En tant que suisse vous vous doutez bien que je n'ai pas trop apprécié.
Il critique la position de la Suisse pendant la 2ème guerre mais je tiens à lui rappeler que nous n'avons pas rempli des trains à destination des camps de concentrations contrairement à d'autres.
Au niveau de la prostitution c'est sûr qu'il connait bien le sujet. Pratiquant lui même le métier depuis longtemps.
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La perspective d’une justice sans Ubu est radicalement illusoire. Autant coffrer tous les nouveau-nés : la probabilité d’enfermer un futur criminel obéira à une justice non seulement plus clémente, plus humaine, mais plus juste. Etudiez le jeu du chat et la souris du juge américain Laurence J. Rittenband qui, changeant sans cesse d’avis et de magouilles, tenta d’avoir la peau de Polanski.
Il y aura des crimes commis dans le virtuel qui seront jugés plus nocifs, plus dangereux, plus graves pour la société que les crimes « réels ». Un crime virtuel sera condamné dans le réel mais absous dans le virtuel ; ou bien un crime réel sera appréhendé avec clémence dans « notre » monde tandis qu’il sera savamment puni dans le monde parallèle des avatars.
Voici l’histoire d’une justice défaillante, absurde, aveugle et mécanique, bête, les aventures d’une justice au carré, d’une justice ivre de justice, saoule d’elle-même. Non pas l’histoire d’une justice injuste, mais d’une injustice juste. Contrairement à ce que hurle la meute, Polanski n’a pas commis de viol. Il n’a jamais été condamné sur ce motif. Jamais. « Détournement de mineure. » Ce qui n’a rien à voir. Détourner un avion et faire exploser un avion, cela n’est pas la même chose. Nous aimerions, dans nos rêves fous, que cette perpétuelle imprécision se calme : elle fabrique une culpabilité virtuelle qui vient se loger, tout tranquillement, dans la culpabilité réelle de l’accusé.
Le procès de Polanski a fait une sorte de dépression nerveuse. Un seul accusé vous manque, et tout est dépeuplé. On voit bien que vous n’êtes pas un procès. Les procès sont sensibles, vous savez. Quand ils harcèlent, c’est comme de l’amour déchu vengeur qui ne cicatrice pas. Ils se mettent à haïr parce que l’être aimé (l’accusé) n’éprouve pas à leur égard des sentiments analogues. C’est cette non-réciprocité entre l’intérêt du procès pour Polanski et l’intérêt de Polanski pour le procès qui lui a joué des tours.
Polanski était un contre-exemple enrayant la beauté algébrique d’axiomes têtus. Il fallait le cueillir et il fut cueilli : acte fastidieux et dérisoire peut-être, dans sa réalité moche, sa modalité honteuse et triviale (passer des menottes à un artiste), mais un chef-d’œuvre théorique à l’aune de la science juridique et du Droit tout-puissant. Une victoire pour l’axiomatique du juste : peu importe la brutalité de l’arrestation, quand c’est le respect de règles immuables qui se joue.
"Prenez un Xanax !" Jérémy Ferrari à Christine Angot - On n'est pas couché 11 novembre 2017
On n'est pas couché
11 novembre 2017
Laurent Ruquier avec Christine Angot & Yann Moix
France 2 #ONPC