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EAN : 9782709646062
300 pages
J.-C. Lattès (08/04/2015)
3.33/5   6 notes
Résumé :
Nous sommes en 1987, à Hargeisa, deuxième ville de Somalie. Les vents secs transportent des rumeurs de révolution, mais la dictature n'en reste pas moins ferme sur ses bases. Bientôt, à travers les yeux de trois femmes, nous allons assister à la chute de la Somalie. Deqo, neuf ans, a quitté le vaste camp de réfugiés où elle est née, attirée en ville par la promesse de recevoir sa première paire de chaussures. Kawsar, veuve solitaire prisonnière de sa petite maison v... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
La Somalie ne fait pas la une de l'actualité. Ou alors pour décrire le chaos persistant du pays, considéré comme le plus corrompu du monde. le verger des âmes perdues remonte le temps jusqu'à 1987, année de guerre civile d'une violence inouïe avec d'un côté, la dictature communiste, de l'autre des rebelles, et, au milieu, une population souffrant mille maux. Nadifa Mohamed raconte cette situation désespérée à travers trois destins féminins représentant trois générations : une fillette orpheline, échappée d'un camp, une soldate en quête d'identité de sens à donner à sa vie et une veuve prématurément vieillie et blessée dans sa chair. Elles se croisent au début du livre puis leurs chemins se séparent pour un temps dans la ville de Hargeisa, où est née la romancière. S'il donne un éclairage terrible sur les combats et la souffrance des civils innocents -certains passages sont à la limite du supportable- il manque un soupçon de complexité à ses personnages pour que le livre soit de ceux qui marquent véritablement. le verger des âmes perdues est à l'image de cette "World litterature" anglo-saxonne, bien écrite mais aux intrigues forcées dans une construction qui apparait quelque peu artificielle pour converger vers une conclusion certes porteuse d'espoir mais dont on perçoit qu'elle témoigne trop d'une volonté de maîtriser l'émotion au juste moment. Il n'en reste pas moins d'une lecture souvent captivante portée par un style clair et puissant.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Nadifa Mohamed est née en 1981 à Hargeisa en Somalie. En 1987, lorsque la guerre civile éclate, elle est en Angleterre avec sa famille.
Elle est une écrivaine britannique d'origine somalienne.

Son nouveau roman "Le verger des âmes perdues" a pour cadre la guerre civile en Somalie
à la fin des années 1980
et notamment le siège de Hargeisa.

On suit trois personnages féminins principaux,
trois parcours différents,

Kawsar, une femme de cinquante-huit ans qui a perdu son mari et son unique enfant
"...et qui n'accorde pas assez de valeur à sa vie ou à ses biens pour continuer de s'avilir" ,

Deqo, neuf ans, orpheline, qui vit dans un camp de réfugiés
et à qui on a promis une nouvelle paire de chaussures pour participer à une grande chorégraphie

et Filsan, vingt-cinq ans, une femme soldat zélée qui a quitté Mogadiscio
pour veiller au bon déroulement d'une grande manifestation.

La Somalie est sous l'autorité d'une dictature militaire,
la population vit misérablement et dans la peur permanente.
Les réfugiés affluent dans le pays depuis la guerre perdue de l'Ogaden contre l'Éthiopie.
La colère gronde qui aboutira à une guerre civile effroyablement sanglante.
À travers le destin de ces trois personnages qui vont s'entremêler de façon irrévocable,
l'auteure dépeint la vie des femmes qui sont obligées de se défendre et de continuer à vivre dans un pays en guerre.
Ces trois femmes vont se rencontrer au moment où la terreur est aux portes d'Hargeisa.

L'histoire est complexe mais habilement menée. Les cinquante premières pages donnent une description rapide des personnages centraux.

En revanche, dans les trois chapitres suivants,
Nadifa Mohamed s'applique à dresser le portrait émouvant de chacune de ces trois femmes,
de leurs destins et de leurs vies souvent brisées. Kawsar dont "...les arbres de son verger devaient leur naissance à des morts, car ils signalaient les restes des enfants qui l'avaient traversée et avaient poussé grâce à eux"

Filsan qui "...toute sa vie a été reléguée dans des endroits où s'amasse la poussière, aussi invisible qu'un tableau accroché au mur, et pleurer, rugir et se débattre lui semblaient parfois les seuls moyens à sa disposition pour se faire entendre."

Deqo "...qui ressemble à un jeune arbre poussé tout seul dans la terre nue, tandis que les autres sont des branches jaillies de vieux arbres bien enracinés".

L'écrivaine trace d'une écriture tendre, nostalgique, d'une voix désabusée, des pages bouleversantes sur la détresse des femmes devant l'irrationnel, la folie,
les violences commises contre les femmes et les filles
et perpétrées tant par les hommes que par des femmes.
Les mutilations génitales féminines(MGF). La souffrance humaine endurée dépasse l'entendement.

Au sujet de son livre, Nadifa explique : « La violence est souvent cachée, et de ce fait, ignorée ou jamais remise en question.
Ma démarche consiste à la rendre visible et à en faire quelque chose que l'on peut combattre. »
Enfin, à l'issue de ce roman bouleversant,
un souffle d'espoir au milieu de tant d'atrocités...
Lien : http://jeblogueunpeubeaucoup..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
The urge to preserve, store and shroud her possessions has manifested itself quietly; she cannot remember when she began collecting the flakes at the bottom of the spice tin, the too-short-to-knit-with lengths of wool and the dried-up medals of soap, yet everywhere she looks rests another knot of plastic or cloth hiding the detritus of her existence. All has been condensed into tight bundles, her fifty-something years of town life - the papers, the gold, the money, the photographs, letters and cassettes - can be packed up, carried away on the back of a camel and blown away or destroyed in a rain storm. Her bungalow with no heir will slump into old age and crumble back into the sand, her life of solidity and bureaucracy and acquisition leaving less of a print than the circles scorched into the desert by long dead nomads.
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Deqo cannot see what anyone would want with Karl Marx; she looks like she has TB, typhoid, and every kind of sickness going. In Saba'ad people would have run from her.
'Look at me,' she says.
Deqo stops and looks her squarely in the face.
'How old do you think I am?'
There are already white hairs on her head, her breasts beneath the sheer diric hang down to her navel; she is far into old age in Deqo's estimation.
'Go on, say it.'
'Fifty? Fifty-five?'
Karl Marx laughs, revealing broken khat-stained teeth. 'You little bitch! Take twenty off that and you're close.'
Deqo smiles in return, not believing her words but too polite to challenge them. 'Why are you called Karl Marx?' she asks.
'Because I have shared and shared and shared until there is nothing left to give.'
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Impactant portrait des femmes somalis,
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