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3,55

sur 718 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Modiano fait partie de ces auteurs qui me touchent, m'émeuvent avec son écriture minimaliste, d'une pudeur maladive, et pourtant, il sait si bien parler de l'intime. Sa plume parvient à dégager cette atmosphère de mélancolie que l'on va retrouver tout au long de son oeuvre dont je suis admirative.

Dès les premières pages, les mots défilent, ils sont comme posés sur le papier, sans affect, un peu comme si Modiano vidait sa mémoire, c'est comme s'il ouvrait une boîte pour en nous raconter le contenu, des vieilles photographies, des lettres. Les souvenirs s'enchaînent toujours tenus à distance.

C'est alors que j'ai découvert ces phrases comme pour mieux confirmer mon ressenti :

« J'écris ces pages comme on rédige un constat ou un curriculum vitae, à titre documentaire et sans doute pour en finir avec une vie qui n'était pas la mienne. Les évènements que j'évoquerai jusqu'à ma vingt et unième année, je les ai vécus en transparence – ce procédé qui consiste à faire défiler en arrière-plan des paysages, alors que les acteurs restent immobiles sur un plateau de studio. Je voudrais traduire cette impression que beaucoup d'autres ont ressentie avant moi : tout défilait en transparence et je ne pouvais pas encore vivre ma vie ».

Monsieur Modiano, vous avez parfaitement réussi à traduire votre vécu en transparence.

C'est un livre bouleversant. Enfant, Modiano a vécu dans une atmosphère glauque. Né en juillet 45, d'un juif et d'une flamande, il vit dans une forme de no man's land affectif. Ses parents, rapidement séparés, lui font passer une enfance à la limite du rejet, comme un paquet encombrant, partagé entre une mère comédienne cantonnée aux petits rôles, toujours à court d'argent et un père qui évolue dans un milieu lié à la pègre, entre collaboration, marché noir et de rendez-vous bizarres. le tout, balloté de pensionnat en pensionnat et toujours avec cette absence terrible de la tendresse.

« Je n'y peux rien, c'est le terreau – ou le fumier – dont je suis issu ». Oui Monsieur Modiano mais Jean-Claude Brialy disait « C'est dans le fumier qu'éclosent les fleurs magiques ».

Monsieur Modiano, je confirme, votre oeuvre que je découvre, livre après livre, est à mes yeux une douleur - la douleur d'un enfant qui n'a pas connu le paradis entre les bras de ses parents - dont la beauté suggère à la rêverie et dont les messages subliminaux me remuent.
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Dans Un pedigree, Patrick Modiano évoque son enfance jusqu'à sa majorité - à l'époque vingt et un an - et surtout ses parents, deux êtres perdus ou plutôt englués dans leurs vies...Il relate une enfance décousue, avec une mère artiste démissionnaire de son rôle de mère et un père juif ayant vécu l'occupation, ayant pratiqué et amassé des fortunes dans le marché noir, des parents confiant leurs deux fils à des amis tantôt responsables tantôt peu recommandables, leurs fréquentations louches dans le milieu interlope, des relations avec des personnes peu louables - anciens collabos ou amis de la bande de l'avenue Lauriston, d'anciens détenus mêlés à l'affaire Ben Barka. La mort de son frère quand il est encore enfant, semble être la faille qui va le faire décrocher d'une réelle possibilité d'attachement, le laisser en suspens dans sa propre vie. Balloté entre collèges, pensionnats et fugues, il arrive à happer de temps en temps la force et la confiance auprès de quelques rares personnes et a l'intelligence de construire avec ces quelques bribes de normalité, sa personnalité mais c'est une jeunesse déroutante dans l'irresponsabilité de ses parents que je retiens avec cet incroyable talent de mémoires des noms des lieux et des évènements et cette déambulation mémorielle effrayante contée de manière très distanciée permet de comprendre peut-être la sensibilité et la quête de Patrick Modiano sur le passé.
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Le narrateur (l'auteur ?), Patrick est né le 30 juillet 1945 à Boulogne-Billancourt, 11allée Marguerite d'un père juif et d'une mère Flamande. C'est sur ces quelques lignes que débute cet ouvrage. Comme le dit l'auteur lui-même, il ne s'agit pas ici de faire une belle histoire où tout se passe dans le meilleur des mondes mais tout simplement de retranscrire la dure réalité de la vie pour cet homme qui n'a jamais été aimé par ses parents, où du moins qui ne se sont jamais préoccupés de lui, l'envoyant dans différents internats, le plus loin possible de Paris si possible, c'est-à-dire de leur monde à eux. D'abord envoyé au collège de Jouy-en-Josas avec son frère Rudy, qui décèdera jeune, puis à Thônes en Haute-Savoie et enfin au lycée Henri IV à Paris, qui, bien qu'il soit situé à quelques centaines de mètres de leur appartement, Patrick sera tout de même interne.
C'est à partir de là que ce dernier décide de prendre sa vie en main en fuguant du lycée, puis en luttant pour se faire accepter d'abord chez son père (ses parents s'étant séparés entre temps) puis chez sa mère, une actrice de théâtre, qui, bien qu'elle eut côtoyé d'illustres personnages, se retrouvait tout le temps sans-le-sou.
Durant toutes ces longues années d'errance, Patrick avait plus l'impression de rêver sa vie que de la vivre. Comme il le dit lui-même, il la «vivait par transparence», plus ou moins ignoré par sa mère, contraint par son père à mener une vie dont il ne voulait pas jusqu'au jour où il rencontrera la délivrance.

