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Françoise Pertat (Traducteur)
EAN : 9782752904591
276 pages
Phébus (01/09/2011)
3.34/5   19 notes
Résumé :

Ce premier roman de Nadifa Mohamed débute à Aden, au Yémen, en 1935. Il retrace la vie mouvementée de Jama, un enfant des rues dont le père a disparu peu après la naissance et dont la mère lui jure qu’il est né sous une bonne étoile. A la mort de celle-ci, Jama part à la recherche de son géniteur. Ce périple rendu incandescent par la croyance en une terre promise, lui fait traverser l’Abyssinie, la Somalie, l’Erythrée, le Soudan, l’Egypte et la Palestine... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Black mamba boy, c'est l'histoire d'un gamin du désert somalien balloté par un destin hors du commun, épopée romanesque (basée sur du vrai, l'histoire du père de l'autrice, mais qui est un récit de griot, une fable), à travers l'Afrique de l'est, celle qui fait face au Yemen, rattachée à l'Asie arabe par la Palestine et la mer Rouge, celle qui dans les années de 2e guerre mondiale appartient en morceaux à l'Italie et l'Angleterre (et Djibouti aux français).
Roman d'apprentissage pour le héros qu'on suit dans ses épreuves (dont une scène très violente) et ses relations, ça l'est aussi pour le lecteur qui traverse les pays, découvrant les paysages, un peu d''Histoire de ce coin du monde qui est aussi l'histoire européenne, la culture des clans, et tout un tas de petites choses, dans une langue à la fois simple et pleine de poésie, qui décrit sans expliquer (j'ai fait quelques recherches sur certains éléments culturels, par curiosité plus que par nécessité et bien apprécié la carte insérée).
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Farfouiller pour trouver de la littérature étrangère « qui change », ça veut souvent dire sortir de sa zone de confort, aller au-devant de plus de déceptions. Mais ça fait toujours voyager, toujours découvrir une culture, une autre façon de penser.
Dans ce roman, l'autrice retrace l'enfance de son père. Jeune Somalien, c'est un gosse des rues dans les années 30. Il décide de rejoindre son père, quelque part au Soudan. Aidé par son clan à de nombreuses reprises, il exercera divers métiers, rencontrera des amis pour toujours, mais aussi des terreurs colonialistes…

J'ai été un peu dérangée par l'aspect très descriptif du début du roman : Jama voyage beaucoup, il fait beaucoup de choses et rencontre beaucoup de gens, mais c'était souvent écrit sans dialogues, ce qui manquait de rythme ! Heureusement, vers la moitié du roman, on retrouve un rythme plus dynamique, avec plus de dialogues, donc je reste sur une meilleure impression globale.

On se prend d'amitié pour le petit Jama et son immense foi en son futur. Cependant, certaines scènes sont absolument terribles, que ce soit la violence indicible de certains colons italiens ou la réalité du « replacement » des Juifs après leur libération des camps de concentration quand les autorités coloniales décident qu'il n'y a plus de place pour eux en Palestine…

