Pupa, tome 3

Je sors très mitigée de la lecture de ce manga. L'idée à la base de l'histoire est intéressante, mais l’ensemble ne se tient pas. Il y a quelques bonnes choses, surtout graphiquement : certaines pages sont très belles, montrant les métamorphoses des corps soumis au virus, des nuées de papillons ou des "paysages" de chairs torturées. Je déplore cependant le manque d'impact des scènes les plus violentes, dû en grande partie au manque de précision dans le traitement des viscères. On peine à sentir l'horreur.
Le principal problème de Pupa est que les personnages sont de telles caricatures, et leurs personnalités sont traitées avec un tel manque de subtilité, uniquement dans l'excès, l'outrance, qu'il est difficile de s'y attacher ou de les trouver crédibles. Les protagonistes semblent sortir d'un shojo un peu niais. Même leur apparence les rattache plus au shojo qu'au seinen. Le manga se veut malsain, multipliant les scènes d'anthropophagie incestueuse au point qu'elles en deviennent redondantes, mais il ne parvient pas à avoir la force des Lamentations de l'agneau de Kei Tome, manga qui traite avec beaucoup plus de finesse le vampirisme en lien avec une relation fraternelle complexe glissant vers l'inceste, pour un résultat infiniment mois violent que Pupa mais beaucoup plus dur émotionnellement .