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EAN : 9782021114539
368 pages
Seuil (22/01/2015)
2.5/5   13 notes
Résumé :
Ghâleb, qui est venu s'installer en Oregon pour échapper au climat délétère de Riyad, observe ce gros rongeur dont la morphologie et le comportement lui rappellent étrangement l'entourage qu'il a quitté. Devant cette madeleine de Proust à quatre pattes - et du genre empoisonné -, il laisse refluer ses souvenirs de famille, revient sur ses déboires et ses échecs, un long retour sur soi qui l'amènera à une conclusion capitale : jamais il ne sera un castor. Né d'un pre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Motivé par une critique vue dans le "Monde Littéraire", j'ai lu ce roman écrit par un Saoudien. Il a été probablement peu lu en France. J'avais imaginé une plongée dans le monde très spécial du wahhabisme, variante rigoriste et ultra-conservatrice de l'Islam; et naturellement j'attendais des critiques virulentes du mode de vie imposé aux Saoudiens. J'ai eu tout faux. Ce n'est pas du tout le sujet du livre. le personnage principal est sans doute musulman (comme tout le monde !) mais il ne s'intéresse pas à la religion. Sans être un révolté, il fait l'impasse sur les prescriptions de l'Islam. Il essaie de vivre pour lui-même, non pas à l'intérieur de cette religion, mais à côté. Son histoire, en fait, pourrait concerner n'importe quel homme dans n'importe quel pays.
Le héros, nommé Ghâleb, se trouve être le narrateur. Dans sa famille, très compliquée, il n'y a que des personnes aigries, agressives, névrosées. Son père a divorcé de sa mère: le premier est dur et tyrannique, la seconde insatisfaite et abusive. Ghâleb a aussi de mauvais rapports avec sa soeur. Ce n'est pas mieux avec ses demi-frères et demi-soeurs. le personnage principal a dépassé la quarantaine, sans chercher le bon job exigé par son père, sans se marier et a fortiori sans procréer. Il traîne son profond malaise et sa mauvaise réputation, dans la ville de Riyad qu'il a fini par détester. Il entretient une liaison intermittente et de plus en plus décevante avec Ghâda, dont le mari diplomate vit à l'étranger. Ne supportant plus le milieu où il vit, Ghâleb s'expatrie aux Etats-Unis où il ne trouve pas non plus le bonheur et où il n'est pas tout à fait épargné par le mal du pays. C'est en Amérique qu'il écrit les lignes que nous lisons.
Le livre est construit d'une manière assez confuse (volontairement ?), se refuse au sensationnel et distille une atmosphère morne et pesante. Malgré des formules parfois bien tournées, sa lecture n'est pas palpitante. La référence au castor, censé représenter le caractère dominant dans sa famille et plus généralement en Arabie saoudite, ne me parait pas particulièrement pertinente. En fait, le roman est l'autoportrait d'un névrosé. Mais Ghâleb évoque sa souffrance sur un mode mineur. Sa souffrance a cessé d'être une réaction violente, mais elle continue à miner sa vie jour après jour. Cette triste situation peut concerner toute personne mal partie dans sa vie. Ce roman me semble être une curiosité qui mérite d'être découverte.
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Las de la vie à Riyad, Ghâled, fils d'un homme d'affaires saoudien, s'est installé provisoirement à Portland dans l'Oregon, où il passe son temps à tromper l'ennui en pêchant, jusqu'au jour où il tombe nez à nez avec un gros rongeur dont il ne connait pas le nom et qui, bizarrement, lui rappelle par ses traits l'ensemble de sa parentèle. Ainsi commence le castor, premier roman de Mohammed Hasan Alwan à paraître en français (l'excellente traductrice, Stéphanie Dujols, est celle de la maison de Schéhérazade). Exilé volontaire, notre héros, féru de plaisirs halieutiques, va dès lors voir refluer les souvenirs de sa vie dans son pays natal à travers le portrait des membres de sa famille. Son père, bien peu aimant et désespéré par l'oisiveté et le célibat prolongé de son fils, sa mère, divorcée et toujours de mauvaise humeur, ses frères et ses soeurs, certains étant des "demi" qui n'ont jamais pris au sérieux cet aîné inconstant et incapable de décider ce qu'il pourrait bien faire de sa vie alors qu'il a largement dépassé la quarantaine. Alwan s'y entend pour nous décrire une comédie sociale saoudienne, loin des clichés qu'on lui accole généralement, mais il est vrai que le récit se déroule dans un milieu où l'argent n'est pas un problème. Tout à fait irrésolu, Ghâleb maintient également depuis 20 ans une relation amoureuse avec une femme désormais épouse de diplomate. Ses rapports avec cette maîtresse "libérée", de plus en plus espacés dans le temps (elle vit à Londres) sont terriblement frustrants. "Ne m'aime pas, s'il te plait, mais continue de penser que je vaux la peine d'être aimée", lui dit-elle en substance. Bien que le récit soit quelque peu désordonné, le castor se lit avec plaisir pour l'ironie grinçante de l'auteur et son humour omniprésent y compris dans la dépression.



