Intéressant, ce "regard dans le rétroviseur" de
Moitessier, mais il m'a un peu laissé sur ma faim alors que je m'étais régalé avec ses autres bouquins..
Et, vue son "imprégnation asiatique", il est surprenant qu'il n'ait pas eu une connaissance préalable du je-m'en-foutisme des Polynésiens qu'il voulait convertir à l'écologie...
"Aïta-péa-péa" (ça n'a aucune importance) et "fiu!" (J'en ai ras-le-bol!) sont les deux premières expressions à assimiler si on veut éviter de grosses déceptions. ( * )
Même élevé en Asie, un Européen aura tendance à préserver l'avenir, tandis que le Polynésien vivra dans l'instant.
Et ce malentendu pourrit une bonne partie de la fin du bouquin, avec une grosse amertume pas digérée.
Et le début du bouquin ? Bah, on en trouve le plus gros dans "Un
vagabond des mers du sud" et "
Cap Horn à la voile".
"
La longue route" sent déjà le bobo-écolo, tendance à la mode à cette époque.
Trop de redites dans "Tamata". Dommage parce que c'est bien écrit.
( * ) PS:
la différence entre "Aïta-péa-péa" et "fiu",
c'est que dans le premier cas le boulot sera bâclé, mais en gros ça ira...
tandis que dans le deuxième cas, le Tahitien se laissera tuer sur place plutôt que de se remettre à une tâche dont il est "fiu".
A la limite, mieux vaut pour vous "fiu": vous devez juste finir le boulot plutôt que tout reprendre à zéro...