Vous n'avez pas une petite idée de ce que cela peut bien être ? Dans ce cas-là, je vous recommande vivement la lecture de cet ouvrage qui est très vite lu, très bien écrit et, même si le lecteur s'y perd de temps en temps avec tous les noms dont nous inonde l'auteur, noms de connaissances de ses parents, mais cela n'importe peu car le trame littéraire, elle, n'en est en rien bouleversée. A découvrir !
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Patrick Modiano a obtenu récemment le prix Nobel de Littérature et cela m'a donné envie de redécouvrir son oeuvre. Sous la forme de ce très beau roman court mais chargé en émotion, cet auteur retrace l'histoire de sa jeunesse, avec une réserve et une modestie qui m'ont beaucoup touchée.
Le titre est original "Un pedigree" et l'auteur s'en explique:
pour lui il s'agit de se construire une identité à travers un passé familial décousu et une enfance ballotée. D'où cette abondance de noms qui fait penser à un pedigree, les noms de ceux qui ont entouré ses parents.
Eux-mêmes n'ont pas eu non plus une vie ordinaire.
Le père de l'auteur qui s'appelait Albert Rodolphe Modiano est d'origine juive et venait de Salonique. Pendant la guerre il a survécu grâce à l'utilisation d'une fausse identité et la pratique du marché noir.
Après la guerre, il fera partie d'un milieu plutôt particulier, celui des "affairistes" en tout genre, il sera chargé par exemple d'obtenir de gros emprunts à des particuliers.
Sa mère est d'origine flamande et venait d'Anvers. Patrick Modiano a pratiqué dans sa première jeunesse une autre langue en plus du français, le flamand donc.
Sa mère va suivre une carrière d'actrice, tant de théâtre (où elle travaillera avec la célèbre Suzanne Flon par exemple) que de cinéma.
De par leurs occupations professionnelles très prenantes, le petit Patrick sera livré très tôt à lui-même, et naviguera de pensionnat en pensionnat, après des passages difficiles dans des grandes villes comme Londres où il devra se débrouiller pendant quelque temps seul et sans argent.
Son père va quitter sa mère pour une autre femme qui fera tout pour éloigner son beau-fils.
Au travers de ce parcours atypique et douloureux on comprend mieux la trame et l'inspiration qui vont nourrir les différents romans de Patrick Modiano.
Il nous restitue à merveille l'atmosphère trouble et dangereuse des années d'occupation.
Il a le mérite de ne pas juger ses géniteurs et on mesure le chemin qu'il a dû parcourir pour surmonter cette jeunesse douloureuse sans affection, au travers de l'écriture.
Une très belle oeuvre sobre et néanmoins empreinte d'émotion et de sentiments.
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Des les premières pages, submergé par le défilement des noms, des lieux, des dates, arrière fond de vies instables et dangereuses, le lecteur comprend ce qu'a pu subir et ressentir l'enfant puis l'adolescent Patrick Modiano, trimballé de lieu en lieu comme une valise tantôt coûteuse, tantôt défraîchie en fonction de la bonne ou mauvaise fortune du Père ou de la Mère. Sans tendresse ni attention pour leurs deux fils, l' un et l'autre s'efforcent avant tout de percer dans leur domaine respectif: les affaires généralement louches du père entouré de prête-noms, de relations borderline entre la légalité et le commerce souterrain, toujours dans des salons de palaces pour les rendez-vous et dans des appartements délabrés pour la non -vie de famille...Les absences répétées de la mère toujours en tournée pour jouer dans des spectacles lointains et à ses retours obligeant son fils aîné à mendier et/ou exiger des subsides du Père pour pouvoir acheter le nécessaire pour la survie d'une famille. Ce scénario désespérant se répétant puisque les parents, séparés, ne côtoyaient que par intermittence les deux garçons, alors confiés à droite et à gauche, petites valises consignées, privées de leur enfance et plus largement de leur vie, ainsi que l'énonce Modiano . Ce constat glaçant devient, malheureusement