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Critique de Meps


Un double pavé de fini ! J'aime parfois m'affronter à des livres qui me résistent, des livres qu'alternativement j'aime et déteste, qui me donnent envie de les rejeter comme de les admirer.

J'ai presque envie de placer Naissance aux côtés de l'Ulysse de Joyce, de la Recherche du Temps perdu de Proust, du Voyage au bout de la nuit de Céline. Il a les trouvailles syntaxiques et littéraires du premier, les questionnement philosophico-égocentriques du deuxième, les écoeurements successifs du troisième.

J'ai pourtant tendance à le placer plutôt en dessous de ces chefs d'oeuvre. D'abord parce que Moix lui même les cite au sein même de son roman. Comme s'il se plaçait lui-même en imitateur... Soyons moins sévères, en continuateur. Il y a d'ailleurs des originalités chez Moix qui ne sont point copie de ces maîtres.

Il y a aussi chez Moix un sens de la mesure trop dans l'entre deux. Certaines de ses énumérations à rallonge auraient eu grand bénéfice à être raccourcies. Ou alors il fallait tomber dans l'outrance encore plus outrée, celle de Joyce, pour tomber dans le génie.

Certains passages de questionnements personnels sont très réussis et les accents proustiens sont plutôt jolis. Mais j'ai eu plus de mal tout au long du roman avec la volonté qu'a l'auteur de nous plonger dans l'abject, dans le dégoutant, à la Céline, mais en cherchant à le saupoudrer d'humour et d'ironie. C'est sans doute sa manière à lui de gérer sa propre histoire de violence familiale subie... Mais pour moi qui y suit professionnellement confronté très régulièrement, la nausée l'a emporté sur le plaisir littéraire.
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