Ce roman nous fait découvrir le quotidien en Afrique de l'Est dans les années 30/40 et ce fut très enrichissant. Je n'hésiterai pas à lire les prochains romans de l'autrice si j'en ai l'occasion !
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Black mamba boy, "l'enfant béni par un mamba noir", "Goode", "bébé porte-bonheur".
Ces sobriquets donnés à Jama par sa mère Ambaro entre deux colères, l'enfant orphelin très jeune les porte chevillés au corps et les répète à chaque coup du sort car les coups du sort (entre rejet,malaria,mort,perte,cruauté,maltraitance et guerre), il va en avoir plus que son du.
Il le sait, elle le lui a affirmé: "tu es né pour être quequ'un".
1935.Aden, Yémen. Seul au monde, il part vers Hargeisa chez sa tante, n'ayant qu'une idée en tête rejoindre son père au Soudan.
Djibouti. Assab puis Om Hayer, "haut lieu de la sauvagerie" où le soldat askari est mort lui aussi.
"Saloperie de négrillon" les injures pleuvent et le "karbaash" ce fouet en cuir d'hippopotame laboure la chair facilement, alors que Jama, toujours très débrouillard,est embauché par un officier Italien dont "l'âme pue" durant cette période historique où "le Duce a de grands projets pour son Empire".
Il en faut du courage pour survivre à travers l'horreur du fascisme, surtout lorsqu'il s'enfuira pour Kérin en 1941, enrôlé malgré lui dans une guerre et un "carnage mécanisé" qui le dépassent.
Gerset, les sauterelles et l'amour.Egypte.Palestine.Angleterre.
Un sacré périple.Un destin hors du commun conté par Nafida Mohamed, la fille de Jama.
Hommage au père (ce héros dont elle se dit pareillement "le griot") et à la rage de vivre malgré tout, pan d'histoire relaté (pour ma part inconnu),dénonciation du fascisme, du racisme,de la xénophobie et de l'atteinte des droits de l'homme. C'est un livre fort et émouvant (dont un passage à la violence insoutenable) que nous livre Nafida Mohamed. J'espère qu'elle obtiendra un prix pour la paix ou le prix Médicis étranger (comme avant elle David Grossman).
A lire absolument!
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Sacré périple qui nous est conté ici. Nous suivons les traces de Jama, enfant puis adolescent livré à lui-même et qui fera tout pour s'en sortir. Il lui arrive tellement de choses, des choses terribles... son quotidien est fait de violence et de faim, il subit le racisme, la discrimination, mais il continue d'avancer.
Nous traversons de nombreux pays, découvrons diverses cultures, plongeons dans la deuxième guerre mondiale et dans les combats en Afrique. J'ai trouvé ce point très intéressant, car je connaissais très peu ce qui s'était passé sur ce continent et j'aimerais d'ailleurs l'approfondir.
Cette lecture a été instructive et nous a narré un destin hors du commun.
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Black Mamba Boy raconte l'histoire du père de Nadifa Mohamed : Jama. C'est le récit d'un petit garçon somalien qui, au décès de sa mère, décide de partir à la recherche de son géniteur. Commence alors un long périple qui le conduira du Yémen, où il a grandi avec sa mère, au Somaliland, à Djibouti, en Erythrée, en Egypte, au Soudan et même au Royaume-Uni. Un roman initiatique qui promène l'enfant dans des contrées en guerre, dominées alors par les fascistes. Les multiples annexions des Européens ont dispersé les Somaliens, faisant de leur lutte pour la survie un pari quasiment impossible

Après avoir lu de nombreuses critiques négatives sur divers blog de la toile, j'ai eu un peu peur de me lancer dans la lecture de ce roman offert dans le cadre de masse critique. Mais cet a priori négatif a vite été effacé par une histoire originale et riche en découverte. Ce que j'ai particulièrement apprécié c'est de découvrir une réalité historique méconnue du grand public et appuyé par un travail richement documenté. Malheureusement, c'est cette volonté de se rattacher constamment à l'histoire qui enlève à ce roman une part de rêve à une réalité déjà exempte de bonheur. Une succession de faits historique ajouté à un héros confronté en permanence aux malheurs appuyé par des détails sordides peut amener le lecteur à ne pas vouloir aller au bout de l'aventure de ce personnage.