définitif pour Rudy le cadet, qui disparaît encore enfant foudroyé par une leucémie. La solitude est alors insupportable pour l'aîné qui cherche par tout moyen à exister, à travers des vols de subsistance, des fugues pour échapper aux horribles pensionnats où il est relégué, afin de se libérer de cette vie de chien, moitié en chenil, moitié sans collier, sans pedigree, sinon à travers la découverte de la création par l'écriture. Prix Nobel de Littérature , après un pedigree, un couronnement. Ce mémorial d'une enfance empêchée de vivre vient, comme un point de capiton, amarrer toute une oeuvre obsédée par la place du souvenir du passé , la précision de rapport de police des noms, dates et lieux remplaçant l'humus des souvenirs oubliés dans lequel tout être humain peut ordinairement s'enraciner...
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"Un pedigree" est un livre sans enrobage a priori ce qui ne signifie pas sans valeur. Au début, il m'a donné le sentiment de livrer son matériau de manière brute, presque âpre, voici les éléments, je vous les livre. Ce roman autobiographique n'est donc pas le plus accessible de tous ceux que Modiano a écrits. Par contre, il donne des clés de lecture utiles pour la compréhension de l'oeuvre modianesque. Je ne les ai pas toutes repérées car je suis loin d'avoir tout lu de lui mais j'ai bien saisi l'allusion à la Croix du Sud, cet énorme diamant que l'on retrouve dans "Les dimanches d'août" et surtout j'ai mieux compris ce qui a pu inspirer le mal-être de "La Petite Bijou".
"Un pedigree" est une sorte de "roman-balises" où l'auteur s'efforce de fixer des noms, des dates, des lieux, des bribes de vies, s'excusant d'ailleurs pour toutes ces listes, ces nomenclatures qu'il sait fastidieuses et peu romanesques. Mais il veut fixer comme une urgence, le peu qui est connu, le peu qui a été donné ou pris. Lui qui a poussé sans pedigree, sans racine a besoin d'ancrer cette enfance comme du sable. Cela m'a fait penser aux piquets de bois vermoulus qui courent le long de la plage et descendent jusqu'au rivage. Il commence par retracer le parcours de ses parents avant qu'ils ne se rencontrent à Paris durant l'Occupation, elle, flamande, lui, juif, mais ayant eu l'intuition de ne pas se faire recenser comme tel. Des êtres sans grande attache, ballotés par la période, "deux papillons égarés et inconscients au milieu d'une ville sans regard". Un enfant puis deux naissent après guerre de ce couple presque fortuit. Chacun vaque à ses occupations, elle tente une carrière de comédienne, lui navigue dans un marais d'affaires glauques. Une illusion de famille sauf avec son frère, Rudy mais qu'il perd trop tôt. Il semble en visite dans la vie de ses parents n'arrivant jamais vraiment à les imprégner de sa présence, des parents qui se séparent et deviennent insaisissables. Il vit "en transparence", éloigné, quasiment oublié, passant du pensionnat à l'internat. Il est presque "sans objet", d'intérêt, d'amour et d'attention, la plupart du temps inopportun, que ce soit dans la vie de sa mère régulièrement à court d'argent ou dans celle de son père qui s'est remarié. Des bouées dans sa vie se dessinent, la lecture, l'amitié avec Raymond Queneau et on le devine, bientôt, l'écriture.
La souffrance associée à un tel manque d'amour n'a pas besoin, selon moi, d'être criée haut et fort à grands coups d'adjectifs grandiloquents pour être perceptible. Elle se comprend à travers chaque absence, chaque éloignement, chaque manquement. Personnellement, je n'attendais pas que Patrick Modiano braque le projecteur dessus de manière crue et vengeresse car cela ne semble pas lui correspondre. Mais pour autant, cette souffrance n'en est pas moins forte parce qu'elle est pudique.
Si la forme de ce livre pourrait, à d'aucuns, paraître presque frustre, pas assez travaillée, peut être est-ce pour préserver comme une écorce rugueuse mais protectrice, une matière trop sensible encore à vif. Peut être.



