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Week-end à Rome ?
le narrateur, brièvement interrogé par la police rencontre une jeune femme puis des gens curieux, un peu louches. A un moment, lors de ce court roman, les deux protagonistes rêvent de Rome, de la Via Veneto et d'aller là-bas s''y réfugier, y parviendront-ils ?
Modiano peut laisser quelque peut perplexe parfois et je ne fais pas ici allusion à ces situations incongrues lorsque l'on attend un certain temps disons la réponse à question que lui poserait par exemple François Busnel, car une interview de lui a toujours un charme infini et il dit des choses simples qui deviennent, dites par lui, profondes, et accessoirement douloureuses mais cela c'est autre chose !
Non je veux dire qu'il peut laisser perplexe par le fait que l'on puisse dire qu'il écrit toujours le même livre, mais que, dans le même temps, il y ait à chaque fois quelque chose, la petite musique de son style, de nouveaux quartiers traversés qui rendent chaque livre unique.
Ici manifestement un livre en partie autobiographique et dédicacé à ses parents (quand on a lu un Pedigree, on mesure le masochisme du jeune écrivain !) et qui est en même temps une belle histoire entre un jeune homme et une femme un peu plus âgée. On retrouvera là des numéros de téléphone désuets, des cafés aux noms exotiques et comme souvent (toujours ?) chez Modiano une tristesse désolée et inconsolable.
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Un cirque passe/Patrick Modiano
« J'avais dix-huit ans … » : ainsi commence ce roman de Patrick Modiano dont le narrateur, Obligado (ou Jean), se souvient d'un épisode étrange de son adolescence avec la rencontre d'une jeune femme qui dit s'appeler Gisèle. Réminiscences d'une jeunesse, baignées de nostalgie dans une famille peu présente.
Comme toujours chez Modiano, on est plongé d'entrée dans une atmosphère pesante teintée de mystère distillé à petite touche quant à la véritable identité des divers personnages qui apparaissent au fil du récit, et leurs motivations. Chacun semble avoir un secret à cacher. L'ambiance est au non-dit. Quasiment kafkaïenne.
Obligado rencontre donc inopinément dans un commissariat de police une jeune femme de trois ans son ainée, Gisèle : deux êtres un peu déboussolés qui vont errer de rues en rues dans ce Paris que Modiano connaît si bien, et dont le seul rêve est d'aller à Rome pour tenter d'échapper à tout ce qui semble les menacer.
Ils font des rencontres curieuses de gens assez marginaux et semblent à tout moment sur le point de tomber dans un traquenard.
Peu d'action dans ce roman, mais malgré tout un immense plaisir de lecture pour un style simple, léger et précis, en phrases courtes riches de sous-entendus, pour un suspense latent. C'est du Modiano dans toute sa splendeur, avec cette petite note autobiographique qu'il glisse dans tous ses romans et ce charme délicat enrobant tout le récit
. Et avec Modiano, notre imagination s'emballe à tout moment.
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Jean le narrateur, jeune homme de 18 ans est interrogé par la police car son nom apparaît dans une enquête. Juste après lui, une jeune femme est également convoquée. Ce maigre lien intrigue le narrateur qui se lie avec la jeune femme. Autour d'eux, gravitent des êtres louches, fantasmagoriques. le père du narrateur s'est enfui en Suisse pour une obscure raison, et son appartement est occupé par Grabey, un ami aux activités tout aussi nébuleuses. La jeune Gisèle cache des valises au contenu lourd chez Jean et elle fréquente des milieux interlopes. Chacun garde ses secrets tapis au fond de sa mémoire, ne distillant les informations que sporadiquement. Ainsi Jean évolue dans une atmosphère cotonneuse, trouble, en gardant en ligne de mire un ailleurs mythique, Rome, comme un échappatoire à une réalité désoeuvrée.

Comme toujours chez Modiano, l'histoire est accessoire, l'atmosphère prend le pas dans ce roman datant de 1992. Les héros déambulent entre Paris et Boulogne, villes-personnages essentielles. La petite musique de Modiano se fait entendre au cours de cette lecture fluide et comme un air entêtant, elle ne vous quitte plus.