C'est donc, selon moi, un bon roman d'aventure offrant un portrait plus que réaliste de cette partie de l'Afrique et de ce qu'a pu vivre ses habitants. Mais on sent le manque de maturité littéraire de l'auteur par un style décousu et quelques maladresses dans le ton général de l'histoire.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
A passer leurs journées ensemble, Jama apprit que Liban était yibir, mais à Alexandrie, les Somaliens de tous les clans s'épaulaient pour avoir des tuyaux, de la compagnie et de l'aide. La faim et le harcèlement dont sa famille était victime l'avaient poussé à quitté le Somaliland. Et depuis lors, son passeport britannique était bloqué à Hargeisa, parce qu'aucun ancien ne voulait d'un Yibir dans son clan et que les Yibirs ne pouvaient prendre l'initiative de nommer un chef de clan. En Égypte, les Ajis acceptaient de boire, de manger et de nouer des liens d'amitié avec lui, car personne n'était là pour les juger, mais ces rapports apparemment apaisés n'étaient qu'un voile de gaze prêt à se déchirer sous le soleil de Somalie. Les Yibirs portaient le nom de leur clan comme une étoile jaune, et celle-ci les désignait comme bas, sales et méprisables. Dés l'enfance, on leur inculquait qu'ils n'avaient rien dont ils pouvaient s'enorgueillir, ni suldaans à mettre en avant, ni troupeaux de chameaux, ni bataillons de combattants. Dans leur pays de pénurie et de superstitions, les mythes avaient la vie dure, et au lieu de revendiquer un sharif, descendant du prophète comme ancêtre, ils s'étaient choisi un magicien africain païen persuadé de pouvoir vaincre les missionnaires musulmans. Cette hérésie avait attiré la malédiction sur eux et elle les cantonnait à couper le bois, transporter l'eau et travailler le cuir et les métaux, alors que les Ajis paradaient sur leurs nobles chameaux. Même quand ceux-ci s'essuyaient les mains après être entrés en contact avec lui, Liban avait appris à détourner le regard, agissant comme s'il croyait lui aussi qu'il pouvait les contaminer, mais plus il s'éloignait du Somaliland, moins le fait d'être yibir comptait. En Egypte, tous les Somaliens portaient la même étoile jaune et leur peau noire apprenait aux Ajis ce qu'être en butte au mépris des autres voulait dire.
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Des vents chauds et secs nés dans les déserts noirs volcaniques du Danakil soufflaient sur Assab. La proximité de la ville avec ces terres désolées et apocalyptiques n'avaient pas suscité l'intérêt des Italiens, même si c'était la première fois qu'ils prenaient pied hors de chez eux depuis l'époque des césars. Les Égyptiens leur avaient cédé Assab contre une somme raisonnable. Grisâtres et déformés par le vent implacable, ses immeubles croulaient sous le poids des années. Un ramassis de vagabonds y avaient élu domicile : Abyssiniens en quête de travail, pêcheurs yéménites dans le sillage des bancs de poissons de la mer Rouge, Afars nomades aux dents limées, Somaliens de passage. Même si, comme à Djibouti, le port débordait d'activités, les gens faisaient la grasse matinée, et ceux qui se démenaient dés l'aube, maugréaient, furieux de ne pas avoir vécu à l'époque où cet endroit était l'un des plus riches du monde.
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Il ne savait rien de la guerre : les seules batailles qui lui venaient à l'esprit étaient les querelles sporadiques qui surgissaient entre nomades somaliens où ces derniers se soumettaient à des règles très strictes leur interdisant de tuer femmes, enfants, vieillards, prédicateurs et poètes.
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Invoquons d'abord les mânes des neuf mille jeunes combattants qui, sans réfléchir, embrassèrent la cause de Mussolini dans les montagnes d'Érythrée : garçons en tout semblables à mon père, hormis que leur existence fut prématurément fauchée par des haches émoussées. Invoquons également ceux qui moururent de faim; ceux dont la folie obscurcit l'esprit ; et ceux aussi qui se contentèrent de disparaître.
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Son existence durant, mon père s'est exercé à la liberté. Conséquence de ses incontestables victoires sur la mort, il a fait sienne sa vie et ne doit rien à personne. Comme sa mère avant lui, il s'est forgé au bord tranchant de la solitude
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Black Mamba Boy de Nadifa Mohamed
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