenir le sable du temps oublié qui lui file entre les doigts dès qu'il pense pouvoir s'en saisir à nouveau?

Rue des boutiques obscures est un roman troublant et énigmatique qui vous possède autant qu'il vous échappe, cultivant le flou et le trouble en chatouillant les méninges. Qu'est-ce que l'identité lorsque l'on perd son passé ? Une identité est-elle unique ou plurielle ? Peut-on se construire avec un sentiment d'errance perpétuelle?
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Un homme, Guy, qui a perdu son mémoire il y a quinze années, commence à une quête de retrouver son passé. L'histoire se déroule dans les années soixante du XXe siècle en France et surtout à Paris. Il travaille comme détective privé pour un patron qui lui a arrangé, il y a quinze ans, un nouveau nom et passeport. C'est justement après son patron a pris sa retraite que Guy décide de retrouver son passé.

Cependant, trouver des indices, c'est un travail dur, car nous sommes à l'époque sans internet. Il doit utiliser des bottins et des annuaires. Au début, il a seulement quelques vieilles photos et un ou deux noms. Il commence à rendre visite chez des personnes qui peut-être savent quelque chose sur lui ou son passé. Il obtient d'informations indirectes, plus de photos, un vieux journal, un vieux numéro de téléphone… Il visite des locations où il croit qu'il a possiblement séjourné d'autrefois, pour forcer ses souvenirs. C'est un processus lent, mais, peu à peu, il commence à se rappeler des situations, des visages et des noms.

C'est un livre intéressant plein de mélancolie, bien que, au début, on ait besoin de patience. Comme le processus lent de retrouver des souvenirs, aussi cette histoire commence (très) lentement. C'est seulement après la moitié du livre que j'ai commencé à m'intéresser vraiment à le récit. Je trouve la fin du livre un peu ambiguë. Bien qu'il ait retrouvé au moins une partie de ses mémoires, il a dû retourner encore à la « Rue des Boutiques Obscures » pour continuer sa quête. C'est une fin un peu non satisfaisante, mais, en même temps, aussi une belle fin, une fin juste et aussi réaliste.

Le livre a gagné le Prix Goncourt en 1978.

Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
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Guy Roland ne sait plus qui il est. Une première rencontre va lui permettre d'avancer sur le sentier de la mémoire. Et à partir d'une photo trouvée au fond d'une boîte, Guy va faire resurgir les moments marquants de son passé. du moins le croit-il. Car les indices restent fragiles, la succession des personnages croisés va peu à peu former un portrait incomplet et sans réelles certitudes de ce qu'aurait pu être sa vie avant l'amnésie. Au fil de cette enquête intime de douloureux souvenirs vont affleurer et esquisser le tableau imparfait d'une existence constamment nimbée d'un brouillard difficile à dissiper.
Les rue du Paris de l'après-guerre. Un personnage solitaire. L'impression que plus le mystère s'éclaircit, moins l'on s'approche de la vérité. La mélancolie qui prend le pas sur la nostalgie. Tous les ingrédients du récit modianesque sont ici à leur paroxysme. Comme toujours il est question de souvenirs et d'oubli. Comme toujours les fantômes du passé convoqués pour éclairer le parcours d'une vie ne sont souvent que des mirages. Ici, la schizophrénie guette. Car Guy n'est jamais sûr de rien. Chaque indice semble le glisser dans le costume d'un personnage différent, un personnage qu'il a pu être mais qu'il n'est pas certain d'avoir été. C'est troublant. Agaçant autant que fascinant.
Un Modiano égal à lui-même. le style est d'une parfaite simplicité, d'une fluidité proche de la pureté. L'intrigue vaut davantage pour son atmosphère que pour sa quête existentielle. J'ai aimé parcourir les rues d'un Paris froid et humide, grimper les escaliers branlant d'immeubles moribonds, franchir la porte d'appartements minuscules à la décoration surannée. Un roman d'ambiance, un poil vieille France, avec les téléphones à pièce, les bottins épais comme des parpaings, la fumée de cigarette dans les lieux publics et les photos sépia d'une époque où on ne pouvait pas faire de selfie.

Lien : https://litterature-a-blog.b..
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