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"-Vous me rendriez un service?"
Une question de rien du tout, et Gisèle, qui en réalité ne s'appelle pas Gisèle, va pénétrer, l'air de ne pas y toucher, dans la vie d'Obligado (un mineur, " prétendu étudiant",libre de tout projet et qui, en fait, s'appelle Jean) pour y déposer deux mystérieuses valises et le séduire illico presto.
Rajoutez à cet imbroglio à la Modiano,un poste de police où les deux protagonistes du roman se croisent, témoignage pour l'une, interrogatoire à propos d' un agenda, où figure son nom, pour l'autre, un appartement encombré de papiers embarrassants dans lequel vivent Obligado et Grabey un ami glauque de son père, quelques individus louches qui gravitent autour de Gisèle,un noyé que l'on a noyé d'office et vous obtenez Un cirque passe, un livre envoûtant à l'écriture fine, légère, émaillé ça et là de descriptions précises qui contraste avec le flou ambiant.
Et le cirque alors?
Une question d'écuyère à coup sûr, mais chuttttt!!!!
Patrick Modiano(auteur, connu et reconnu, contemporain),dont je n'avais pas particulièrement apprécié Rue des boutiques obscures est (à mon avis) dans ce suspense là, excellent.
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J'ai lu ce livre la semaine dernière. Je peine à m'en souvenir, mais j'ai eu un certain plaisir de lecture.
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"Un Cirque Passe" est un roman typique de Modiano où l'on retrouve tous les ingrédients (surtout autobiographiques) de ses romans: un univers fortement marqué par la guerre et les années 40, un monde interlope et où on devine bien des combines plus ou moins louches, des parents désinvoltes qui ne se préoccupent qu'accessoirement du narrateur mineur, Paris la mégalopole qui se prête à cette vie de bohème et qui,par sa permanence, redonne au personnage principal une partie de ses repères et de sa stabilité affective. le décor étant planté, l' histoire de ce roman consiste dans la rencontre entre Gisèle et Jean, le narrateur qui ont tous les deux des choses à se cacher mais qui font (peut-être) les mêmes rêves.
Cette histoire se déroule simplement sous la plume de Modiano mais avec ces nuances et ces non-dits toujours suggérés mais jamais assénés qui font la richesse de ce livre en particulier et de l'oeuvre de Modiano en général; auteur dont on a pourtant l'impression qu'il creuse toujours le même sillon pour écrire différemment le même livre.
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Fidèle à lui-même (comme un fantôme est fidèle aux décors qui le hantent) Modiano engage le narrateur de ce roman à quadriller Paris dans le sillage d'une femme mystérieuse et fuyante.
Ce schéma purement modianesque se colore néanmoins de teintes particulières, notamment par le fait que nous ne suivons pas un homme qui déambule à la recherche d'une femme disparue des décennies plus tôt : ici, nous voyons l'action "en temps réel", par les yeux d"un garçon de 18 ans, entraîné, sans savoir vers où ni vers quoi, par une jeune fille un peu plus âgée.
Une ou 2 fois, pourtant, surgit une phrase indiquant que le narrateur ressasse des souvenirs... puis nous revenons dans la peau de ce jeune couple, qui bâtit des projets, tourné face à l'inconnu de l'avenir.
Avec ce choix narratif, Modiano trace les contours des désirs, révoltes et inquiétudes de la jeunesse, mais il dépeint surtout la solitude qui marque le passage entre adolescence et âge adulte, ainsi que chaque première fois, chaque décision.
Cette solitude, l'intégration dans un couple ne l'efface pas. Bien sûr, les personnages féminins de Modiano sont plus mystérieux que la majorité d'entre nous, mais nous gardons aussi des secrets inaccessibles à notre conjoint. Nos émotions, nos idées les plus profondes, jamais nos mots ne les retranscriront fidèlement.
De cela découle un autre sujet : la confiance. Si la jeune femme s'éloigne, le narrateur, qui la connaît depuis 2 jours, ne peut s'empêcher de se demander : "Va-t-elle revenir ?" Et quand il l'écoute, il ne sait jamais s'il peut croire ce qu'elle dit.
Comment apprivoiser ces peurs ? En suivant le courant, bouche close et coeur confiant? Ou en exigeant des clarifications, des engagements ? Chacun son choix.
Ce roman évoque enfin le fossé entre le couple et "les autres". Ici, ces autres sont tous plus âgés, et souvent ambigus. Cela augmente la largeur du fossé, mais il existe, de toute façon.
D'ailleurs, ce titre "Un Cirque passe" semble réunir la ménagerie des personnages secondaires avec l'idée modianesque du passage du temps.
Mais combien d'années faut-il pour apprendre à dompter ses fauves ?
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On entre dans une sorte de film noir des années soixante. Tout est étrange, à la limite de l'absurde. Nous sommes à Paris. le narrateur rencontre une jeune femme mystérieuse à la sortie d'un commissariat, et celle-ci va l'attirer dans un étrange itinéraire. Par le biais de cette jeune femme, « Gisèle », il va, à sa demande, passer pour son frère au cours d'une rencontre avec deux hommes et une femme, tout aussi mystérieux, jusqu'au moment où ils vont lui demander un service. le personnage est lui-même mystérieux, j'ai pensé à certains moments à Meursault. Un jeune homme qui erre sans véritable but, sans doute en quête de quelque chose. Ici ce n'est pas le souvenir d'une mère mais celui d'un père, dont il sera question tout au long des pages. Premier roman de Modiano que je lis, le style est retenu, l'ambiance tendue. Je suis restée toutefois sur ma faim, ne sachant ce qu'il faut en retenir. mais consciente que c'est sans doute la volonté de Modiano de donner liberté au lecteur d'imaginer.
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Patrick Modiano : qu'importe l'histoire (que je n'ai pas bien compris pourvu qu'on ai Paris, ses rues, ses vieux appartements.
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N°711 - Décembre 2013.
UN CIRQUE PASSEPatrick MODIANO – Gallimard (1992)