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Que dire de Ghâleb au terme de la lecture de ces presque 400 pages consacrées à sa vie, ses états d'âmes et ses relations avec sa famille ? Il a 40 ans, fils aîné mal aimé d'un commerçant et hommes d'affaires de Riyad, il traîne son mal de vivre au bord de la rivière Willamette à Portland. Sans souci financier, sans idées, sans intérêt pour grand chose à part sa maitresse mariée Ghâda (et encore!), il charrie sa famille et son passé partout où il va.

Tentant de s'extirper de cette famille, il part vers tel pays ou tel autre ; mais il comme il n'a rien à y faire (sauf parfois rencontrer cette maîtresse égocentrique), rien à faire nulle part, il ne fait que rester collé dans sa tête au "barrage de castor". C'est le sens du titre : sa famille est une famille de castor qui tente à toute force de construire et de maintenir un barrage auquel il veut échapper car il n'y a pas sa place.

Le roman alterne sa vie à Portland et les souvenirs de sa famille. Ce n'est pas inintéressant d'un point de vue littéraire mais quel pénible rasoir névrosé ce Ghâleb ! Je n'aimerai pas beaucoup le connaitre.
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J'ai été surprise par le ton très moderne de ce roman , à cette analyse à laquelle les romans arabes nous ont peu habitués jusqu'à présent, tout du moins pour ceux que j'ai dèja lus .J'ai aimé cette analyse peu courante d'une famille saoudienne et l'introspection de l'auteur
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Je suis toujours à la recherche de nouveaux auteurs, de nationalités encore jamais lues ... 

Alors quand j'ai trouvé ce roman saoudien à la bibliothèque du village voisin, je fus ravie,pensant découvrir une tranche de vie en Arabie Saoudite ... 

En fait, le héros un quarantenaire saoudien, exilé volontaire à Portland, dans l'état de Washington, découvre un jour, au bord d'une rivière, un animal étrange, venu grignoter une de ses dattes ... après recherches, il découvre que c'est un castor ... 

Etudiant ses habitudes de vie, il se découvre des ressemblances avec cet animal.

Il s'est toujours senti rejeté par sa famille.

Né du premier mariage de son père, largement supplanté par ses nombreux frères et soeurs, il a toujours cherché sa place entre un père absent et une mère acariâtre. 

Amoureux d'une femme qu'il n'a pu épouser en raison d'une incompatibilité sociale, il fuit finalement en Amérique où il essaie de s'inventer une nouvelle vie ... 

Le roman s'achève sur la mort de son père ... Sera-ce l'élément libérateur qui lui permettra enfin de vivre sa vie ? 

Bref, un roman globalement poussif ... qui m'a ennuyée :( 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Quand le soleil se couchait, ces rues à peine éclairées dégageaient quelque chose de mélancolique. Je m'étais toujours dit que déambuler le soir dans une ville inconnue facilitait beaucoup la tâche de l'étranger, que cela l'aidait à déchiffrer les mystères de ses habitants. Après une journée de travail, les passants avaient du mal à conserver leur masque de cadre dynamique ; ils regagnaient leurs pénates en se montrant tels qu'ils étaient : sincèrement fatigués, bien plus honnêtes que le matin.
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Conrado insinuait que j'étais un amant raté. Qu'est-ce qu'il aurait voulu que je fasse ? Exiger que Ghâda regagne le domicile conjugal, par exemple ? C'était déjà bien qu'elle ait poursuivi une relation " stable " avec moi durant toutes ces années, alors qu'elle vivait à Londres et faisait venir son amant de Fakhriyah. Vingt ans de relations sans interruption. Ma mère elle-même n'avait pas fait une chose pareille. Elle ne m'avait même pas accordé suffisamment de temps pour que je puisse avoir ma dose de lait, qui aurait peut-être fait de moi un autre homme.
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Ma mère n'était pour nous qu'une abstraction, une absente qui portait le nom de mère. Nous étions liés à elle par des sentiments de papier : si nous avions tiré un peu dessus - parle que les vicissitudes de l'existence peuvent parfois vous faire tirer sur les sentiments -, ils se seraient déchirés.
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Je croyais que j'étais devenu un tamis incapable de retenir les instants précieux qui le traversaient. Quand on vivait comme moi dans des villes capricieuses, on trouvait chaque jour sur les étagères de son existence des choses différentes qui toutes disparaissaient le lendemain. J'étais moi-même comme ces étagères : je ne décidais pas de ce qu'on posait sur moi, ni de ce qu'on m'enlevait.
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Je ne voyais pas en quoi le désir devait être inférieur à l'objectif. Quelle que soit la différence entre les deux, je ne concevais pas d'abandonner des désirs qui m'accompagnaient depuis si longtemps pour chercher des objectifs que je n'avais jamais rencontrés.
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