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Critique de Aline1102


Le docteur Ravi Kapoor est au bord de la crise de nerfs : Norman, son beau-père, a une fois de plus été renvoyé de la maison de retraite où on l'a placé et, depuis, il loge chez Pauline et Ravi. La cohabitation s'avère assez difficile puisque Norman est désordonné, dégoûtant et obsédé par le sexe ; tout le contraire de Ravi, en fait.

Dans un moment de faiblesse, Ravi confie ses problèmes à son cousin Sonny, un homme d'affaires indien. Celui-ci a alors l'idée du siècle : avec l'aide de Pauline et de Ravi, il va développer une chaîne de maisons de retraite dans des pays ensoleillés. Les vieux placés dans ces établissements ne gêneront plus leur famille et pourront réchauffer leurs os arthritiques.

La première de ces résidences, Dunroamin, est ouverte à Bangalore, en Inde. Norman y est envoyé illico presto et, avec lui, se retrouvent d'autres rebuts de la société britannique.

Comme la jeunesse est égoïste !

C'est la première pensée qui m'est venue en lisant ces pages, en particulier lorsque j'ai découvert l'histoire d'Evelyn. Les jeunes ne prennent plus le temps de s'occuper des plus âgés qui, plus assez autonomes pour se débrouiller seuls, sont alors obligés de dépendre d'étrangers et relégués dans des endroits où l'on estime qu'ils gêneront le moins possible.

La différence de rythme entre les vieux dont il est question et le monde extérieur est la seconde impression ressentie à la lecture. En Inde, les rues de Bangalore semblent prises de frénésie par rapport à Dunroamin et les pensionnaires de la maison de retraite semblent totalement démunis face à cette société moderne qui ne veut plus d'eux. le monde, dans Indian Palace, semble tourner à toute vitesse, quitte à perdre les plus fragiles en route.

Et finalement, il n'y a pas que les vieux pour se sentir perdus dans une telle société. le problème évoqué avec beaucoup d'humour par Deborah Moggach peut tout à fait être transposé à notre propre société et aux plus jeunes d'entre nous. N'avez-vous pas parfois l'impression que, justement, la terre tourne trop vite, emportée dans une folle course au progrès et que vous n'arriverez jamais à la rattraper ? C'est un peu ce que ressentent les pensionnaires et, en particulier, Evelyn, celle que j'ai préféré. Cette gentille dame semble ne pas comprendre à quel moment elle est devenue vieille et " dépassée ".

L'ironie d'Indian Palace, c'est que Dunroamin est créée en Inde, dans un pays où les vieillards restent en famille. Sonny lui-même vit avec sa vieille mère et est toujours terrorisé par les humeurs de cette dame. Bien fait pour lui, non ?
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