Saint Augustin conseillait qu'on se méfiât de l'homme d'un seul livre. J'aime bien l'écriture et l'univers de Modiano mais c'est un peu le sentiment que j'ai à chaque fois que je lis un de ses romans. C'est un peu toujours le même thème qu'il aborde, le même sillon qu'il creuse, celui de son enfance un peu mystérieuse dont certains souvenirs reviennent à sa mémoire comme des flashs, l'absence de ses parents, une façon, à travers des personnages de roman, d'exorciser cette période pour lui mouvementée et de nous rappeler qu'un livre est aussi un univers douloureux.

Ce roman n'échappe pas à cette remarque avec en plus une atmosphère de mystère qui se tisse au fur et à mesure des pages et des chapitres, mystère autour de cette femme, Gisèle, qui veut faire passer le narrateur, Lucien (ou Jean), pour son frère alors qu'il ne l'est pas, ces valises un peu trop lourdes, ces hommes qui se disent être des amis ou des associés de son père parti en Suisse retrouver une femme plus jeune que lui et qui sans doute ne reviendra jamais, ces téléphones qui sonnent dans le vide ou des correspondants qui ne livrent que des informations brèves, cet interrogatoire de police... Dans ce roman, il y a des personnages qui passent, un peu comme des fantômes, qui font une apparition puis disparaissent sans qu'on sache très bien qui ils sont, ce qu'ils font ni où ils vont. Cette question elle aussi énigmatique qui revient à l'intention du narrateur « Pourriez-vous me rendre un service ? » qui laisse celui-ci perplexe, des café un peu glauques, des rendez-vous bizarres et des équipées dans un Paris étrangement désert. Quand il voit Gisèle disparaître, le narrateur a le sentiment qu'elle ne réapparaîtra peut-être pas et que ce projet commun de voyage en Italie ne verra jamais le jour. Toute cette atmosphère lui rappelle sa vie d'avant, quand ses parents étaient encore là, un jeune homme pas encore majeur mais qui fait tout pour qu'on le croit tel et qui tisse lui-même, autour de sa personne, par mimétisme ou par habitude, un halo de secrets où parfois il ne se reconnaît pas. « J'étais ce voyageur qui monte dans un train en marche et se retrouve en compagnie de quatre inconnus. Et il se demande s'il ne s'est pas trompé de train ». Tout cela contribue à faire régner dans ce texte une « tristesse diffuse » qui fait un peu oublier ce voyage à Rome qui permettrait à Lucien en compagnie de Gisèle de non seulement de quitter la France, d'échapper à ses obligations militaires mais surtout de tourner la page d'une vie qu'il veut désormais passer avec elle, même si elle a quitté son mari trois ans auparavant et que finalement il ne sait rien d'elle.

Et le cirque dans tout cela ? le mari de Gisèle travaillait au Cirque d'Hiver où elle même était écuyère. Mais qui est-elle vraiment ? Pourquoi a-t-elle changé de nom et tu son séjour en prison ? Elle finira par s'effacer de sa vie comme un cirque qui ne fait dans un ville qu'un bref passage.


©Hervé GAUTIER – Décembre 2013 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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