Contemporanéité de Jésus-Christ. Chaque mot d’un récit évangélique est pour moi un événement présent. (Il a aussi des prolongements jusque dans la vie éternelle). Il est autre chose qu’un fait passé que je commémore. Il est pour moi, en ce moment même, un fait de conscience, appartenant à ma vie. Les actes, les paroles du Sauveur se rattachent à l’histoire en ce sens qu’ils ont un contexte historique et qu’ils ont eu lieu dans le temps. Mais ils dépassent le temps et l’histoire, comme le Dieu-homme transcende toutes les limites humaines. Étant du passé, ils sont pourtant libres du passés. Ils sont contemporains de chaque homme. Et ils nous ouvrent l’avenir. (page 29)
« Déjà vous êtes purs, à cause de la parole que je vous ai dite ».
La parole de Jésus n’est pas seulement un incitant à la purification et l’instrument par lequel cette purification est déclarée.
Elle purifie substantiellement.
Si on la reçoit en s’ouvrant à elle, en se laissant posséder par elle, on est rendu pur avant même que le pardon ait été formellement demandé et accordé.
Car l’on reçoit le Verbe fait chair.
Cette purification dure autant que dure l’union de l’âme avec celui qui est la parole.
(page 101)
Jésus et la création.
Leur rapport intime (il ne s’agit pas seulement des hommes).
Non seulement c’est dans son Verbe que Dieu a créé l’univers, mais le Dieu incarné attire à lui tous les mondes.
Comme le dit Saint Paul, la création entière, « Soumise à la vanité » (au mal physique, aux catastrophes, à la rigueur des lois naturelles), « gémit et souffre les douleurs de l’enfantement » et « attend avec un ardent désir la révélation du Fils de Dieu ».
(pages 81-82)
Là est aussi la cause de mes chutes.
Si j’étais capable de regarder à Jésus seul, si je ne me laissais aller à considérer le danger ou la tentation et à commencer avec eux une sorte de dialogue, je pourrais marcher sur les eaux.
Toutes mes fautes ont à l’origine un affaiblissement ou une disparition de l’image de Jésus.
(page 35)
« Nous voudrions voir Jésus », disaient quelques Grecs à l’apôtre Philippe. Et c’est là encore la prière que j’adresse au Saint)Esprit. Seigneur Esprit Saint, fais-moi voir Jésus !
Ce sont les purs de cœur qui verront Dieu. Le sermon sur la montagne le déclare. Et Jésus ne peut être vu que par les purs de cœur. Ceux-ci se transportent d’emblée au centre de l’Évangile. Pour eux, c’est très simple. Mais c’est difficile pour ceux dont le regard est troublé par les passions ou par les connaissances humaines mal ordonnées.
Ils doivent ré-apprendre, recouvrer le regard direct, immédiat sur Jésus.
(page 13)