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Citations sur Les cimetières sont des champs de fleurs (7)

Parlons d'amour. L'amour le vrai : le fruit des galipettes.L'amour qui procure les enfants qui vivent. Contemplons les résultas de l'amour fait. Observez les stades, ô mamans et papas, ils sont remplis de milliers de types, de gens, de nanas, d'êtres humains qui sont tous, un à un, résultat d'un toit, d'une histoire d'amour. La foule est le résultat de milliers d'histoires d'amour. Milliers et milliers de rencontres, d'hésitations, de roses et de taxis, de déhanchements en boite de nuit, de mots dissimulés, de bégaiements, de petites poésies légères comme est légère la bise humide sur les plateaux ariégeois. Vous voyez le gros à casquette là, qui agite son fanion du PSG? La possibilité de sa présence aujourd'hui, vendredi 22 mai, au Parc des Princes a nécessité des heures de regards complices, des litres de salive amoureuse, des chuchotements grivois, des aveux doux comme une venelle sous la lune, la lune bien rousse, comme toi, ô ma chérie, des sourires maladroits, des crises de jalousie et des bouquets réparateurs. Sans oublier le voyage en Sicile de l'été 66 et le week end à Venise payé par les beaux parents
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Etre jaloux c'est mourir beaucoup.
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Angelika se souvient des plages glaciales de la mer du Nord, elle se rappelle de ses orteils. Ils s'enfonçaient. C'était humide, le soir était humide.
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Aussi loin que je remonte en mon enfance, je vois des amoureuses. En voiture, à la montagne, sur la plage, dans mon lit parmi les peluches. Elles déambulaient sans seins, chaussées de sandalette nu-pieds, la peau brune et les dents blanches. Elles avaient des parents de chaque côté pour sauter par dessus les flaques, les gouffres et les ravins.
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L'être humain passe 99% de son existence à régler le 1% de quotidien qui le gangrène.
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La jalousie est un cimetière.
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On parla de l'accident dans les journaux connus. Toujours la même photo à la une : Éléonore et Julien vivants qui rient devant la balançoire du jardin. C'était il y a trois ans, le 17 juillet 1971. Aujourd'hui, seuls les souvenirs se balancent, le vent le sait. Et les plaines fleuries des cimetières sont recouvertes d'une cendre où les chardons toujours pousseront. Terrains en friche, champs moissonnés : des ombres de sept ans s'y salissent dans les ris, elles roulent sur les talus boueux, elles sont frère et sœur.

[…]

Dans les yeux de leur mère vivante, il y a cette question qui m'observe sans cesse :

- Qu'avons-nous fait ?

Ce qui veut dire, pêle-mêle, que nous n'aurions jamais dû : avoir d'enfants, nous marier, nous fiancer, nous bécoter, nous rencontrer. Ni même venir au monde. Naître était déjà une outrance pour un destin comme le nôtre. Nous sommes pauvres et gisants, dans la multitude. Nous sommes des vaincus. Des tout-petits dans un coin, digérant, gloussant. Ma vie s'en est allée pourrir sur un rebord d'autoroute, au milieu des orties. Il faut être solidaire des innocences incendiées.



J'ai épousé un lance-flammes. Dans la vitesse, l'assassine ne pensait à rien. La radio diffusait un sketch. Je suis le seul homme sur la terre à avoir perdu ses enfants à cause de Fernand Raynaud. L'assassine riait. Dans une minute, trente-huit secondes et douze centièmes, femme, tu vas donner la mort. En attendant, tu souris, le paysage défile, allure, bitume. Freine, putain, freine. Tu n'as pas freiné. Alors tout a tourné, tout à brûlé. Sur la banquette arrière, deux bambins jouaient au jeu des sept familles. Ils avaient du jeu. Je n'ai plus de famille.

Et toi tu es là. Avec tes cheveux, avec tes lèvres. Tu es là avec tes yeux qui regardent. Tu n'es pas morte, et tu te nourris pour rester vivante. Car il ne te suffit pas de ne pas être partie avec eux : tu fais tout pour rester. Tu t'accroches à la vie. Mais tu ne mérites plus la terre, ses fruits, son vin.
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