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Ah la petite musique de Modiano ! J'ai pris plaisir à la retrouver dans ce petit livre qui est un concentré d'émotions retenues. On peut comprendre pourquoi ce grand homme dégingandé a tant de mal à s'exprimer en public ! C'est qu'il les cherche ses mots pour dépeindre sans larmoyer sa vie d'avant, celle où il n'avait certes pas de pédigrée, où il fut si mal aimé mais dans laquelle il a puisé une intense mélancolie qui lui fut si féconde pour son écriture à venir !

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Avec « Un pedigree », Patrick Modiano reconstitue l'histoire de ses vingt-et-une premières années, à partir d'informations qu'il a récoltées, et des souvenirs de ses parents et de personnages qui l'ont marqué. Une autobiographie ? Plutôt un inventaire, « métamorphosé par l'imagination », qu'il écrit « comme on rédige un constat ou un curriculum vitae, à titre documentaire et sans doute pour en finir avec une vie qui n'était pas la mienne. »
Ce livre n'a pas vraiment d'histoire, parce que sa vie d'enfant et d'adolescent lui échappe totalement. C'est une impression de grande solitude qui se dégage de cette période.
Très tôt, sa mère le confie à d'autres. Elle est actrice, et enchaîne des petits rôles. Elle laisse son fils d'abord chez ses grands-parents maternels, puis chez des amis. Il se voit souvent comme un chien face à elle. Il dit d'elle qu'elle « était une jolie fille au coeur sec. »
Il ne se sent pas en sécurité près d'elle, pas aimé. « Ses colères brusques me troublaient et comme j'allais au catéchisme, je faisais une prière pour que Dieu lui pardonne. »
Son père a une image trouble et mystérieuse. Souvent absent, il est insaisissable, et le jeune Patrick Modiano n'en espère plus grand-chose. Il cherche toujours à se débarrasser de son fils, même s'il semble s'inquiéter de loin pour son avenir. le jeune homme souffre de longues périodes en pensionnat. Là où même les lectures sont surveillées. En 1962, il est renvoyé quelques jours pour avoir lu « Le Blé en herbe » de Colette. Il ressentait la « douleur sourde de l'abandon. »
À travers ce style documentaire, où tous les détails sont consignés avec précision, l'auteur se tient en retrait. Comme il le dit, il a vécu ces événements en « transparence », procédé cinématographique qui fait défiler en arrière-plan les paysages, en laissant les acteurs immobiles.
La seule grande émotion qu'il ressentira sera pour Rudy, son jeune frère, mort à l'âge de dix ans d'une leucémie.
Ses parents ne s'aiment plus, et leur couple se disloque. le père s'est remarié avec « la fausse Mylène Demongeot », que l'adolescent dérange. Elle veut qu'il reste au pensionnat.
Patrick Modiano résiste. À ses vingt-et-un-ans, il écrit une lettre à son père, commençant par « cher Monsieur. » Il lui dit « Bref, j'ai décidé d'agir selon mon plaisir et de passer outre à vos décisions. » Son père lui répond qu'il prend acte de sa décision.  Il ne se verront plus jamais. Plus tard, l'auteur regrettera d'avoir écrit cette lettre. Elle coïncide avec la réponse favorable de Gallimard pour son premier roman. le moment pour lui d'être reconnu comme écrivain, de prendre possession de sa vie, enfin.
Avec « Un pedigree », Patrick Modiano met sa jeunesse à distance, tout en explorant la question du père.
« Il ne s'agit que d'une simple pellicule de faits et gestes. » Et pourtant, un livre central dans la bibliographie de l'auteur. Superbe reconstitution d'une jeunesse escamotée et maltraitée.

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Je poursuis mon exploration des rues de Paris et du labyrinthe de la mémoire par l'intermédiaire de l'oeuvre de Modiano. Cette fois, c'est via une autobiographie faite de tranches de vie, de souvenirs, d'éléments de détails et de noms qui permettent à l'auteur, semble-t-il, de se réfugier dans un monde à la limite de la fiction. Modiano fait état d'un passé familial décousu et raconte sans fard les lieux multiples qu'il a fréquentés de l'enfance à la sortie de l'adolescence, les spectres qui ont hanté ses détours, les personnages qui ont croisé sa route et tout cela dans son style fait de pudeur et de minimalisme qui le caractérise. J'aime.

Parallèlement à cette lecture, j'écoutais avec bonheur la série dédiée à Patrick Modiano dans le cadre de la compagnie des auteurs sur France Culture (https://www.franceculture.fr/emissions/series/patrick-modiano).
Lien : https://rivesderives.blogspo..
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C'est un très beau livre dans sa sécheresse et sa pudeur presque glaciale ,qui peuvent heurter parfois.
J'ai été très impressionnée par la distance prise avec ses parents.
Cet écrivain sait raconter les maux de l'âme, la mélancolie, les choses du passé.avec ses mots à lui, en restant toujours à l'écart.
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