Ceux qui pénètrent dans les églises, et communient, savez-vous ce qu’ils cherchent à partager ? Ils cherchent à partager ce qui ne se partage pas : la solitude. La solitude est fondamentale. Rien ne triche moins qu’elle.
Aimer, c’est rechercher une présence ; être en couple, c’est rechercher une compagnie. La présence me multiplie ; la compagnie me mutile. La présence m’amplifie ; la compagnie m’atrophie.
Ce qui fait du mal, dans une rupture, ce n’est pas l’absence d’une présence, mais la présence d’une absence.
Qui croit en la vie peut en faire un inépuisable chef-d’œuvre.
Le couple m'asphyxiait. Je ne parviens pas à saisir ce qui nous y attèle. La vie humaine est si exubérante, ses aventures si diversifiables, que l'arraisonnement de nos libertés, de nos folies, de nos possibles, à une seule et unique structure fait à mes yeux figure de tombeau.[…] Au sein du couple, celui que je suis étouffe tous ceux que j'aurais pu être. […] Rien ne justifie le couple, hors la peur de rester seul avec soi.
Seul à seul avec soi, dans la certitude de soi, dans la solitude de soi : voici un autre enfer. Horreur d’être clos dedans soi, de ne pouvoir être que seulement soi. Infiniment et finiment soi, et jamais rien d’autre. Finir là où tout a commencé : en soi, pour soi, à soi, vers soi, au fin fond de soi. Être ramené à soi, à soi seul, comme dans une souricière. Et non seulement n’être que soi, mais n’être que le sempiternel même soi, un soi sans issue, habiter sa tautologie, se confondre avec ce que nous avons fini par être : rien que soi. Soi et rien d’autre. C’est à devenir fou.
Etre en couple, c’est choisir quelqu’un qu’on ne connaissait pas et qu’on eut aussi bien pu ne jamais connaître, pour se priver soi même de liberté, pour se couper soi même ses propres ailes, pour s’interdire d’être autre chose que ce que nous acceptons d’être une fois enfermé, ligoté, pris au piège. Au sein du couple, celui que je suis étouffe tous ceux que j’aurais pu être. Me voici interdit d’horizons, soustrait aux errances, à l’abri de toute aventure, protégé du hasard, vacciné contre les accidents. Rien ne justifie le couple, hors la peur de rester seul avec soi.
Vous savez bien que votre chagrin passera...
Je le sais intellectuellement, mais c'est l'affect, non l'intellect, qui gouverne mes heures. J'ai hâte que le temps fasse son œuvre.... L'oubli n'obéit qu'à sa propre vitesse.
Il existe en chacun de nous une énergie cachée qui permet l’accès à l’impossible.
Avec moi, la menace que tout se termine dans la journée plane sans cesse. Je produis de l’intranquillité à flux tendu.