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Critique de traversay


Las de la vie à Riyad, Ghâled, fils d'un homme d'affaires saoudien, s'est installé provisoirement à Portland dans l'Oregon, où il passe son temps à tromper l'ennui en pêchant, jusqu'au jour où il tombe nez à nez avec un gros rongeur dont il ne connait pas le nom et qui, bizarrement, lui rappelle par ses traits l'ensemble de sa parentèle. Ainsi commence le castor, premier roman de Mohammed Hasan Alwan à paraître en français (l'excellente traductrice, Stéphanie Dujols, est celle de la maison de Schéhérazade). Exilé volontaire, notre héros, féru de plaisirs halieutiques, va dès lors voir refluer les souvenirs de sa vie dans son pays natal à travers le portrait des membres de sa famille. Son père, bien peu aimant et désespéré par l'oisiveté et le célibat prolongé de son fils, sa mère, divorcée et toujours de mauvaise humeur, ses frères et ses soeurs, certains étant des "demi" qui n'ont jamais pris au sérieux cet aîné inconstant et incapable de décider ce qu'il pourrait bien faire de sa vie alors qu'il a largement dépassé la quarantaine. Alwan s'y entend pour nous décrire une comédie sociale saoudienne, loin des clichés qu'on lui accole généralement, mais il est vrai que le récit se déroule dans un milieu où l'argent n'est pas un problème. Tout à fait irrésolu, Ghâleb maintient également depuis 20 ans une relation amoureuse avec une femme désormais épouse de diplomate. Ses rapports avec cette maîtresse "libérée", de plus en plus espacés dans le temps (elle vit à Londres) sont terriblement frustrants. "Ne m'aime pas, s'il te plait, mais continue de penser que je vaux la peine d'être aimée", lui dit-elle en substance. Bien que le récit soit quelque peu désordonné, le castor se lit avec plaisir pour l'ironie grinçante de l'auteur et son humour omniprésent y compris dans la dépression.



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